Samedi 27 Avril, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Sport

Foot - Lamine Ndiaye entraîneur intérimaire des « Lions » : « Si je reste, j’ai un projet pour l’équipe »

Single Post
Foot - Lamine Ndiaye entraîneur intérimaire des « Lions » : « Si je reste, j’ai un projet pour l’équipe »

Cette part de responsabilité que vous reconnaissez, ne risque-t-elle pas de jouer contre vous lorsqu’il faudra choisir un entraîneur titulaire ?

Il faut poser la question aux décideurs. Mais, je pense que ça ne devrait pas. D’autant que tous ceux qui postulent ont, eux aussi, déjà essuyé des revers avec l’équipe nationale. L’essentiel c’est de savoir rebondir à partir de cet échec pour mieux préparer les futures victoires. Je ne suis que demandeur, c’est aux décideurs de se prononcer.

Ce samedi, vous étiez face au CD de la fédération de football. Comment s’est passée cette « audition » ?

J’ai fait un rapport pour m’expliquer sur la CAN 2008. Et apparemment, ils ont apprécié ce que je leur ai dit. On m’a posé des questions auxquelles j’ai répondu. Tous ont dit que je m’étais bien défendu et que le rapport n’était pas si mal que ça, pour dire le moins.

Et selon vous, qu’est-ce qui est à l’origine de cet échec ?

Le manque d’efficacité ! On a parlé de plein de choses ; mais moi, je m’en tiens au domaine technique, sportif. On a manqué d’efficacité devant, parce que si l’on avait marqué l’essentiel des occasions de but que nous nous sommes créées, nous n’en serions pas là. On a également péché derrière, car si l’on avait pris moins de buts, l’histoire aurait été autre. Mais, c’est le collectif qui a failli. C’est tout le groupe qui a échoué. Car tout le monde est impliqué autant dans le travail défensif que dans le travail offensif. Il ne faut donc pas chercher à dissocier.

La responsabilité des techniciens est également engagée...

Mais, c’est clair ! Même si ce n’est pas lui qui marque ou rate les buts. Le technicien peut faire en sorte que le ballon vienne devant le but adverse, mais il ne lui appartient pas de le mettre au fond. Il peut également mettre en place une organisation afin que son équipe ne prenne pas de but ; mais il n’est pas sur le terrain pour empêcher cela ou pour écarter le danger.

Vous donnez raison au CD de la FSF qui, par la voix d’un de ses vice-présidents, a totalement rejeté l’échec sur les techniciens et sur les joueurs...

C’est leur point de vue ! Je ne sais pas du tout ce qu’ils veulent dire par là. Moi, je pense plutôt qu’il faut pousser la réflexion plus loin. On ne peut pas faire partie d’une entité et s’en démarquer quand ça ne tourne pas rond pour jeter des pierres aux autres. En fait, il y a beaucoup de responsables, mais à des degrés et à des niveaux différents. Nous, encore une fois, on assume notre part.

Lors de cette CAN 2008, il a beaucoup été question d’indiscipline dans la tanière. Confirmez-vous ?

Sincèrement, les gens ont beaucoup exagéré. En tout cas, moi, je ne suis pas au courant de sorties nocturnes. Et puis, il y a cette dernière histoire autour de Diouf et Tony Sylva qui a posé pas mal de problèmes ; car le contexte ne s’y prêtait pas. Ce n’est cependant pas pour cela qu’on a perdu. Peut-être aussi qu’il s’est passé des choses dont je n’étais pas au courant. C’est possible, puisqu’on m’avait défini une tâche à laquelle je me suis collé.

Et c’était quoi cette tâche ?

C’était de m’occuper des entraînements, du montage vidéo, de la préparation des séances de réunions techniques. J’avais donc pas le temps pour faire autre chose. Cela allait du petit déjeuner et pouvait ne se terminer que vers 2 heures du matin.

Pourtant, vous avez laissé dans les tribunes Diouf, Tony Sylva et Ousmane Ndoye qui seraient impliqués dans ces sorties nocturnes...

