Serigne Saliou Mbacké « grand bâtisseur » et « ami des enfants »

Le Sénégal s’est réveillé samedi dans la consternation et la douleur, la nouvelle de la disparition du Khalife des Mourides, n’ayant fait le tour du pays qu’au petit matin, alors que Serigne Saliou Mbacké, s’est éteint depuis vendredi, après –midi, à Touba (200 km de Dakar).

C’est relativement tard dans la soirée que l’information a commencé à filtrer, après l’enterrement organisé vers 2H (TU) à la grande Mosquée de la ville Sainte. Ce qui a donné le temps à la presse quotidienne d’ouvrir sur la nouvelle, généralement de façon très sobre dans la titraille, la plupart des journaux se retrouvant autour des mots : « Serigne Saliou n’est plus ».

« Le Soleil » (service public) évoque pour sa part, « Un Régulateur dans l’Eternité », là où « l’Office » (privé) voit « Serigne Saliou à côté de son Seigneur ». Les deux journaux se retrouvent dans le traitement de l’information, puisque le second parle lui aussi de « Sénégal (qui) perd l’un des derniers régulateurs sociaux », et le premier d’ajouter que « le grand bâtisseur s’en est allé ».

Selon le quotidien du service public, l’un des rares à avoir eu le temps de consacrer à l’évènement deux pages et un éditorial, « Serigne Saliou, assurément a été « Grand au détour du grand âge, qui fleurit sans cesse par la magie de la pureté. Grand au sommet de sa clairvoyance sur laquelle trônait son intelligence des hommes et des situations, comme un visionnaire pour ses compatriotes ».

Sa grande affection pour les enfants a également inspiré au « Soleil » un article sous le titre : « Une jeunesse sevrée de son patriarche ». Le marabout « a su , très tôt, réaliser que l’avenir de la nation, c’est sa jeunesse. Ce qui l’a amené à s’occuper personnellement » de l’éducation des « enfants qu’il chérissait », « pour en faire des valeurs du futur ».

Pour « L’AS » (privé), il s’agit simplement d’une « Lourde, très lourde perte ».

« Walfadjri » (privé) rappelle ce qui avait été l’engagement de Serigne Saliou dès son accession à la tête de la communauté, en remplacement de son aîné, Cheikh Abdoul Khadre Mbacké, disparu en mai 1990. Dans l’unique article de deux colonnes, qu’il a pu consacrer à la nouvelle, Walfadjri relève que « dans son discours inaugural, le cinquième Khalife du mouridisme avait « d’emblée indiqué que, hormis l’islam et, par conséquent la gestion de l’héritage de Cheikh Ahmadou Bamba, rien ne saurait retenir son attention, encore moins, susciter de sa part commentaires ou directives quelconques ».

En outre, souligne « Walfadjri », « le nom de Serigne Saliou restera à jamais associé celui des grands chantiers de Touba », la ville dont il développa les infrastructures et améliora l’urbanisation, avant de lancer les grand projets d’un coût estimé à 100 (cent) milliards de FCFA, sur trois années (2007 -2009).

Le « Populaire » (privé) voit en l’illustre disparu, un « Homme de qualités rares, ascète et grand érudit », en plus d’être « un grand cultivateur qui prônait la modernisation agricole ». Le magazine jeune Afrique venait de le compter parmi les « 100 personnalités, qui font l’Afrique ».

IB/APA

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