Le gouvernement du Sénégal a pris la décision de permettre à la femme salariée de prendre en charge son époux et ses enfants au plan médical. La révélation a été faite hier par le ministre de la femme, de la famille et du développement social, Mme A¨da Mbodji lors d’un point de presse. Les femmes syndicalistes qui ont assisté à ce face-à-face avec les journalistes ont apprécié à sa juste valeur la décision qui est l’aboutissement d’une longue lutte.
Hommage à la gent féminine. Le gouvernement du Sénégal vient d’adopter trois projets de loi qui vont permettre à la femme salariée fonctionnaire, non-fonctionnaire ou du secteur privé de prendre en charge au plan médical son conjoint et ses enfants. La révélation a été faite hier par le ministre de la femme, de la famille et du développement social, Mme Aïda Mbodji qui était face à la presse hier.
Selon Mme, Mbodji ces décisions modifient les règlements : N° 72-215 du 7 mars 1972 relatif à la sécurité sociale des fonctionnaires, le N° 74-347 du 12 avril 1974 portant régime spécial applicable aux agents non fonctionnaires de l’Etat, le N° 75-895 du 14 août 1975 portant organisation des institutions de prévoyance maladie d’entreprise ou interentreprises
Selon le ministre, la décision du gouvernement est une avancée fondamentale qui consacre la satisfaction d’une doléance de plus de deux décennies. Il a rappelé que lors de sa déclaration de politique générale, le Premier ministre avait pris des engagements fermes de satisfaire les doléances des femmes. Il y avait, d’une part, en termes de sécurité sociale, la reconnaissance à la femme salariée du droit de prendre en charge au plan médical son époux et ses enfants ; d’autre part, en termes de traitement fiscal, l’harmonisation des taux et des avantages appliqués aux deux sexes.
A ces avancées de la longue marche des femmes sénégalaises vers un plein épanouissement s’ajoutent, selon le ministre, l’élaboration du premier plan national d’action de la femme, la conférence de Dakar en 1994 qui permit aux pays africains d’harmoniser leurs positions et d’adopter un plan d’action en vue du sommet de Beijing en 1995 etc.
Mobilisation des syndicats
Pour Aïda Mbodji, cet acquis ne concerne pas seulement les femmes. « Une femme salariée peut prendre en charge son mari », a expliqué le ministre qui demande aux syndicats d’appuyer la décision à travers une disposition d’alerte et de veille mise en place. « La mobilisation des syndicats permettra de dénoncer les manquements », a-t-il ajouté.
Les projets de textes ont été examinés et adoptés lors du Conseil des ministres du 5 octobre dernier. Cette même rencontre a également étudié et validé le document de stratégie nationale pour l’équité et l’égalité de genre (Sneeg) qui, pour la décennie en cours, fixe les nouvelles orientations et priorités d’action pour accélérer la promotion équitable des femmes et des hommes dans la société et la prise en compte du genre dans les interventions du développement, selon le ministre.
Mme Aïda Mbodji ajoute que l’étude sur l’égalité de traitement fiscal est finalisée au ministère de l’économie et des finances et sera validée et traduite en texte avant la fin de l’année. C’est pourquoi, les syndicats présents lors du point de presse ont salué la démarche du gouvernement. « C’est le fruit d’une longue lutte syndicale. C’est une discrimination qui a trop duré parce que nous avons les mêmes diplômes que les hommes », a souligné Mme Fatou Binetou Yaffa de la Cnts. Pour sa part, Bakhao Diongue de la Cnts-Fc plaide pour une grande vulgarisation de la décision. « Nous allons maintenant prendre en charge nos familles. C’est extraordinaire », s’est-elle réjoui.
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