On avait tellement parlé de cette histoire que c’était la meilleure solution, à mon humble avis. Et j’ai agi en mon âme et conscience. C’était la meilleure décision par rapport au contexte. Mais, les joueurs n’ont pas été en boîte ; pas plus qu’ils n’avaient pas pris de l’alcool. Car, ils étaient venus me voir juste après. Le fait est qu’ils étaient sortis sans permission et dans un contexte particulier, car on était dans un traumatisme assez profond. En fait, chacun se console et se concentre comme il peut. Peut-être qu’eux, c’est en jouant au billard. En tout cas, ce n’était absolument pas dans leur intention de nuire à l’équipe ou de lui porter préjudice ; car ces garçons aiment cette équipe nationale, quoi qu’on puisse dire.

Après la démission de Kasperczak et juste avant ce 3ème match contre l’Afrique du Sud, vous croyiez donc toujours à la qualification ?

Heureusement d’ailleurs ! Nos chances étaient certes limitées, mais elles existaient. C’est vrai qu’il fallait un certain nombre de paramètres : il nous fallait gagner largement et que dans le même temps l’Angola s’impose nettement à la Tunisie. Mes préoccupations étaient de ressouder le groupe, de recoller les morceaux. Kasperczak était parti suite à la défaite contre l’Angola qui amenuisait nos chances. C’est justement pour cela que j’avais décidé de ne pas parler à la presse à ce moment précis. C’est peut-être vrai que je n’avais pas expliqué le pourquoi de la chose ; c’était mon seul tort. Je ne pouvais pas, après avoir demandé à la presse la veille de faire bloc autour de l’équipe et adopter une position en porte à faux avec cet appel. Les joueurs étaient assez dispersés et il fallait remobiliser tout le monde.

On vous a par ailleurs accusé d’avoir poussé Kasperczak à la démission. Qu’avez-vous à répondre ?

Je ne sais pas comment on a pu inventer une telle chose. Nous avons toujours eu des rapports les plus normaux. Lui-même s’est expliqué. Et c’est très flatteur pour moi qu’il ait dit qu’il n’a jamais eu un aussi bon collaborateur que moi durant toute sa carrière. Aujourd’hui encore, on s’appelle tous les 2 jours. Ses affaires sont encore chez moi. Quand il n’était pas au Sénégal, il me laissait même sa voiture, son téléphone. En tout cas, je ne sais pas qui a pu faire courir une énormité pareille. Moi, j’ai accepté en pleine connaissance de cause mon rôle. Sinon, je ne serais pas venu. J’ai servi le plus loyalement du monde et je me suis défoncé comme jamais.

Maintenant, allez-vous continuer à jouer votre rôle d’intérimaire ou allez-vous attendre que vos employeurs décident du futur titulaire du poste ?

Jusque là, j’ai fait ce que j’estimais avoir à faire. Les échéances internationales arrivent très vite. Dès le 26 mars, il y a une date Fifa qu’il faut honorer. Et entre le 31 mai et le 22 juin, il y a quatre matches des qualifications CAN - Coupe du monde 2010 à disputer. Et il est urgent de s’y pencher, de s’y préparer. J’ai fait ce qu’il fallait faire en attendant la clarification de la situation.

Depuis la CAN, avez-vous eu des contacts avec les joueurs ?

Certains m’ont appelé ; mais j’avais fermé mon portable ; j’avais besoin de recul, de méditer avant de replonger dans le bain. Mais, dès cette semaine, j’entrerai en contact avec eux.

On a dit qu’El Hadji Diouf vous aurait traité de tous les noms d’oiseaux...

Moi, je n’ai pas entendu ça ! Ma femme m’avait appelé pour m’en parler, mais moi je n’ai rein entendu de tel.

A l’avenir, que pensez-vous qu’il faudra changer dans l’équipe pour la rendre encore plus performante ?

Lors de cette CAN, on a surtout manqué de réussite. Mais, là c’est une question à laquelle je pourrai répondre quand toutes les choses seront claires. Mais, j’ai un projet.

Parlons de Sonko. Il n’a pas disputé la plus petite minute de cette CAN. Est-ce un cas, vu la manière dont il est arrivé dans la tanière ?

Vous savez, dans une CAN, en général, sur les 23 joueurs inscrits sur la liste, seuls 16 jouent effectivement. Sonko n’avait disputé aucun match de qualification. Les circonstances avaient fait qu’il n’avait jamais pu être avec nous avant la CAN. Mais, on était content de l’avoir. Cependant, on ne garantit à personne la place de titulaire. Contrairement à ce qu’on pense généralement, il n’y a pas de passe-droits.

