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Violence à l'école : Quand les enseignants ont peur de leurs élèves…

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Violence à l'école : Quand les enseignants ont peur de leurs élèves…
La violence à l’école est, de plus en plus, le fait même de ceux que l’Etat était censé protéger contre la violence des autorités scolaires en y interdisant par décret l’usage du châtiment corporel. Le constat est de l’inspecteur départemental de l’éducation de Nioro qui s’est désolé qu’on en soit aujourd’hui arrivé à une situation où les enseignants ont peur de leurs élèves et les parents de leurs enfants.

(Correspondance) - L’Etat du Sénégal a formellement interdit par décret l’usage du châtiment corporel à l’école pour prémunir ses enfants de toute forme de violence. Cependant, regrette l’inspecteur départemental de l’éducation de Nioro, Momath Dramé, ‘nous notons de plus en plus que la violence est le fait même de ceux que l’Etat était censé protéger contre la violence des autorités scolaires’. Ce qui a installé un malaise qui tend à se généraliser et touche la grande majorité des enseignants. Pour corroborer son propos, Momath Dramé indique que les classes sont de moins en moins contrôlables, et si les incidents sont contenus, il n’en reste pas moins qu’enseigner dans de telles conditions est devenu particulièrement pénible. Et l’inspecteur départemental de constater avec regret : ’Les enseignants ont peur de leurs élèves, les parents ont peur de leurs enfants. La peur d’être violenté entraîne chez beaucoup d’élèves des réactions d’abandon, des échecs, mais aussi des réponses violentes de protection. L’école, lieu symbolique de l’instruction des futurs citoyens, n’est plus protégée et les égards dus aux maîtres et aux apprenants n’existent plus…’

Cette sortie de l’inspecteur départemental de l’éducation de Nioro a eu pour cadre la journée de l’excellence organisée avant-hier par sa circonscription scolaire à l’instar des autres inspections du pays. Une occasion pour les autorités académiques de fêter les élèves et enseignants qui se sont le plus illustrés par leurs résultats scolaires. C’est ainsi que vingt-six élèves de l’élémentaire et du moyen ainsi que des enseignants à la retraite ont été primés. Axée sur le thème de la violence en milieu scolaire, la cérémonie a eu pour cadre les locaux du Cdeps de la capitale du Rip. ‘Après neuf mois de dur labeur, il est normal de fêter les élèves et maîtres ayant obtenu les meilleurs résultats scolaires’, a indiqué Momath Dramé. Et d’ajouter que l’objectif visé est de susciter l’émulation et cultiver le culte de l’excellence chez les uns et les autres, mais également de leur permettre d’être plus motivés pour entamer la prochaine rentrée des classes.

Interpellé sur la pertinence du thème choisi, M. Dramé a expliqué c’est parce que la violence est un phénomène mondial qui n'épargne guère le milieu scolaire. Se fiant au rapport mondial sur la violence et la santé, l’inspecteur départemental de l’éducation de Nioro dira que, chaque année, la violence dans le monde fait plus d’un million 600 mille morts. Et que, partant de là, le phénomène figure parmi les principales causes de décès de personnes âgées de 15 à 44 ans dans le monde et est responsable d’environ 14 % des décès chez les hommes et 7 % chez les femmes. Et de se désoler que l’usage ou la menace délibérée de la force physique se banalise au point de faire son entrée dans le milieu scolaire.

NIORO DU RIP : Des populations encore réticentes à envoyer leurs enfants à l’école

A Nioro, dans la région de Kaolack, les populations continuent de se détourner de l'école, selon l'inspecteur départemental Momath Dramé. Ainsi, renseigne-t-il, dans ce département du Saloum, ce sont les autorités académiques qui courtisent les parents pour qu’ils envoient leurs enfants à l'école. Parce que, nous confie-t-il, dans cette circonscription scolaire, il existe encore des poches de résistance à l'école française. Pour pallier cela, il propose d'intégrer dans le système l'enseignement arabo-religieux. Car, rappelle Momath Dramé, Nioro est l’une des premières localités du Sénégal à avoir été islamisées. C'est pourquoi, l'école, étant une création du colonisateur, peine à être admise par les populations autochtones convaincues que tout ce qui vient du Blanc n'est pas bon.

Cette réticence, l'inspecteur départemental de Nioro l'explique également par la pauvreté. Puisque dans ce département, nombreux sont ceux qui peinent à joindre les deux bouts au point de ne pouvoir prendre en charge la scolarisation de leurs enfants. C'est pourquoi les prix distribués aux lauréats aideront à alléger les charges. Il s'agit surtout de trousses composées de cahiers, de stylos, de manuels et autres matériels scolaires.



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