Annoncée comme celle de tous les dangers avec les menaces de certains acteurs du football dont le cadre de concertation des clubs (CCPC), d’empêcher sa tenue par tous les moyens, l’assemblée générale extraordinaire convoquée par le dernier comité directeur de la fédération s’est finalement déroulée, hier, au Cices. Des assises marquées par l’absence des représentants du ministère des Sports et des Loisirs. Néanmoins, les fédéraux qui ont décidé de rester à leurs postes ont prôné un rapprochement avec la tutelle.
Sur les 229 clubs affiliés à la fédération sénégalaise de football, 189 ont été représentés hier, au Cices à l’assemblée générale extraordinaire convoquée par le dernier comité directeur pour examiner « la crise du football », accrue depuis la débâcle de Tamale à la CAN 2008. Après le départ de Mbaye Ndoye de la tête de l’instance, suivi de ceux de Cheikh Seck, Adolphe Ghazi, et de Samba Top, président de la ligue de Louga, la démission de l’actuel bureau fédéral était attendue. Cela, surtout qu’une frange importante des acteurs du ballon, notamment les anciens internationaux et le cadre de concertation des clubs, s’étaient prononcé dans ce sens. Mais dans son rapport introductif, le bureau fédéral, par la voix de son président par intérim, Momar Ndiaye a simplement réitéré sa position. Celle de dire que « la FSF n’est nullement responsable » des résultats de l’équipe nationale de football à la dernière coupe d’Afrique des nations et donc de la crise que vit actuellement le football sénégalais.
Sur les 44 délégués inscrits lors des débats pour adopter ce rapport, la plupart des clubs ont apporté leur soutien à l’instance fédérale, criant en bloc que ceux qui acculent l’instance dirigeante du football, le font surtout par « jalousie » et qu’il s’agit plutôt d’une logique du « ôtes-toi de là que je m’y mette ». Toutefois, pour d’autres, comme le représentant de la Linguère de St louis, Lamine Diop, « la vraie crise du football, c’est qu’on ne joue plus au football au Sénégal ». Revenant sur la question du fonds de relance non versé par l’Etat et souvent brandi pour justifier le retard apporté au démarrage des compétitions, surtout au niveau des jeunes, Lamine Diop a estimé que « la fédération en tant que structure autonome doit trouver des ressources qui lui permettent de jouer, indépendamment de l’aide de l’Etat ». Abordant la division qui règne aujourd’hui dans le football sénégalais, le dirigeant de la Linguère a soutenu que « la faute incombe entièrement à la fédération » qui n’a pas su rassembler la famille du football autour de l’essentiel. Toutes choses qui lui ont fait dire qu’il est temps que l’attelage fédéral soit revu et qu’on essaie d’autres personnes pour sortir le football sénégalais de sa torpeur.
Pour Ablaye Sow, délégué de la ligue de Kaffrine, « c’est contradictoire d’affirmer que l’Etat est le principal bailleur du football et se le mettre à dos ». Quant au délégué de la ligue de Louga, il a suggéré « le retrait de l’actuel comité directeur pour ne plus prendre en otage les clubs ».
« Union des cœurs et rapprochement avec l’Etat »
Dans la synthèse des différentes recommandations de cette AG extraordinaire où le ministère des Sports et des Loisirs et les membres du CCPC ont brillé par leur absence, Bounama Dièye, vice-président de la FSF chargé de la réforme, a mentionné qu’il a été décidé que « le comité directeur devra continuer à travailler en restaurant l’autorité fédérale ». Entres autres résolutions, il y a le démarrage des compétitions avec les ligues et du championnat non amateur. Par ailleurs, il a été retenu « la tenue d’une AG ordinaire pour remplacer les démissionnaires ». Dans le même temps, il a été également retenu « de rencontrer l’Etat et de répondre favorablement aux assises nationales ». Selon le président par intérim de la fédération, Momar Ndiaye, il s’agira de travailler « à l’union de tous les acteurs, même ceux du CCPC qui veulent rouler à contre-courant ». Prônant « l’unité du mouvement associatif », Momar Ndiaye juge que c’est là, « une condition sine qua non pour retrouver la confiance de l’Etat vers qui il faudra aller pour trouver une solution de sortie de crise ». Pour lui, « on ne peut pas continuer à gérer le foot si les acteurs sont divisés ».
Sur le rejet des synthèses de l’AG par 6 délégués dont le député Moussa Sy, pourtant fervent défenseur du mouvement associatif, Momar Ndiaye a simplement soutenu « qu’on ne peut pas avoir l’unanimité sur toutes les décisions ». Toutefois, pour le député libéral, « l’actuel bureau fédéral qui a décidé de rester en poste n’est pas là pour servir les intérêts du football. De Souris, à Mbaye Ndoye, en passant par Fakhri, ils se sont toujours désolidarisés » quant il s’est agi de partir. « C’est le même lobby qui veut prendre le football en otage. Nous allons nous mobiliser avec les clubs et avec l’Etat pour mettre fin à cette situation », a-t-il dit. Pour Moussa Sy, « il ne s’agit pas simplement de gérer le football au quotidien, il nous faut des résultats. Or, nous sommes éliminés de toutes les compétitions internationales. C’est une honte, il faut arrêter de s’arc-bouter à des postes », a martelé le député qui croit savoir, toutefois, que « l’Etat est assez responsable pour prendre les décisions qui s’imposent le plus tôt possible ».
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