La diaspora sénégalaise, réunie au sein de La Rencontre des Sénégalais pour une Organisation Utile des Ressources de la Communauté des Expatriés (Re-Source), organisera à Dakar, les 30-31 Juillet , 1-2 Août prochains, sa première rencontre. Dans un entretien exclusif, Mahamadou Lamine Sagna, professeur au département de sociologie à Princeton University aux Etats-Unis et secrétaire exécutif global de ladite organisation, revient sur la genèse de Re-Source et sur l’activité prévue pour l’été 2007 à Dakar.
Qu’est-ce qui vous a poussé à envisager la création de la Rencontre des Sénégalais pour une Organisation Utile des Ressources de la Communauté des Expatriés (Re-Source/Sununet) ?
A la fin des années 90, j’ai créé en France, avec le concours d’un certain nombre d’amis, l’Association pour la Recherche sur l’Economique et le Social (Apres) dans le but d’organiser une série de rencontres et de réflexions sur les liens entre l’éthique et la confiance d’une part, et d’autre part, sur la globalisation et ses effets.
Nous cherchions précisément à travers ce cadre de réflexion, à comprendre comment concilier les exigences de solidarité et les exigences du marché dans un monde où les formes traditionnelles de mutualités sont secouées par l’apparition de nouvelles technologies. Mais, c’est surtout en Décembre 1999 que nous avons pris toute la mesure de l’ampleur de cette problématique de la globalisation, en organisant au Sénat en France, avec un très grand succès, un colloque sur la globalisation et les espaces économiques et culturels régionaux en France. En 2001, j’ai entamé une réflexion sur le bilan de ces années de réflexions et de rencontres sur la globalisation, l’éthique et la confiance
Quels ont été les fruits de cette réflexion ?
Cette réflexion m’a conduit à faire des pré-enquêtes pendant deux ans pour voir comment des diasporas ,comme la diaspora sénégalaise peut s’impliquer dans une dynamique de solidarité. J’ai ensuite proposé un cadre de contrôle, un conseil d’orientation et de surveillance avec des figures historiques et conceptuelles qui peuvent incarner la confiance et l’éthique. Puis, j’ai invité toutes les bonnes volontés à porter avec nous, le projet Re-Source/Sununet de regroupement de la diaspora sénégalaise dans toutes ses composantes pour renforcer et fonder des systèmes de solidarité entre Sénégalais en fonction de leurs lieux de résidence mais aussi au niveau global (mondial).
Re-Source/Sununet organisera ses premières rencontres à Dakar du 2 au 4 août prochain sur le thème général de “Citoyenneté et Solidarités financières à l’épreuve de la mondialisation : Immigration et Développement ? ”. Pourquoi ce thème ?
Il est vrai que la plupart d’entre nous mènent déjà des actions de solidarité à l’endroit de nos compatriotes (proches ou non), mais organiser un “retour aux sources” collectif, c’est affirmer notre citoyenneté par rapport à notre pays d’origine. C’est aussi essayer de contribuer au rayonnement international et à l’harmonie interne de notre pays. Cette rencontre interprofessionnelle, pluridisciplinaire et internationale (cadres, travailleurs, entrepreneurs, chercheurs, enseignants) qui aura pour thème général, les Solidarités financières à l’épreuve de la mondialisation, permettra aux uns et aux autres de bénéficier de différentes grilles d’analyse des variables socioculturelles.
De quoi s’agira-t-il concrètement ?
Il s’agira de façon concrète de s’interroger sur des questions qui se posent à nous et à nos proches : questions identitaires, questions sociales, de politique de développement etc. C’est donc une occasion pour nous de méditer sur nos normes et pratiques économiques, sociales et culturelles, individuelles et collectives. Mais, attention, nous ne venons pas avec des recettes ; dans cette manifestation, la moitié des intervenants sera des Sénégalais de l’extérieur et l’autre moitié sera constituée de Sénégalais vivant sur place au Sénégal.
Quelles sont vos attentes à la fin de ces rencontres de Dakar ?
Il faut savoir que l’idée séminale de cette rencontre est la mise en perspective des apports des immigrés dans le processus de développement.
Il s’agit donc pour nous d’arriver à des conclusions bénéfiques pour nos concitoyens. Pour ce faire, nous proposerons (et quand je dis nous c’est tous les participants expatriés ou non), des éléments de correction des sources d’inefficacité de nos organisations et pratiques économiques, sociales et culturelles. A la fin de cette rencontre, nous pensons pouvoir initier indirectement ou directement, l’élaboration de nouveaux “ contrats ou pacte de développement ”. Nous espérons aussi que cette démarche contribuera également, si besoin est, à renforcer notre socle commun et à redynamiser nos repères indispensables à la coexistence harmonieuse de notre peuple.
Peut-on avoir une idée des différentes personnalités sénégalaises ou étrangères qui se sont déjà inscrites pour participer à ces premières rencontres que vous intitulez “ Home Coming ou Retour aux Sources ” ?
Les personnalités pressenties pour participer aux travaux de notre première rencontre à Dakar sont sénégalaises, européennes et américaines et viendront aussi d’autres pays d’Afrique.. etc.
Ces personnalités viennent du monde universitaire et du monde des affaires.
Par conséquent, il y aura des managers, des enseignants, des chercheurs, des hommes d’affaires, des banquiers, des musiciens, des menuisiers etc.
Parmi les universitaires sénégalais de la diaspora attendus à ces rencontres, on peut citer les noms de Souleymane Bachir Diagne (Northwestern University à Chicago), de Mamadou Diouf (Université de Michigan), de Sylviane Diouf du Centre de recherches Shomburg sur la culture noire à New York.
0 Commentaires
Participer à la Discussion