Avec toute cette polémique d’après-CAN, ne regrettez-vous d’avoir quitté le Coton sports de Garoua au Cameroun pour l’équipe nationale du Sénégal ?

Pas du tout ! Puisque c’est une expérience supplémentaire pour moi. C’est parce que c’est mon pays que j’ai accepté de venir. C’était un nouveau challenge. Nous en avons besoin pour nous tester, nous mesurer, aller plus loin dans notre carrière de technicien et dans notre vie d’homme. Ce n’est, en effet, pas tous les jours qu’on dispute une CAN ou qu’on prépare les éliminatoires d’une coupe du monde. C’est le très haut niveau. Et tout entraîneur rêve de vivre ça. Même si ce n’était pas une obsession pour moi.

Rien que des Sénégalais se sont porté candidats pour conduire les « Lions » à l’avenir. Est-ce à dire que l’ère des « sorciers blancs » est révolue ?

Vous savez, moi, je ne peux absolument pas adopter une position de « Tout pour les Sénégalais ». Pour la simple raison, que je n’ai travaillé que 3 ans chez moi au Sénégal, à la SEIB. J’ai travaillé 26 ans à l’étranger. A l’heure de la mondialisation, je ne peux pas, parce que je suis rentré chez moi, fermer la porte et dire « Non aux étrangers ! » Combien de Sénégalais y a-t-il qui travaillent hors de chez eux ? Pour moi, tout est question de compétence, et la compétence n’a pas de nationalité, ni de couleurs.

Un peu plus de trois semaines après l’élimination des « Lions » au premier tour de la 26ème CAN de football disputée au Ghana, Lamine Ndiaye, le technicien qui a commencé la compétition comme adjoint pour la terminer comme entraîneur intérimaire (suite à la démission du titulaire du poste, Henri Kasperczak après la défaite 1 - 3 contre l’Angola), revient sur l’épreuve. Et sur tout ce qui a suivi. Il se prononce également sur l’avenir de la Tanière et sur le sien s’il est confirmé au poste.

Depuis la déroute des « Lions » à la CAN ghanéenne, on a entendu beaucoup de monde ; mais pas vous. Est-ce par stratégie ou est-ce simplement un silence coupable ?

Un silence coupable, je ne crois pas. C’est que je suis un professionnel qui travaille de façon professionnelle. Ce n’est pas aux autres de me dicter mon agenda. J’avais hérité d’une situation et il me revenait de faire le rapport technique de la participation du Sénégal à la CAN 2008. Et je devais en donner la primeur au comité directeur de la fédération de ce samedi 23 février. Après lui avoir parlé, je me suis enfin ouvert à la presse. Je pense que c’est une démarche logique.

Et comment avez-vous vécu tous ces appels à candidature à votre succession qui ont meublé ce temps-là ?

Il y a eu beaucoup de choses qui se sont dites. Vous savez, on parle beaucoup au Sénégal ; mais les actes ne suivent pas toujours. C’est normal qu’il y ait des supputations : si l’on avait fait ceci, si l’on n’avait pas fait cela... C’est vrai que les choses ne se sont pas passées comme prévu. Tout ça parce qu’on a raté une mi-temps, la deuxième, contre l’Angola. Après, c’est la qualification qui s’éloignait. Maintenant, les gens sont libres. Ils sont entraîneurs et c’est normal qu’ils fassent acte de candidature.

Mais, en principe, vous êtes toujours en poste comme intérimaire. Cela ne vous intéresserait-il pas de continuer ?

C’est vrai que j’ai un contrat qui court jusqu’en juin. Mais une chose est d’être encore sous contrat, l’envie de mes employeurs peut être autre chose. Ce qui est sûr, c’est que j’ai très envie de pousser les choses bien plus loin, de réussir quelque chose avec cette équipe nationale.

Vous avez tout de même une part de responsabilité dans l’échec des « Lions » à la CAN 2008. Comment l’évaluez-vous ?

Quand on fait partie d’un ensemble, on ne peut pas se dissocier de ses résultats. Donc j’ai une part de responsabilité dans ce qui s’est passé au Ghana. Mais je ne saurai l’évaluer en termes de pourcentage. On assume notre part en tant que proche collaborateur de l’entraîneur principal. Comme tous mes compatriotes, je suis frustré. Car, il y a comme un goût d’inachevé.



0 Commentaires

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email