La région de Dakar compte 100 825 enfants travailleurs, là où il en a été recensé 80 860 dans celle de Thiès et 64 511 à Kaolack. Ces statistiques portant sur les trois régions du Sénégal qui abritent le plus grand nombre d'enfants travailleurs ont été publiées lors d'un séminaire de validation de la stratégie nationale de lutte contre les pires formes de travail des enfants par la formation professionnelle et l'apprentissage.
Les régions de Dakar, Thiès, et Kaolack enregistrent le plus grand nombre d'enfants travailleurs au Sénégal, selon le Bureau international du travail (Bit) qui précise que les trois quarts des enfants exercent dans le cadre d'une entreprise familiale. En terme d'effectifs d'enfants travailleurs, Dakar compte 100 825 enfants, suivie de Thiès (80 860) et Kaolack (64 511), selon des chiffres publiés lors d'un séminaire de validation de la stratégie nationale de lutte contre les pires formes de travail des enfants par la formation professionnelle et l'apprentissage et de partage des bonnes pratiques. La manifestation s'est achevée jeudi. Les travaux du séminaire étaient dirigés par Pape Nalla Fall du Conseil national du Patronat (Cnp).
Au Bureau international du travail (Bit), la lutte contre les pires formes de travail des enfants requiert une alternative d'éducation, car 70 % des enfants sont exclus du système scolaire chaque année, alors que le lycée technique de Kédougou (700 km au sud est de Dakar) offre des possibilités d'insertion de ces enfants, a souligné, dans son intervention, Aliou Seck, coordonnateur national du Programme international pour l'abolition du travail des enfants (Ipec/Bit). Selon M. Seck, il y a l'expérience d'un concept pour faire des enfants en question des entrepreneurs, précisant que le Bit est en train de réfléchir pour offrir un alternative de formation à des enfants qui n'avaient que la rue pour évoluer. Il a cité le cas du lycée de Kédougou où des experts du système formel, des responsables d'entreprises ainsi que des institutions des Nations unies ont pris part au travail d'insertion et de formation, ce qui a permis à des jeunes analphabètes et des jeunes venant des écoles d'apprendre des métiers.
Justifiant les actions entreprises en faveur des jeunes, Aliou Seck a rappelé que l'Etat du Sénégal a ratifié la convention 182 de l'Organisation internationale du travail (Oit) pour combattre les pires formes de travail des enfants. Il a précisé qu'il est prévu des mesures de répression à appliquer à l'endroit des contrevenants, mais qu'auparavant, il faut procéder à un travail de sensibilisation pour y mettre un terme. A l'en croire, le Bit et le Sénégal disposent d'un programme et travaillent en commun pour créer les conditions d'éradication des pires formes de travail des enfants.
L'un des objectifs visés par cet atelier qui regroupait plusieurs experts nationaux et internationaux, les Ong spécialisées dans ce domaine, est de faire en sorte que l'apprentissage puisse mieux s'adapter à la lutte contre les pires formes de travail des enfants. Entre autres recommandations, on relève la nécessité d'adapter le choix des matières retenues à l'économie nationale, la prise en compte des besoins actuels des enfants, la réactualisation du document adopté lors de la rencontre de Bamako en 2005, pour l'adapter aux réalités du Sénégal ainsi que l'implication des organisations professionnelles et des chambres de métiers tout en élaborant des plans de communication nationale qui seront exécutés par la presse.
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