Les étudiants de la Fac des Lettres poursuivent leur mouvement de grève, après 120 heures sans cours. Ils ont décrété, hier, 72 heures de grève renouvelables et comptent porter plainte contre le Coud pour escroquerie. Cela pour avoir servi aux étudiants de la viande de buffle.
Le débat sur la viande de buffle refait surface à l’Ucad. Cela, après les évènements du 14 février 2006, à l’origine de la violence entre étudiants des différentes Facultés et une partie de l’Amicale des étudiants de la Faculté des Lettres et sciences humaines. L’on se rappelle que cette dernière avait parlé de viande pourrie servie aux étudiants par le restaurant Argentin, alors que les autorités du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud) précisaient qu’il s’agissait de la viande de buffle. Ce qui avait soulevé l’ire de leurs camarades des autres Facultés et le groupe Kekendo. Au cours de leur assemblée générale de soutien à leurs trois camarades emprisonnés depuis le 7 décembre dernier, ils menacent de porter plainte contre le Coud pour escroquerie.
Et pour cause, justifie le chargé des relations avec l’administration, Ndiaga Diouf : «On nous a, toujours, fait croire que les menus sont des sautés de bœuf alors que ce sont des sautés de buffle.» Pourtant, révèle M. Diouf : «Des experts nous ont fait savoir qu’on ne mange pas toute sorte de buffles». «Il en existe deux types. Si l’un est consommable, l’autre ne l’est pas», relate-t-il. D’ailleurs, poursuit-il, «même pour le bon buffle, il y a des parties inconsommables». Revenant sur l’audience des trois étudiants, lundi, au Tribunal des flagrants délits, le n°2 de ladite amicale, Cheikh Ndoye, accuse le directeur du Coud, Iba Guèye, d’être derrière les arrestations de leurs camarades. Car, argue-t-il, «celui, qui témoignait devant le juge, est un des gardes du corps du Coud, un certain M. Niang». Autre «témoin de taille», indique M. Ndoye, c’est Bacary Traoré du groupe Kekendo, qui avait poignardé Madiop Bitèye, il y a deux ans. Ce qui lui fait dire que ce sont des «gens manipulés par le Coud».
Mais, une interrogation demeure, pour M. Ndoye : «Que vient faire un policier armé à l‘Ucad ?» Les étudiants ont, par ailleurs, déploré le manque de soutien de leurs camarades des autres Facultés. Et, c’est pour s’étonner que ces derniers leur répondent ainsi : «Nous sommes pour la libération des étudiants emprisonnés, mais, nous n’allons rien faire.» «C’est de la mauvaise foi», considèrent les grévistes, qui boycottent encore les amphis pour 72 heures renouvelables.
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