La traite d'êtres humains reste un phénomène alarmant, touchant des milliers de victimes à travers le monde. Les estimations varient entre 700 000 et 900 000 personnes chaque année. Avec des profits estimés parmi les plus élevés du crime organisé, après le trafic d’armes et de drogues, cette activité criminelle est l’une des plus rentables au monde, se plaçant au troisième rang des trafics illégaux.C'est ainsi que le ministère de la Justice du Sénégal, à travers la Cellule nationale de lutte contre la traite des personnes (CNLTP), organise un atelier de formation à l'intention des acteurs de la chaine pénale de quatre pays (Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Sénégal). "Cet atelier a pour objectif de renforcer les capacités des acteurs qui interviennent dans la protection des enfants mineurs victimes de traite des personnes sur les techniques d'audition et les besoins psychosociaux. La traite des personnes est une forme de criminalité très violente et qui touche particulièrement l'Afrique subsaharienne et la sous-région. Tout le sens d'avoir ces trois voisins, parce que cette forme de criminalité se joue des frontières. Des personnes qui sont établies dans nos pays qui convoient ou qui envoient des enfants dans un autre pays qui les exploitent à des fins commerciales, sexuelles... Il est important que les acteurs se retrouvent pour avoir une même façon d'intervenir, une même compréhension des problèmes et un échange de bonnes pratiques", explique Mody Ndiaye, secrétaire permanent de la Cellule nationale de lutte contre la traite des personnes.Ainsi, les victimes de la traite des êtres humains sont souvent des personnes vulnérables : femmes, enfants, migrants ou personnes en situation de pauvreté. Les trafiquants profitent de leur fragilité pour les exploiter, que ce soit à des fins économiques, sexuelles ou criminelles.Face à cette réalité, les États et les organisations internationales ont mis en place des lois et des dispositifs de protection. Cependant, la lutte contre ce fléau reste complexe, car les réseaux criminels sont bien organisés et agissent souvent au niveau international. Selon Aminata Kébé, coordonnatrice régionale du Projet d’appui à la protection des enfants victimes de violation de leurs droits (PAPEV) au Haut commissariat des Nations Unies des Droits de l'homme, l'audition et l'accompagnement psychosocial des victimes mineures nécessitent que l'accompagnant ait des outils appropriés."Protéger un enfant ne se limite pas à de bonnes intentions. Très souvent, dans le souci de le protéger, l’adulte peut, sans le vouloir, le blesser davantage. Non pas par méchanceté, mais simplement par manque d’outils appropriés. La protection de l’enfant exige des compétences spécifiques : savoir écouter avec bienveillance, comprendre son vécu, respecter son rythme et l’accompagner sans jugement. Lorsque les techniques d’écoute, d’audition ou d’accompagnement psychosocial ne sont pas maîtrisées, on risque de fragiliser encore plus l’enfant. Vouloir protéger, c’est bien. Savoir comment le faire, c’est mieux. C’est pourquoi former les acteurs de la protection de l’enfance est une nécessité, pas un luxe", a-t-elle expliqué.La traite des êtres humains est un crime grave qui porte atteinte à la dignité et aux droits fondamentaux des personnes. Pour y faire face, une mobilisation collective est indispensable. Les États doivent renforcer leur coopération et les actions de prévention doivent être amplifiées afin de protéger les victimes et sanctionner sévèrement les auteurs de ces actes inhumains.
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