Le drame de l'érosion côtière que vivent les habitants de la langue de Barbarie est incommensurable. "La région de Saint-Louis est l’une des villes les plus touchées par le changement climatique, car nous habitons avec la brèche. Nos souvenirs sont pleins d’émotions, car plus de 500 pertes en vies humaines sont enregistrées avec la brèche. Plus de 500 concessions vont rejoindre les sites de relogement. Le problème de l'érosion est un phénomène qui se déplace du nord vers le sud. Alors, si rien n’est fait entre Hydrobase et Gandioul, on peut avoir les mêmes problèmes", explique Latyr Fall, adjoint au maire de Saint-Louis.
Des études révèlent d'ailleurs "que si rien n’est fait, Saint-Louis risque la submersion d’ici quelques années", confie Pierre Coly, le directeur de l’Appui institutionnel de l'Agence de développement municipal (ADM). "On a noté que l’île de Saint-Louis est menacée par la brèche et pour cela, l’ADM a mené une étude pour mieux comprendre ce phénomène. Et suite à cette étude, il sera édicté un certain nombre de mesures. Et dans le cadre du SERRP, la prochaine étape portera sur une série de mesures qui permettront à la fois de protéger Saint-Louis, l’île aux Oiseaux et tous les villages qui sont touchés", dit-il.
Pour soulager cette population qui ne dort plus du sommeil du juste, l'Etat du Sénégal, à travers le projet de relèvement d'urgence et de résilience à Saint-Louis (SERRP), piloté par l'ADM, apporte depuis quatre ans son soutien.
En tout, 15 mille personnes vont être déplacées vers des logements définitifs. Provisoirement, il y aura un déplacement de populations issues de la langue de Barbarie vers le site de relogement de Diougop. "Dans une première vague, il y aura juste 200 à 300 logements qui seront disponibles et qui seront distribués. Au fur et à mesure que les travaux avancent, nous irons à des déplacements plus conséquents. D’ici la fin du projet, il est prévu de réaliser 500 logements", dit-il.
C'était lors d'une formation sur la gestion des risques et catastrophes, adaptation et résilience au changement climatique, impacts de l'érosion côtière et des effets de la brèche, au bénéfice des acteurs. "D’ici deux semaines, la première vague sera définitivement relogée au niveau du site de Gandon et le reste se fera au fur et à mesure que les travaux avancent. Nous veillerons à ce que ces populations soient dans un cadre de vie agréable et qui soit propice à un habitat humain", explique M. Coly.
Ainsi, grâce au SERRP, un programme de l’Etat cofinancé par la Banque mondiale, l'ADM va reloger des personnes touchées par l’avancée de la mer et les reloger dans la commune de Gandon. Il est aussi prévu de les accompagner afin qu’elles puissent avoir des activités régénératrices de revenus.
"Des projets socioéconomiques vont être réalisés sur place. Déjà, nous avons mis en place des unités de couture, de coiffure, de microjardinage et nous avons même remis aux personnes déplacées des camions frigorifiques et des camions utilitaires pour leur permettre de poursuivre leurs activités de pêche. Dans ce sens, des activités comme la pisciculture seront prises en compte. Un certain nombre de services sont également prévus au niveau des nouveaux sites pour permettre à ces populations d’être à jour et avoir accès aux services de base. C’est ce que nous appelons le plan de restauration des moyens de subsistance qui permet de dire que nous déplaçons des personnes qui avaient comme activité principale la pêche et qui vont se retrouver au niveau du site de relogement définitif et qui ont besoin de poursuivre cette activité", assure M. Coly.
L'atelier a pour objectif de renforcer les capacités de tous les acteurs qui travaillent dans ce programme afin de les amener à développer toutes les stratégies et toutes les actions nécessaires à la résilience des populations impactées par ce phénomène.
2 Commentaires
Le Patriote#@
En Janvier, 2024 (07:11 AM)Ginot Fabienne
En Janvier, 2024 (00:00 AM)Participer à la Discussion