COUP DE GUEULE : Un peu de respect, Amara

Amara Traoré prend-il les Sénégalais pour des demeurés ou se croit-il plus intelligent que tout le monde ? Hier, à l’issue du match Sénégal-Norvège, remporté de haute main par les coéquipiers de Diomansy Kamara, l’entraîneur adjoint des « Lions », face à la presse, a osé -parce qu’il faut avoir de l’audace, beaucoup d’audace d’ailleurs, pour ça- dire que la physionomie et le résultat de l’excellent match déroulé par les Lions, sont le résultat de quatre mois de travail. Je le cite : « on a eu peu de temps pour monter une équipe et préparer la rencontre face à la Norvège, mais le jeu que les joueurs ont développé, montre qu’il y a un travail en profondeur qui est fait avec ce groupe. Ce n’est pas un travail d’un ou de deux mois, mais une œuvre qui a été construite sur une longue durée et qui commence à porter ses fruits. »

C’est humain pour un entraîneur de tout faire pour conserver son poste, mais il faut avancer des arguments plus sérieux, plus convaincants, ... plus respectueux envers le peuple. Comment un coach qui se respecte peut-il avancer que ce résultat est le fruit d’un long travail, alors même que pour la première fois depuis l’ère Bruno Metsu, six (06) locaux ont été sélectionnés, dont cinq (05) qui vivaient pour la première fois l’ambiance de la tanière. Comment peut-on avancer de tels propos alors que les deux buteurs (Moussa Ndiaye, et Babacar Guèye) n’ont plus vu la sélection nationale depuis Mathusalem ? Il faut être plus sérieux et, quémander le maintien à la tête de l’équipe nationale plutôt que de vouloir donner des arguments techniques qui ne sont pas valables. Le match de mercredi, c’est comme une chance. A part la théorie d’avant-match et les motivations, les coaches ne peuvent, en rien, revendiquer un travail préalable ayant abouti à de bonnes actions de jeu. Les « Lions », pour la plupart, ont préféré déserter l’équipe. Henry Camara, par exemple, la semaine dernière déjà, confiait à Saliou Gackou (L’Observateur) qu’il réfléchissait sur l’éventualité de sa participation ou pas. Ce qui veut dire que s’il n’est pas venu, ce n’est pas dû à un quelconque refus de son équipe de le libérer, mais simplement parce qu’il ne voulait pas. Tout le monde sait que Habib Bèye en a vraiment voulu à l’encadrement technique et administratif de n’avoir pas contesté le verdict de première instance de la Caf, qui le sanctionnait à 4 matches. Dans un entretien qu’il avait accordé à des confrères à Marseille, il s’en était offusqué et avait clairement dit que l’argument selon lequel 4 matches étaient la plus faible sanction qu’il pouvait avoir, brandi par les dirigeants ne tenait pas la route car, une sanction, en football, à 5 matches de suspension, c’est la justice qui était compétente. Et puis, il faut dire la vérité. Les joueurs ne sont arrivés que le lundi, soit 2 jours avant le match. Certains sont venus la veille même du match. Ce qui veut dire qu’il n’y a pas eu un entraînement ayant regroupé tous les éléments pour mettre en place un système et régler les automatismes. On a gagné, une belle victoire certes, mais c’est plus le résultat de professionnels rompus à la tâche et capables de jouer n’importe où, qu’un quelconque schéma tactique imaginé par des entraîneurs, travaillé lors des entraînements et exécuté par un groupe. Pour une qualification en Coupe du Monde et une participation très honorable (gagner la coupe s’entend) en Coupe d’Afrique, il faut plus et mieux. Ce que nos actuels entraîneurs ne semblent pas capables de faire. Si Ablaye Sarr a connu un banc de touche en entraînant au moins une équipe de première division et surtout en apprenant à côté de Peter Schnittger, Bruno Metsu et Guy Stephan, pour avoir été leur second, ce n’est pas le cas pour Amara Traoré. L’ancien Gueugnonnais ne s’est jamais particulièrement illustré ni en club au Sénégal, encore moins en sélection. Dernièrement, Fadiga disait en des termes peu voilés qu’il a fait partie des gens qui ont un peu fait pression sur Bruno Metsu pour que ce dernier daigne le mettre dans ses bagages pour participer à l’expédition asiatique. Et là-bas, il n’a servi qu’à féliciter les joueurs, à leur donner de l’eau et à gagner des primes. Même s’il a eu des diplômes, on ne commence pas à étudier à partir de la terminale. Il faut d’abord faire les petites classes. Alors, au lieu de donner des leçons et tenter de justifier l’injustifiable, il ferait mieux d’aller faire ses classes dans des catégories inférieures. Notre propos doit être clair. On ne dit pas qu’il faut coûte que coûte chercher un coach étranger. Il faut prendre des entraîneurs expérimentés, qui maîtrisent la haute compétition et qui peuvent jouir d’un certain respect auprès des joueurs.