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Sindiély WADE : ‘ Pas question que je m'engage politiquement’ *Bara TALL est un ami que j'apprécie

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Sindiély WADE : ‘ Pas question que je m'engage politiquement’ *Bara TALL est un ami que j'apprécie
Apolitique malgré sa fonction de conseiller du président de la République, Sindiély Wade la ‘Gazelle’ soutient qu'il n'a jamais été question pour elle de s'engager politiquement. Dans l'entretien qu'elle nous a accordé, elle revient sur la visite rendue à la prison de Rebeuss, à Bara Tall, mais aussi sur la prochaine élection présidentielle de 2007... Pour son quatrième rallye du ‘Dakar’, Sindiély Wade, la seule dame du ‘Team’ sénégalais, ambitionne de franchir, une fois de plus, la ligne d'arrivée. Même en dernière position, elle aura énormément de satisfaction. Pour la fille du chef de l'Etat, le ‘Dakar’ est un combat physique, mental, une victoire sur soi-même. A l'image des dernières éditions, Sindiély Wade s'est retroussée les manches pour vivre sa passion. Contrairement à ce que certains pensent, elle n'appuie sur aucun bouton pour avoir des sous. Parce que la pilote sénégalaise estime qu'il n'est pas question de mêler sa famille dans cette recherche de sponsors.

Wal Fadjri : On ne vous voit jamais dans le champ politique, contrairement à votre frère. N'aimez-vous pas la politique ?

Sindièly Wade : (Presque énervé) J'ai toujours été comme ça. Je n'ai jamais été engagée au sein d'un parti politique. J'ai une fonction qui est celle d'assister le chef de l'Etat dans les missions qu'il me confie comme le rapatriement des Sénégalais du Liban. Ma fonction n'est pas politique. Il n'a jamais été question que je m'engage politiquement.

Wal Fadjri : Comment expliquez-vous votre visite à Bara Tall, le Pdg de l'entreprise Jean Lefebvre, à la prison de Rebeuss., bien que ce dernier ait été arrêté dans l'affaire des chantiers de Thiès ?

Sindièly Wade : (Sérieuse) Bara Tall est un ami que j'apprécie beaucoup. Il n'y a aucune raison que, du jour au lendemain, on abandonne ses amis et qu'on fasse comme si on ne les avait jamais connus.

Wal Fadjri : C'est quand même une position difficile dans la mesure où il est en prison sous le régime de votre père ?

Sindièly Wade : Je n'ai pas du tout de dilemme. Je sais ce que j'avais à faire. Les choses dans ma tête sont très claires... Je suis allée voir comment il allait. C'était surtout cela. Savoir comment il arrivait à gérer les choses... Je n'ai pas de problème de capacité de discernement. J'arrive toujours à faire la part des choses. Je crois qu'il a bien compris et apprécié ma démarche. C'est difficile pour lui et pour sa famille. C'est quelqu'un de solide quand même.

Wal Fadjri : Qu'est-ce que vous aimeriez qu'on change dans ce pays ?

Sindièly Wade : C'est une question large... (Elle réfléchit) C'est vrai qu'on a un peu de ressources. Mais on a d'énormes possibilités. C'est avec les hommes et les femmes de ce pays. Ce qui fait l'évolution des choses, c'est le dynamisme de chacun. C'est facile et pas facile à dire à la fois, mais disons que quand vous essayez de creuser un trou, la nuit, il y en a deux qui rebouchent. A commencer par les politiciens eux-mêmes. S'ils avançaient dans l'intérêt de la nation, un peu plus la main dans la main, on avancerait.

Wal Fadjri : Vous mettez qui à l'index ? L'opposition ou le régime actuel ?

Sindièly Wade : (Sérieuse) Je m'adresse à tout le monde. Ce n'est vraiment pas une indexation. C'est un vœu. J'émets le rêve que les gens avancent un peu plus unis. Cela peut être la politique, le sport aussi parce qu'on a vu qu'à la fédération de football, les gens se déchiraient au détriment du sport. Je trouve cela malheureux. On a un potentiel énorme qui fait que les choses peuvent évoluer. Il y a des projets qui se développent, l'équipe de football qui réussit à la Coupe du monde, alors qu'aucune condition n'est réunie au sein de la fédération. C'est qu'on a un potentiel énorme, mais qu'on gâche.

Wal Fadjri : Que dites-vous aux Sénégalais qui iront voter le 27 février 2007 ?

Sindièly Wade : De voter selon leur conscience. La conscience de chacun est importante... Je voterai pour mon père (Eclats de rires).

