Arbitrage Egypte-Sénégal: La "divine décision"

Les sénégalais se souviendront encore longtemps du nom de l’arbitre camerounais de leur ½ finale perdue contre l’Egypte dans cette 25ème Can. Evehe Devine en fermant les yeux sur la faute de Mohamed Abdel Wahab à l’ultime minute de jeu (90ème) a décidé de changer l’issue de la rencontre certainement. Seules les voix des seigneurs du football, aussi insondables, pourront dire que serait-il advenu de cette rencontre si Diomansy Kamara avait bénéficié du penalty à la fin de la partie ?

Les sénégalais l’auraient transformé, tout comme ils auraient pu le rater. La seule certitude est que l’arbitre s’est débiné, il n’a pas su prendre ses responsabilités et affirmer son courage aux yeux des officiels égyptiens et de la Caf, tout-petits dans leurs souliers devant une telle inélégance. A cet rythme et avec de nombreuses erreurs arbitrales -mais paradoxalement toujours à l’avantage du pays organisateur- le plus médiatisé et populaire des compétitions africaines de football perdrait de son charme, de sa légitimité et de sa crédibilité.

La Tunisie, avait été championne d’Afrique en 2004 avec le coup de pouce des arbitres, l’Egypte sans démérité mais sans également présenté la meilleure équipe du tournoi est sur la même lancée. La règle finirait par être la suivante en coupe d’Afrique des nations : " Organises ta Can et remportes là ". Ce serait dommage pour le jeu, pour le fair-play, pour la démocratie même du football, compétition par excellence de l’équité, de l’adresse et de la persévérance.

Le football africain n’a pas besoin d’actes pareils pour se faire entendre. La Caf , depuis 20 ans dit s’atteler au problème de l’arbitrage en Afrique sans pour autant qu’on sente une amélioration quelconques. La situation se dégrade plutôt de plus en plus.

Le meilleur arbitre camerounais en 2003, pour sa deuxième Can, et son vécu d’un jeu olympique et plusieurs compétitions de jeunes, est passé à côté. Il a raté l’occasion d’entrer dans l’histoire comme l’arbitre le plus juste, le plus courageux du continent pour siffler un penalty évident à la dernière minute. Fût-il contre le pays organisateur ?

Il n’a pas su prendre la " divine décision " pour faire honneur à son nom (Evehe Divine, prononcez E-V-E-I-L-L-E), à son corps professionnelle mais surtout au football qui reste un jeu. A quand la fin des scandales arbitrales sur les stades d’Afrique ?

Aliou Goloko Le Caire