Au moment où il est courant d’entendre que les villes meurent au Sénégal, Touba, ce hameau fondé par Cheikh Ahmadou Bamba en 1888, connaît un développement spatial et démographique fulgurant. Ce qui constitue un facteur attractif pour les nombreux Sénégalais qui perçoivent la cité de Bamba comme un eldorado. Le développement fulgurant de cette localité a pour corrolaire l’émergence d’un grand banditisme et d’autres maux qui caractérisent la société de consommation. Depuis son accession au magistère, Serigne Bara Mbacké a entamé sa croisade contre l’ industrie du Mal.
Le Khalife général des mourides, Serigne Bara Mbacké n’a pas mis de temps pour afficher avec force sa conviction à ne pas laisser Touba sombrer dans l’anarchie. Le premier acte qu’il a eu à poser a été de s’ insurger contre la spéculation foncière qui sévit dans la ville sainte. C’est ainsi qu’une commission chargée de veiller sur la gestion foncière a été mise sur pied au grand bonheur des fidèles. Ainsi, il renforce de fort belle manière la décision de son prédecesseur, Serigne Saliou Mbacké. Ce dernier avait réalisé un système d’information et de gestion du patrimoine foncier qui a coûté la bagatelle de 800 millions.
D’autres projets ou programmes allant tous dans le sens de favoriser une meilleure corrélation entre la croissance et le développement endogène de la ville sont encore en phase. Le Khalife ne s’est pas arrêté là. Il a désencombré la capitale du mouridisme en enlevant tous les nids insécures qui étaient autour du grouillant marché Ocas. Le site dénommé «Market», , lieu de prédilection de tous les malfrats, a subi l’ire du Khalife. Désormais, on peut se promener dans la ville sainte sans être agressé. Il tente aussi d’inculquer une conscience citoyenne aux habitants de la cité de Bamba en instituant dans un avenir immédiat le paiement de taxes destinées à renflouer les caisses de la communauté rurale.
Une population de plus d’un million cinq cent mille habitants ne peut pas se permettre de ne pas participer de manière active à son auto-gestion. Récemment, le Khalife général des mourides a procédé à l’assainissement du puissant dahira «Matlaboul Fawzeyni» de Touba et a dessaisi Dame Ndiaye de la tête de la direction de ce dahira. La guerre contre les forces du Mal est loin de s’estomper. Cependant, ceci ne pourra connaître de résultats notables qu'avec l’implication des forces de l’ordre. C’est ainsi que les trois brigades de gendarmerie et l’hôtel de police de la ville sainte ont l’onction du Khalife dans la sécurisation des personnes et des biens.
Ces derniers temps, la ville était devenue un haut lieu de banditisme . Au-delà d’une inquiétante évolution du banditisme se développe un réseau intense de faussaires ou de spécialistes de l’arnaque qui jouent sur la psychologie des talibés pour les tromper Les malfrats profitaient du statut de zone franche de la ville pour opérer leurs forfaits. Ces deux structures de sécurité ont réussi à faire changer la peur de camp au grand bonheur des résidents et des fidèles qui y séjournent pour des pélerinages ou des rassemblements religieux.
De plus en plus, les populations de ladite localité s’adaptent aux forces de sécurité. Ce qu’on pourrait qualifier d’offensive de Serigne Bara contre l’industrie du Mal ne fait que commencer. Son prédécesseur avait perçu la nécessaire mutation qui devait s’opérer pour la métropole de Touba.
Lors du Magal 2006, feu Serigne Saliou déclarait ceci : "Touba, par son développement économique et démographique fulgurant, a besoin d’être gérée autrement». N’est- ce pas là un mobile suffisant pour Serigne Bara de contribuer de manière remarquable à la réalisation de la cité lumineuse et moderne prédite par Cheikh Ahmadou Bamba dans une de ses odes intitulée «Matlaboul Faouzeyni» ?
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