Samedi 27 Avril, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Societe

TRAITE DES ENFANTS, MENDICITE - Dakar plaque tournante

Single Post
TRAITE DES ENFANTS, MENDICITE - Dakar plaque tournante

Le Sénégal est-il en train de devenir une plaque tournante de la traite des enfants ? Tout porte à le croire au vu de l’internationalisation de la mendicité des enfants, avec le déplacement de familles originaires de sou-région vers Dakar et si l’on en croit la définition de ce concept par la Protocole de Palerme du 25 décembre 2005. C’est pour mieux lutter contre ce fléau que l’Etat a classé en différentes catégories, les 8000 enfants de la rue recensés à Dakar en vue de leur réinsertion dans les familles et même du rapatriement de certains dans leurs pays d’origine. 

Le Sénégal, à l’instar de la communauté africaine va célébrer la le 16 juin, la 17e édition de la Journée de l’enfant africain centré sur le thème de « La lutte contre la traite des enfants ». La célébration de cette journée instituée, en 1990 en commémoration du massacre des enfants de Soweto (Afrique du Sud) en 1976, correspond, depuis trois ans, à la Semaine nationale de l’enfant, qui est un cadre de plaidoyer en faveur de l’effectivité du contrôle du respect et de l’application des lois, des conventions sur les droits de l’enfant et pour l’organisation d’assises nationales sur la mendicité des enfants.

C’est en prélude à cette 17e édition, correspondant à la 19e édition de la Semaine nationale de l’enfant, dont le lancement aura lieu à Pikine, que le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (Unicef), en partenariat avec le Ministère de la Femme, de la Famille, du Développement Social et l’Entreprenariat féminin (Mffdsef) et le Comité national pour l’enfant, a organisé avant-hier mardi 5 juin, un briefing à l’intention des médias. Cette séance d’information et de sensibilisation des journalistes sur les droits de l’enfant, la traite et les autres formes de violences faites aux enfants a été l’occasion pour les différents intervenants de plaider en faveur de l’effectivité du contrôle du respect et de l’application des lois et conventions sur les droits de l’enfant et pour l’organisation d’assises nationales sur la mendicité des enfants.

L’internationalisation de la mendicité…

Dakar accueille chaque année des centaines de familles originaires de l’extérieur et de la sous-région. Ces familles pour la plu part, accompagnées de petits enfants, investissent la rue, avec comme « métier » la mendicité. Avec cette internationalisation de la mendicité et si l’on se conforme à la définition de « traite des enfants » par la Protocole de Palerme du 25 décembre 2005, le Sénégal n’est-il pas en passe de devenir une plaque tournante de cet esclavage des temps modernes ?

Selon ce Protocole, la traite des enfants est un « processus par lequel un enfant et recruté, déplacé de sa zone d’origine (à l’intérieur ou à l’extérieur d’un pays) vers une zone de destination dans des conditions qui le transforment en valeur marchande ou à des fins d’exploitation ». Suivant cette définition, la qualification d’un fait de traite suppose trois élément que sont « l’acte de traite, les moyens de la traite et le but de la traite. Dans le cadre des enfants, l’acte et le but suffisent pour incriminer et établir les faits. Ainsi, le consentement de l’enfant est irrecevable et la notion d’exploitation constitue un élément clé », a précisé Ndèye Lissa Diop Ndiaye, Directrice de la protection des droit de l’enfant au Mffdsef.

Toutefois, si la convention de Palerme considère ce fléau mondial comme un « crime assimilable à une forme d’esclavage des temps modernes », il appartient aux Etats « d’incriminer la traite des personnes en général et des enfants en particulier en soi conformément aux dispositions de cette convention et non chacun des éléments du délit pris individuellement » a-t-elle soutenu. D’après des études commanditées par l’Etat, en partenariat avec diverses organisations comme le Bureau international du travail (Bit), 8000 enfants de la rue sont recensés à Dakar. 50 % d’entre eux viennent de l’extérieur, de pays de la sous-région comme le Mali, la Guinée-Bissau, la Gambie, etc.

Ces enfants en rupture familiale sont classés en trois catégories. Cette catégorisation devrait faciliter leur récupération en vue de leur réinsertion, leur retour vers les familles d’origines, cadre idéale d’évolution de l’enfant, ou des familles de transit et, éventuellement, leur rapatriement vers les pays d’origine, avec l’aide de l’Organisation internationale des migrations (Oim), si les conditions sont réunies. Ce rapatriement ne peut se faire que conformément aux textes de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).

L’application de la loi, une alternative

Pourtant, le législateur sénégalais a prévu des sanctions allant d’un à trente ans contre les coupables de ce phénomène. Mieux, au-delà de la simple incrimination, la loi punit ces tromperies d’un emprisonnement de 5 à 10 ans et d’une amende de 5 à 20 millions de francs Cfa. Les passibles de détention criminelle encourent 10 à 30 ans lorsque l’infraction est commise en recourant à la torture. De même les coupables d’organisation de mendicité d’autrui en vue d’en tirer profit embauche risquent de deux à cinq ans de prison et 500 000 à 2 millions de francs d’amende.

La migration clandestine organisée par terre, mer ou air est puni par 5 à 10 ans de prison assortie de 1 à 5 millions de francs Cfa d’amendes. Par ailleurs dans ce même calendrier des événements sur la Semaine nationale de l’enfant s’inscrivent, entre autres activités, la Journée internationale de lutte contre le travail des enfants dont le thème est « le travail agricole des enfants » et la Semaine de l’éducation de base qui pour thème « l’Education des filles, clé du développement ».

A en croire le Directeur de l’enseignement élémentaire, Mouhamadou Ali Sall, l’effectivité du passage de la scolarisation des filles à l’éducation des filles suppose « la requalification de l’école qui a une mission de reproduction des valeurs de la société, faire du recentrage de ces valeurs un enjeu citoyen et plus de responsabilité et de contrôle des parents » sur l’activité de ces élèves aussi bien à l’école qu’à la maison. Le droit de l’enfant étant en construction dans nos Etats et le travail agricole constituant un mode de socialisation de l’enfant, la Semaine nationale qui mobilise tous les acteurs autour de la promotion des droits de l’enfant en général et des thèmes retenus en particulier devient un prétexte pour plaider en faveur de la protection, de l’assistance et de l’effectivité du contrôle de l’application des lois par l’Etat.



0 Commentaires

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email