Wal Fadjri : Quel est le sentiment qui vous anime à quelques jours du départ de la 29e édition du rallye ‘Lisboa-Dakar’ ?

Sindièly Wade : C'est énormément de préparation parce qu'il y a beaucoup de choses à faire au niveau de la voiture. Nous partons pour deux semaines. Au niveau des pièces mécaniques, il ne faut rien oublier. Je n'ai pas encore trop le temps de penser à la course. Je dirai quand même que c'est un sentiment d'impatience qui m'anime. Et surtout impatience d'arriver sur le continent africain. J'ai une préférence pour les étapes qui se déroulent en Afrique que pour les étapes européennes. J'aime le désert. En Europe, les étapes sont assez courtes, souvent très spectaculaires avec beaucoup de spectateurs sur les pistes et dans les virages. J'avoue que, quelquefois, cela m'effraye un tout petit peu. C'est vraiment dangereux.

Wal Fadjri : Pourquoi vous occupez-vous personnellement du matériel ?

Sindièly Wade : On a bien évidemment une assistance. Mais, c'est toujours important de suivre soi-même sa préparation. Si, une fois sur la course, je m'aperçois qu'il me manque quelque chose, je ne devrai m'en prendre qu'à moi-même de ne pas avoir suivi de près la préparation.

Wal Fadjri : Combien de temps cela nécessite-t-il une préparation pour le ‘Dakar’ ?

Sindièly Wade : Il y a la préparation du véhicule. Il faut comprendre que le véhicule que j'ai, c'est le véhicule sur lequel j'avais roulé il y a deux ans. C'est un Nissan Patrol. Et c'est le véhicule avec lequel Abdou Thiam a roulé l'année dernière. Je lui ai racheté le véhicule et je l'ai fait envoyer en France, en Normandie où il a été préparé. C'est une préparation qui est faite en amont, qui ne nous permettra pas d'éviter des problèmes, mais disons qu'on va partir sur une bonne base. Pour ce qui est de la préparation physique, c'est du sport régulièrement. J'en fais toute l'année. Je vais en salle. Je fais du vélo, un tout petit peu de course à pied...

Wal Fadjri : Et de la musculation aussi ?

Sindièly Wade : (Rires) Je n'en fais jamais. Ce n'est que pour le ‘Dakar’ que j'en fais, mais vraiment un tout petit peu. Je n'aime pas beaucoup la musculation. Je fais juste quelques abdominaux... (Rires) C'est vrai que sur le ‘Dakar’, on peut avoir mal au dos, aux cervicales... Et dans ce cas, ce sont les abdominaux qui tiennent tout le reste.

Wal Fadjri : Vous avez eu à participer également au rallye des ‘Gazelles’ au Maroc. Quelle différence avez-vous noté avec celui du ‘Dakar’ ?

Sindièly Wade : La grosse différence se trouve dans l'aspect sportif. Le ‘Dakar’ est une course de vitesse. L'équipe qui va le plus vite d'un point à un autre, c'est celle qui se place le mieux. Sur les ‘Gazelles’, ce n'est pas cela du tout. Là, le classement se fait sur la distance parcourue. L'équipe qui fera le moins de kilomètres pour aller d'un point à l'autre, est celle qui se placera le mieux. C'est un rallye où il n'y a pas de Gps. On a uniquement des cartes très détaillées et une boussole. On se retrouve dans le désert et on doit en permanence savoir se situer sur la carte.

Wal Fadjri : Dans lequel des deux rallyes vous vous retrouvez ?

Sindièly Wade : C'est complètement différent et les deux sont difficiles. Sur les ‘Gazelles’, vous n'avez pas ce danger lié à la vie. Mais en même temps, si vous voulez parcourir le moins de kilomètres, il faut aussi prendre des risques. C'est franchir des montagnes. Quelquefois avec ma coéquipière, Valérie Dot sur les ‘Gazelles’, nous avons franchi des choses complètement folles. On se disait que jamais, la voiture n'allait pouvoir grimper... Du point de vue physique, les deux courses sont éprouvantes parce qu'on dort peu. On se lève tous les jours à 4 h du matin parce qu'il faut partir aux premiers rayons de soleil. On rentre le soir à 21 h - 22 h.

Wal Fadjri : Qu'est-ce qui explique votre passion pour la course automobile ?

Sindièly Wade : Je ne sais pas ce qui me pousse vraiment. J'aime la compétition, le sport en règle générale. J'ai fait beaucoup d'équitation, de planches à voile. Maintenant, je fais des marathons, de la course automobile... J'aime l'esprit du sport, l'environnement et l'esprit de compétitions. C'est vrai que je fais le rallye en tant qu'amateur, mais à partir du moment où on se décide à se donner à fond, chaque sport devient difficile.

