Qu’il semble loin le temps où il était raillé pour sa maladresse... Mamadou Niang, l’attaquant de l’Olympique de Marseille, était alors à Strasbourg et, s’il se procurait de nombreuses occasions de but, il ne parvenait pas tout le temps à les transformer en tirs victorieux.
Si, depuis, le Lion de la Teranga conserve du déchet dans son jeu d’attaquant, les progrès réalisés sous les couleurs olympiennnes ces dernières saisons sont difficiles à nier. Depuis son arrivée du côté de la Commanderie en 2005, le Sénef n’a cessé de grandir au sein de l’effectif phocéen, et ce quels que soient les entraîneurs en charge de l’équipe première. De Jean Fernandez à Eric Gerets, en passant par Albert Emon, tous ont rapidement adhéré aux qualités de Niang.
En progression constante
Pour preuve, les statistiques de l’ancien Messin sous les couleurs marseillaises ne cessent de croître. Lors de sa saison initiale, le Sénégalais se mue à 10 reprises en buteur, puis 12 fois la saison suivante, et 18 fois lors de l’exercice 2007-2008. Pas mal pour un joueur souvent pointé du doigt pour son manque d’efficacité.
D’autant que la fonction de Mamadou Niang au sein de l’effectif olympien ne se restreint pas à un simple rôle de finisseur. Pour preuve, en 2006-2007, aux côtés de Franck Ribéry notamment, le meilleur joueur sénégalais en 2007 s’offre six passes décisives en championnat en plus de ses 12 réalisations. L’an passé, si son exercice marseillais a été le plus prolifique de sa carrière en termes de buts, son importance dans le groupe a pris une nouvelle dimension.
Et l’ancien Havrais en récolte aujourd’hui les fruits. Capable de provoquer balle au pied, de déborder côté gauche ou côté droit, de défendre et bien évidemment de scorer, Niang a porté dimanche soir le brassard de capitaine en l’absence de Lorik Cana notamment. Un honneur que le Sénégalais a su rendre sur le rectangle vert, à Valenciennes, en match de clôture de la 9e journée de Ligue 1 (1-3).
Comme à son habitude, l’ancien compère de Mickaël Pagis au Racing Club de Strasbourg puis à l’OM, a multiplié les appels et éprouvé la défense adverse par ses courses incessantes et ses provocations balle au pied. Et, s’il n’a pas inscrit son nom sur la liste des buteurs, laissant notamment le soin à Hatem Ben Arfa et Bakari Koné d’endosser le rôle de meilleurs canonniers du club en Ligue 1 avec quatre réalisations chacun, Mamadou Niang a préféré prendre la tête du classement des passeurs du championnat après une offrande vers le n°20 Ciel et Blanc.
Meilleur passeur
Désormais auréolé de 4 "assists" en plus de ses trois buts parmi l’élite hexagonale, le Lion de la Teranga semble parti pour réussir une nouvelle saison pleine après avoir déjà brillé l’an passé, et ce malgré une absence de plus d’un mois dûe à la participation du Sénégal à la Coupe d’Afrique des Nations 2008.
Par ailleurs, est-ce vraiment une surprise de constater que, lorsque Niang va moins bien, l’OM tangue ? Resté muet toutes compétitions confondues entre le 27 août et le 4 octobre, Marseille n’a réussi à s’imposer qu’une seule fois durant cette période, en plus d’une élimination prématurée en Coupe de la Ligue face à Sochaux (0-1). La relation de cause à effet est vite trouvée et nul doute qu’Eric Gerets, le coach belge des vice-champions de France 2007, saura s’en souvenir à l’amorce d’une semaine très importante pour l’avenir de l’OM. Mercredi, le déplacement à Eindhoven pour le compte de la 3e journée de la Ligue des Champions décidera en partie de la survie des troupes phocénnes en C1 avant la réception, dimanche, du Paris Saint-Germain pour le grand clasico français de la 10e journée de Ligue 1.
Sambou BIAGUI avec Reuters et Om.com
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