Samedi 27 Avril, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Societe

SITUATION SOCIALE - Enseignement, formation professionnelle, emploi des jeunes : Le Craes met le doigt dans la plaie

Single Post
SITUATION SOCIALE - Enseignement, formation professionnelle, emploi des jeunes : Le Craes met le doigt dans la plaie

Après avoir salué les efforts consentis par l’Etat dans la satisfaction de la demande sociale, l’avis du Craes a fait un diagnostic sans complaisance des maux que vit la jeunesse. Lesquels maux sont liés à un enseignement peu productif, une formation professionnelle à la traîne et une politique d’emploi en mal d’articulation.

Un système éducatif en mal de performance malgré les efforts consentis par l’Etat à travers maints programmes et politiques. C’est, en résumé, le constat fait par le Conseil de la République pour les affaires économiques et sociales dans son Avis 2005 qui sera présenté, ce jour au chef de l’Etat. De cet Avis, il ressort que «l’enseignement au Sénégal est caractérisé par un développement rapide de l’enseignement privé, un déséquilibre de l’offre de formation en faveur des centres urbains notamment à Dakar, Thiès et Saint-Louis, et par des crises du système universitaire».

D’ailleurs, sur ce dernier volet, les membres de l’institution présidée par Mbaye-Jacques Diop sonnent l’alerte car, ils soutiennent dans le document que «l’instabilité de ce système universitaire tient essentiellement à l’épuisement des capacités d’accueil lié à une croissance très rapide des effectifs». Une croissance qui s’explique par l’évolution du nombre des bacheliers qui passe de 9 159 en 2001 à 16 270 en 2005. Il s’y ajoute le caractère international de l’Ucad qui regroupe plus de 44 nationalités, avec des effectifs qui varient de façon exponentielle, passant de 28 334 étudiants à 48 330 entre les années 2001 et 2006. Ainsi, l’Avis du Craes souligne que cette tendance n’est pas en passe de fléchir compte tenu des projections faites. «Durant les dix dernières années, les effectifs de l’Ucad ont augmenté à un taux annuel de 9%. Cela signifie que si la tendance n’est pas inversée, les effectifs vont doubler tous les huit ans et le nombre d’étudiants s’élèverait à près de 100 mille étudiants à l’horizon 2015», note l’Avis.

En effet, cette situation qui caractérise le système universitaire n’est pas sans conséquences négatives dans la vie et l’étude des étudiants. Cela, dans la mesure où «l’existence de sureffectifs engendre divers effets pervers comme la faiblesse du taux d’encadrement, un niveau élevé d’échec notamment au niveau du premier cycle, une faiblesse de l’efficacité interne de la dépense, une difficulté de répondre aux demandes exprimées par les différentes composantes du milieu universitaire». Le constat fait, le Craes esquisse ses solutions : «La définition d’une nouvelle carte universitaire prenant en compte la nécessité de réduire la pression sur l’Ucad et de promouvoir le développement des régions paraît appropriée.» Toutefois, les Conseillers de la République s’étonnent que cette réforme entreprise pêche par la lenteur dans sa mise en œuvre. De quoi souhaiter qu’elle soit appliquée dans les meilleurs délais. Car, estiment-ils, elle permet de trouver une issue heureuse aux crises récurrentes notées dans l’enseignement supérieur public.

Autre solution préconisée par le Craes pour faire face au problème de l’enseignement supérieur, c’est la promotion de la formation professionnelle. Cette suggestion est d’autant plus importante qu’elle résout également le problème du chômage de la jeunesse. «C’est la formation professionnelle et l’apprentissage qui permettent de constituer une réserve de main-d’œuvre susceptible de contribuer à l’attraction d’investissements dans le pays», prescrivent les collègues de Mbaye-Jacques Diop. Et même dans ce secteur, les membres du Craes n’ont pas manqué de mettre le doigt sur les écueils qui plombent son développement. En effet, la Chambre consultative du Sénégal conseille la matérialisation de la priorité accordée à l’enseignement technique et à la formation professionnelle. Cela, à la suite de «l’adoption de la Lettre de politique sectorielle et la mise en place d’un Fonds pour le développement de la formation professionnelle grâce à une allocation budgétaire plus conséquente et un renforcement de ses instruments et organes de gestion ainsi que de ses sources de financement».

Par ailleurs, dans ce volet relatif à l’aspect social de l’Avis du Craes 2005, la chirurgie du système éducatif a permis de faire un glissement sur l’emploi des jeunes qui se pose «avec acuité». Cette doléance des jeunes est plus visible en ce sens que cette frange constitue plus de 58% de la population du pays. Mais, leurs préoccupations sont loin d’être satisfaites. Car, même si le Craes se félicite des efforts consentis par l’Etat à ce sujet à travers la mise en place de l’Agence nationale pour l’emploi des jeunes (Anej) et le Fonds national de promotion des jeunes (Fnpj) pour un montant de 8 milliards de francs Cfa, l’institution relève des insuffisances. Celles-ci ont pour nom «la faiblesse des résultats obtenus au regard du nombre total de primo-demandeurs d’emplois entre 2000 et 2005. Et pour cause, des difficultés majeures au plan opérationnel entravent encore l’efficacité de ces différents organes». Ces difficultés, note l’Avis du Craes, sont relatives à l’absence de conventions cadres dynamiques capables d’impulser une synergie pour une gestion optimale des ressources fondées sur la complémentarité entre l’Anej et le Fnpj, l’absence de suivi et d’évaluation dans la mise en œuvre des programmes. Ce à quoi s’ajoute «la faiblesse de la vitesse de rotation du fonds revolving qui a fortement réduit l’effet multiplicateur du crédit».

 



0 Commentaires

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email