APA - Dakar (Sénégal) La saison 2005-2006 de lutte sénégalais (avec frappe comme à la Boxe, moins les gants) ferme ses portes dimanche 31 juillet, par un alléchant gala mettant aux prises deux lutteurs parmi les plus populaires du pays, Moustapha Guèye et Yakhya Diop alias Yekini, du nom de l’ancien buteur des Super Eagles du Nigeria.
Pour le montage de cette affiche, l’organisateur communément appelé « promoteur » au Sénégal, Gaston Mbengue, a cassé sa tirelire : 250 millions de francs CFA de budget dont 100 millions de cachet pour les deux lutteurs, en raison de 50 millions pour chacun d’eux. 1euro = 656 FCFA, environ.
C’est la plus forte somme d’argent jamais mobilisée pour un gala de lutte. Pour cela, il a fallu l’implication de sponsors.
« L’arène, c’est une affaire de relations et de sponsors », explique Gaston Mbengue surnommé le « Don King de la lutte sénégalaise », en référence au célèbre promoteur de boxe américain, pour sa propension à monter des affiches inédites et sa contribution au rayonnement de la discipline dans laquelle il s’investit depuis près de quinze ans.
Pour le montage de son opération, M. Mbengue a bénéficié, entre autres partenaires, de l’apport d’une société de téléphonie mobile et d’une société d’assurance.
Si la lutte sénégalaise draine beaucoup d’argent, elle le doit à sa « forte médiatisation qui pousse les sponsors à en faire un vecteur pour la visibilité et la promotion de leurs produits », renseigne Ibrahima Sarr, le Directeur administratif du Comité national de gestion (CNG) de lutte, la structure chargée de l’administration de la lutte au Sénégal.
Autre facteur avancé par M. Sarr, « la bonne administration dont bénéficie la lutte » qui a contribué à l’assainissement d’un milieu naguère assimilé à un monde de malfaiteurs.
La prise de conscience des lutteur qui « se font désormais respecter », selon le Directeur administratif du CNG, constitue aussi un élément de développement de la discipline.
Avec l’importante masse financière injectée dans le milieu, ils sont de plus en plus nombreux, les jeunes favorisés par la nature, à faire de la lutte leur gagne-pain.
L’inflation des cachets motivée par la rivalité entre promoteurs et l’affût des annonceurs, a fait de nouveaux millionnaires.
Aujourd’hui, un jeune lutteur sans grand palmarès peut empocher, pour un seul combat, un cachet de cinq millions francs CFA. Un montant qui dépasse, de loin, les revenus annuels cumulés d’un cadre de l’administration publique sénégalaise.
Partant de cette nouvelle donne, le promoteur Gaston Mbengue soutient que « la lutte est un facteur de développement ». Qui, outre les lutteurs, profite aussi « aux autres composantes de la lutte » que le Directeur administratif du CNG identifie à travers les « acteurs de l’ombre », les managers, la presse, etc.
Cependant, Gaston Mbengue avertit que le bel âge de l’arène, avec ses consistants cachets, est appelé à disparaître sous peu avec « la paupérisation des promoteurs ».
Un avis qui n’est pas partagé par Ibrahima Sarr qui estime que les « cachets ne baisseront pas tant que les sponsors continueront à s’intéresser à la lutte ».
Ce qui est le cas. Le combat de dimanche qui oppose Yékini à Moustapha Guèye est parti pour être un grand évènement national suivi par tout un peuple. Une aubaine pour les annonceurs.
1 Commentaires
Allons Y Molo
En Octobre, 2010 (18:37 PM)Participer à la Discussion