‘Nous ne savons plus quoi faire. Nous sommes maintenant obligés de nous prémunir de bougies pour nous éclairer en cas de coupure d’électricité’. Ces propos de Maty Mb., une accompagnatrice de malade hospitalisé à la pédiatrie de l’hôpital Amadou Sakhir Ndièguène de Thiès, traduit la résignation des pensionnaires de cette structure hospitalière. Celle-ci subit les conséquences des coupures intempestives d’électricité. Ainsi, selon le directeur de l’hôpital, Victor Sagna, on y assiste à une diminution très sensible des accueils au niveau de certains services qui nécessitent de l’électricité pour leur fonctionnement. Cette situation a empiré en début de week-end dernier. Le groupe électrogène qui permettait à la structure hospitalière de se mettre l’abri des délestages de la Senelec, a fini par rendre l’âme vendredi dernier. Une panne qui, selon responsables de l’hôpital, n’est que la conséquence d’une exploitation très intense de l’appareil.
A les en croire, depuis la recrudescence des délestages, le groupe électrogène n’a pas connu de répit avec un rythme de deux à trois sollicitations par jour. Ainsi, il était devenu presque impossible d’effectuer des travaux de maintenance sur l’appareil. Parce que, selon le directeur de l’hôpital, après quatre ou cinq heures de fonctionnement, l’engin dégage une très forte chaleur qui fait qu’aucun maintenancier ne peut s’en approcher. Et le temps qu’il refroidisse, une autre coupure survient. ‘C’est cette fréquence des délestages qui fait que l’hôpital consomme en moyenne, depuis quelques temps, 300 litres de carburant par jour’. Or, poursuit Victor Sagna, un groupe électrogène est fait pour assurer un relais pendant des instants de délestage, mais pas pour assurer le fonctionnement d’un hôpital. Surtout un hôpital comme Amadou Sakhir Ndiéguène qui, selon M. Sagna, fait partie des plus importantes structures hospitalières du pays avec sa maternité qui assure en moyenne 5 800 accouchements par an. Aussi juge-t-il normal qu’à force d’être sollicité, l’engin ait fini par rendre l’âme.
Toutefois, pour éviter un ralentissement dans le fonctionnement de la structure sanitaire, les responsables ont décidé de programmer les opérations au niveau de certains services comme la chirurgie, le scanner, ou la radiographie dans la tranche horaire allant de 9 h à 16 h. Une mesure qui, en définitive, risque de ne pas servir à grand-chose si l’on sait que les délestages peuvent survenir à tout moment et durent souvent cinq à dix heures, voire même plus. Ce fut d’ailleurs le cas vendredi dernier, jour où le groupe électrogène est tombé en panne. L’hôpital avait connu une coupure dans la matinée de 10 h à 14 h et dans la nuit de 19 h jusqu’au-delà de zéro heure.
Une nuit durant laquelle les bougies et le clair de lune ont été les seules sources de lumière pour les pensionnaires de l’hôpital régional de Thiès. Cette situation pourrait cependant connaître un dénouement heureux en début de semaine. Puisque, selon Victor Sagna, le gouverneur de la région avec qui il a eu une séance de travail autour de la question, a promis de voir avec les responsables de la Senelec comment mettre le secteur de l’hôpital hors délestage pendant les heures de grande affluence et en particulier la nuit.
Outre cette promesse, sur sollicitation de l’administration de la structure hospitalière, une équipe de techniciens d’une entreprise spécialisée dans le domaine des groupes électrogènes est arrivée samedi à l’hôpital, aux environs de 22 h, pour un diagnostic et éventuellement une réparation de l’appareil défectueux.
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