Les étudiants de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines (Flsh) mettent le pied sur l’accélérateur. Même lorsque leurs camarades des autres Facultés ralentissent, ils ne lâchent pas la vitesse. De 72 heures, leur mouvement est passé depuis la semaine dernière au rythme de 96 heures de grève renouvelables. De sorte que les autorités de l’Ucad, estime, le vice président de la commission sociale de l’Amicale des étudiants de ladite faculté, Chérif Sy, ont recruté des étudiants et des lutteurs pour contrecarrer leur mouvement. Il y a quelques jours de cela, les étudiants en Lettres se sont affrontés à des «gorilles», raconte-t-on, qui devaient empêcher la tenue de leur Assemblée générale. D’ailleurs, l’un d’entre eux interné au service médicale du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud) avouait au micro de la Rfm, qu’il lui avait été remis 5 000 francs Cfa pour ses services, non sans regretter de s’être mêlé à cette bataille.
Pour Chérif Sy, c’est souvent le cas. C’est-à-dire que les autorités recrutent des tiers pour saborder le mouvement, lorsqu’il se radicalise. «Il arrive même, confie-t-il, qu’elles (les autorités) tentent de nous corrompre, à défaut de nous faire changer d’avis.» Ces étudiants l’ont-ils été, donc ? M. Sy ne pense pas que ce soit l’essentiel et retient que «ce n’est pas comme ça (en tout cas) qu’on parviendra à (les) faire reculer». Si la Fac de Droit et celle de Sciences économiques et de gestion ont repris les cours, il y a deux semaines, c’est que, pense M. Sy, «on ne peut pas les comparer à la notre, puisque nous n’avons pas les mêmes problèmes». En effet, déplore-t-il, «chez nous (à la Flsh), la réussite est une exception. On procède, plutôt, à une élimination».
«IL Y A TOUJOURS EU ANNEE BLANCHE A LA FLSH»
En grève depuis bientôt deux mois, les étudiants de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines n’envisagent pas de reculer d’un iota dans leur «combat pour l’obtention de meilleures conditions d’études». La rencontre avec le recteur et le Doyen de la Faculté n’a accouché que d’une souris. Ces derniers, selon, Chérif Sy, tout en reconnaissant les écueils rencontrés, n’ont pas, toutefois, pu proposer des solutions à la réduction de l’effectif pléthorique, mais aussi à la division de la Fac en deux entités : celle des Sciences humaines et celle des Langues et civilisations.
Sans quoi, menacent les étudiants : «Nous n’allons pas rejoindre les amphis.» Mais, à l’heure où l’on parle d’examens partiels ou de session unique d’octobre dans d’autres Facultés -épreuves renvoyées à plusieurs reprises pour cause de grèves- la Faculté des Lettres ne semble pas se soucier de ces préoccupation.
Mieux, lorsque le Professeur Malick Ndiaye évoque des risques d’année blanche, les délégués n’y voient qu’une intention de mettre la pression sur eux. «Ils veulent jouer sur la mentalité des gens», considère Chérif Sy. Avant de s’interroger : «Combien d’années blanches et invalides il y a eu dans cette université.» M. Sy de rappeler, de toute façon, que la Faculté des Lettres est toujours «condamnée» à des année blanches et/ou invalides, tant le volume horaire annuel enseigné est «minime». A moins d’une semaine des vacances de Pâques -encore que les mots d’ordre continuent, ce matin, dans cette Faculté- étudiants et enseignants nourrissent des doutes quant à la suite à réserver au calendrier des examens de fin d’année, car au retour des congés, il ne restera aux étudiants que deux mois.
En tout état de cause, les étudiants en Lettres réclament la satisfaction de leurs revendications pour de meilleures conditions d’études. Mais, «on décrètera encore, demain (ce matin)» un nouveau mot d’ordre.
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