L’achat des fournitures constitue une charge pour les parents d’élèves. Pour réduire les dépenses, certains font les achats chez les bouquinistes.
Sandaga grouille de monde. Comme d’habitude. Fait nouveau, à quelques jours de la rentrée des classes, les parents et leurs enfants commencent à prendre d’assaut les échoppes des bouquinistes. Fatou Kane, vêtue d’un pagne tissé est avec sa petite fille qui passe en classe de Cm2. Elles promènent leurs regards sur les étagères chargées de vieux et neufs livres. Elles ne sont pas seules. D’autres visitent les cantines les unes après les autres.
Fatou Kane et sa fille ont quitté un quartier de la banlieue pour faire leurs achats dans l’un des plus grands marchés du Sénégal. Elle cherche à motiver sa petite fille. « L’ouverture des classes est une occasion pour tout parent d’élève, de faire plaisir à son enfant. C’est un moment important dans la vie d’un élève », confie-t-elle.
Le soutien des parents, affirme-t-elle, est un critère déterminant pour la réussite de l’enfant. « Un élève qui bénéficie du soutien de ses parents à plus de chances de réussir », déclare Fatou Kane.
En remontant cette artère, on rencontre une femme d’à peine 40 ans venue acheter des fournitures et des habits. Elle se dit préoccupée par la réussite de ses enfants. « L’ouverture des classes se prépare dès le mois de juillet. Je déplore le fait que beaucoup de parents attendent les derniers moments pour venir acheter les fournitures et des habits. Je m’excuse mais il y a de la négligence dans les attitudes de certains parents », lance Léokady Badji. Elle ajoute : « il est important d’offrir un cadeau instructif à son enfant qui a bien travaillé ».
Khady Diop se déplace entre les ballots et les tables où sont accrochés des habits. Les commerçantes hèlent les passants. Cette habitante de Pikine met l’accent sur l’habillement. « Je cherche des vêtements de qualité pour ma fille. Je ne veux pas lui acheter de la friperie », indique Khady Diop qui est fière de sa fille. Elle le dit à qui veut l’entendre : « lorsqu’un enfant travaille dur pendant une année scolaire, il est bon de le récompenser. Elle a toujours était première de sa classe. D’ailleurs, elle a décroché son brevet de fin d’études moyennes (Bfem) cette année », révèle Mme Diop. Elle a déboursé 100.000 F Cfa pour parer sa fille et la doter de toutes les fournitures. Elle veut qu’elle soit la plus belle des élèves à la prochaine rentrée.
Les étals de livres couvrent une bonne partie des trottoirs. Les bouquinistes ne broient plus du noir par ces temps. Il en est de même pour les vendeurs d’habits. Ils tirent profit de cette période. Même si ce n’est pas encore la grande affluence. « Nous rendons grâce à Dieu, mais jusqu’à présent, nous n’avons pas reçu beaucoup de clients, si nous faisons la comparaison par rapport aux années précédentes », glisse Abdou Fall. Près de lui, le jeune commerçant, Babacar Cissé ne désespère pas. Il souligne que les Sénégalais, comme d’habitude, viendront au dernier moment pour acheter des fournitures à leurs enfants. « Les parents viendront, les derniers jours pour acheter les fournitures et les habits. J’ai espoir que nous tirerons profit de cette rentrée », dit-il. Il précise que certains se procurent les fournitures après l’ouverture.
Deux clients arrivent. Frédéric François Dionou, professeur au Lycée Blaise Diagne et Abdoulaye Niang, élève à l’école notre Dame. La cherté des livres dans les librairies les incite à faire le détour chez les bouquinistes. « Les parterres sont une alternative à la cherté des livres dans les librairies », explique Abdoulaye Niang. Le professeur, Frédéric Dionou ajoute : « Les bouquinistes arrangent tout le monde. Ils vendent des livres à des prix abordables ».
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