Au terme de discussions houleuses, les mandataires du ministre de l'Education pour le recensement effectif des enseignants ont dû ranger papier, crayon et calculette et reporter sine die l'opération qu'ils devaient effectuer, hier, au lycée John Kennedy. Les enseignants ayant refusé d'être soumis à un décompte qui frise le ‘mépris’ et le ‘manque d'égard’ à leur endroit. Ils n'ont pas aimé le fait d'être parqués comme du ‘bétail’ dans l'enceinte du lycée Kennedy. Surtout qu'à cette heure, ils devraient être en salle. Certains parmi eux devaient même organiser des compositions dans leurs établissements. A cela s'ajoute une pile d'interrogations des enseignants sur les motivations d'un tel acte dont le dernier en date remonte à quatre mois seulement. ‘Nous avions été recensés dans nos établissements respectifs il y a quatre mois. Aujourd'hui encore ils reviennent pour le même travail avec une autre méthode qui a consisté à nous regrouper au lycée Kennedy. Alors, nous voulons savoir ce que cherchent ces gens-là’?, fulmine Ibrahima Fall, enseignant au Cem Clémenceau. Comme lui, ils ont été nombreux à se poser la question.
A cette question, les préposés au recensement ont essayé d'apporter une réponse. Il s'agit juste, selon eux, de débusquer les enseignants fictifs qui se sont incrustés dans le fichier. Parce que, au niveau de l'éducation nationale, de récentes enquêtes ont fait état de la présence dans ledit fichier de plusieurs enseignants fantômes. Ces inconnus au bataillon continuent de bénéficier d'un salaire pour un travail qu'ils n'effectuent pas. Seulement, ces arguments des mandataires pour le recensement sont loin d'être partagés par plusieurs enseignants. Si ceux du Cadre unitaire des syndicats de l'enseignement moyen secondaire (Cusems) voient en cet acte une mesure d'intimidation à l'encontre des syndicats qui brandissent le boycott des examens, d'autres enseignants, eux, voient dans ce recensement un préalable posé par le gouvernement pour inviter encore à la table de négociation. En effet, soutiennent les tenants de cette thèse, le gouvernement veut connaître le nombre d'enseignants pour avoir une idée sur le budget à prévoir pour augmenter les indemnités de logement et satisfaire les autres revendications financières. Selon Daouda Lèye, enseignant au Cem de Yoff Village, cette hypothèse n'est pas à écarter car pour organiser des négociations avec les enseignants, le gouvernement doit avoir une idée de leur effectif réel. En tout état de cause, les enseignants ont envahi la salle qui devait servir de cadre pour les recensements et empêché la tenue de l'opération. Et obligé les envoyés du ministère à reporter leur opération.
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