Le procureur de la République est saisi de la disparition mystérieuse du matériel destiné à la banque de sang de l’hôpital Youssou Mbargane Diop de Rufisque. Si le président de la Convention des cadres accuse, le médecin-chef du district minimise et explique.
La ville de Rufisque bruit, depuis quelques jours, de la disparition mystérieuse du matériel destiné à la banque de sang que la municipalité avait acquis pour le compte de l’hôpital Youssou Mbargane Diop. «Ce matériel, d’un coût global de plus de cent millions de francs Cfa, a disparu de l’établissement sanitaire depuis deux à trois mois», soutient le président de la Convention des cadres du département de Rufisque, Ousmane François Guèye.
Selon ce dernier, ce vol ou disparition du matériel est «un scandale à élucider», compte tenu de la facilité avec laquelle les équipements ont disparu dans la nature. En effet, interpelle-t-il, les différentes parties impliquées dans cette opération à se déterminer. M. Guèye s’étonne, d’une part, que «le matériel soit subtilisé des locaux de l’hôpital, sans effraction. Comment a-t-on pu le sortir de la structure sanitaire, alors que des gardiens sont en faction 24h/24 ?», se demande-t-il. D’autre part, le président de la convention ne comprend pas l’embargo qui a été fait autour de cette affaire. Car, révèle-t-il qu’aucune plainte émanant de la mairie ou de l’hôpital n’a été déposée contre l’auteur du forfait. Toutes choses qui fondent sa conviction : «Il s’agit d’un vol organisé et cela ne sera pas impuni. La lumière sera faite, car j’ai commis un huissier pour faire le constat. J’ai saisi le procureur de la République et les différentes autorités pour l’envoi d’une mission de vérification. De telles pratiques, devenues récurrentes, doivent cesser. Rufisque est malade de ses dirigeants.»
Du côté de l’hôpital, l’on bat en brèche les allégations de Ousmane François Guèye. Le médecin-chef du district sanitaire, le docteur Mame Mor Anta Saly Mbacké, que nous avons joint au téléphone précise n’avoir jamais réceptionné le matériel destiné à la banque de sang. «Nous avions dressé la liste de nos besoins. Mais, jusqu’à présent, rien ne nous est parvenu, pas à ma connaissance», martèle-t-il. Toutefois, le mèdecin-chef révèle que «des cartons de tubes à essai et un réfrigérateur ont été déposés à l’hôpital par la mairie. Lesquels matériels seraient destinés à la banque de sang, mais on ne m’a jamais saisi, officiellement, pour me les remettre. La valeur de ce lot ne fait même pas cinq millions de francs Cfa. De ces cartons, quelques-uns ont été effectivement volés. Et, à ce moment, j’avais déposé une plainte». D’ailleurs, Dr Mbacké s’étonne que la plupart des cartons de tubes à essai, en stock dans un local de l’hôpital, soient périmés.
Par ailleurs, il regrette le bruit qui a été fait autour de cette affaire. D’où la présence, hier, «d’une délégation de la mairie dans la structure sanitaire pour évaluer les cartons qu’ils avaient déposés. Ainsi, les agents municipaux se sont rendus compte que les tubes à essai qu’ils ont acquis sont inutilisables, du fait de l’expiration de leur délai».
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