« L’audience de la honte ou l’apologie de l’irresponsablité», voilà l’appréciation avancée de manière crue, dans un communiqué transmis à notre rédaction, par les responsables de l’Intersyndicale enseignante suite à leur audience présidentielle du 29 juin dernier.
Pour les membres de la centrale syndicale regroupant le Sudes, l’Uden, l’Ois, le Scemes, le Sels Originel, la Sneel/Cnts, le Snelas/Cnts et le Sypros, «l’expérience vécue lors de cette rencontre sollicitée avec le chef de l’Etat pour résoudre la question brûlante de l’indemnité de logement aura été amère et les frustrations énormes». D’autant que la rencontre n’a pas servi à résoudre le principal point de cristallisation de leur plate-forme revendicative, à savoir l’augmentation de l’indemnité de logement. Pis, selon l’Intersyndicale enseignante, « en décidant d’élargir l’audience à tous les syndicats d’enseignants, le Président de la République avait certainement ourdi un complot contre les enseignants en lutte ». Toutes choses qui se seraient opérées avec la bénédiction des organisations syndicales signataires du protocole d’accord engagées dans une « logique de participation responsable», comme l’Ues ou le Sels.
C’est ainsi que pour les compagnons de Mamadou Diop Castro et Mamadou Diop, respectivement secrétaires généraux de l’Uden et du Sudes et membres de l’Intersyndicale en grève, « l’audience fut un véritable cauchemar, une suite de monologues, des accusations faciles et des appréciations fantaisistes sur la lutte des enseignants ». Et les syndicalistes de se porter en faux contre «le tableau sombre dressé par un Président de la République entièrement partisan, un ministre de l’Education nihiliste, rejetant en bloc les manquements graves dans l’organisation du Bac, du Bfem et de la correction du Cfee/Entrée en 6e, sans compter les contre vérités du ministre du Budget, les élucubrations du Premier Ministre, va-t-en-guerre, taxant les enseignants en lutte de criminels comme l’autre garçon de course en mal de popularité( Farba Senghor, ministre de l’Agriculture_Ndlr) ».
Forte toutefois de sa détermination à défendre sans failles les intérêts de la fonction enseignante, l’intersyndicale a réaffirmé dans le communiqué son engagement aux côtés des enseignants en lutte, en toute autonomie et indépendance, « loin des préoccupations politiciennes et pour la satisfaction de la revendication sur le logement ». Pour finir, le cadre unitaire des enseignants a considéré que le Gouvernement portait « l’entière responsabilité de la dégradation de la situation sociale et de la rupture du dialogue », tout en estimant que les initiatives du Chef de l’Etat relatives à la plainte contre les syndicats en lutte ne procédaient de rien d’autre que d’une volonté de « bâillonner le mouvement syndical et de remettre en cause le droit de grève dont la rétention des notes et le boycott des examens ne sont que des mécanismes adaptés à un contexte précis et efficace à tous égards au vu du désarroi des autorités et de leur agitation fébrile».
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