Wal Fadjri : Rêvez-vous d'une carrière professionnelle dans le ‘Dakar’ ?

Sindièly Wade : Non, non ! Parce que je ne pense pas en avoir les capacités. Il faut aussi être très lucide. J'ai pratiqué le marathon en tant qu'amateur et je continue parce que je n'ai pas les capacités de passer professionnelle.

Wal Fadjri : Qu'est-ce qui vous manque ?

Sindièly Wade : Je suis partie, il y a quatre ans, sur mon premier ‘Dakar’ sans jamais être montée dans une voiture de course. Je suis passée dans une écurie où il n'y avait que d'anciens pilotes. C'était une écurie amateur, mais avec d'anciens pilotes professionnels... J'aime le sportif, la voiture, c'est ce qui me pousse à rester là-dedans. J'aime l'aventure. Une aventure sportive, humaine, avec une solidarité très importante sur la course. On s'arrête très souvent pour aider les autres. Même si j'arrive la dernière, j'ai énormément de satisfaction. Quand on peut faire mieux, c'est mieux. C'est un combat physique, mental. C'est une victoire sur soi-même.

Wal Fadjri : On ne vous voit pas participer au championnat national. Pourquoi ?

Sindièly Wade : Je n'ai jamais participé pour la simple et bonne raison que je n'avais pas de voiture. C'est la première fois que j'achète une voiture. La deuxième raison est qu'il faut du temps pour participer au championnat national. Mon activité professionnelle ne me permet pas d'être tout le temps disponible, les week-end. Déjà, un ‘Dakar’ par an, c'est très prenant

. Wal Fadjri : Vous avez souvent des difficultés à réunir votre budget. Comment est-ce possible pour la fille du chef de l'Etat du Sénégal que vous êtes ?

Sindièly Wade : Cela étonne parce que les gens pensent, peut-être qu'il suffit d'appuyer sur un bouton pour que les moyens arrivent. C'est faux ! Cela pourrait être le cas. Mais dans la vie, quelquefois, on peut choisir le moyen le plus facile ou le chemin le plus difficile. Je n'ai pas choisi le chemin le plus facile parce que le ‘Dakar’, je le fais, en quelque sorte, pendant mes vacances. Je ne pars pas l'été, j'attends le ‘Dakar’. Mais, je fais vraiment la part des choses entre mon activité professionnelle et mon activité personnelle. Je suis dans une équipe amateur, le ‘Team Sénégal’. Je ne pars pas aux jeux olympiques, je pars à titre personnel. Je fais ma propre recherche de sponsors et il n'est pas question que je mêle ma famille dans cette recherche.

Wal Fadjri : Pourquoi ?

Sindièly Wade : (Désolé) Je sais bien qu'elle voudrait bien me rendre service. Mais je n'ai pas envie qu'une entreprise me sponsorise parce qu'elle se sent obligée de le faire. Les sponsorings, vous savez, c'est un ‘win-win’. Une entreprise dépense dans un sponsoring parce qu'il y a un retour de communication. Le ‘Dakar’ est une course qui est énormément médiatisée. Il y a plus de quatre-vingts télévisions dans le monde qui retransmettent les images tous les jours... Si je demandais quelque part à ma famille de m'aider dans cette recherche de sponsors, les gens contactés ne diraient pas non. Ils diraient oui. Mais, je pense qu'ils ne le feraient pas forcément avec de la sincérité. Ils le feraient simplement parce qu'on leur a demandé de le faire.

Wal Fadjri : Votre statut de fille du chef de l'Etat n'est-il pas un avantage pour se faire beaucoup de sponsors ?

Sindièly Wade : Je ne gagne pas le ‘Dakar’. Je ne vais pas le gagner. Mais, j'ai une médiatisation parce que l'arrivée, c'est Dakar. Les concurrents sénégalais, même s'ils ne finissent pas premier, ont une médiatisation. Et puis, c'est vrai, que je le veuille ou non, en tant que fille du chef de l'Etat, j'ai une médiatisation... A partir du moment où il n'y a pas d'implication politique là-dedans, je n'ai aucune raison de repousser ceux qui viennent vers moi.

Wal Fadjri : On vous sent proche de plusieurs disciplines. Qu'est-ce qui explique cette présence ?

Sindièly Wade : Le sport avec cette passion en tant qu'organisateur, c'est du bénévolat. Quand on veut développer une fédération, une organisation, on a besoin de bonne volonté pour le faire. Je pends l'exemple des joueurs de rugby au Sénégal. Ils jouent pour le plaisir. Ils ne sont pas des salariés.



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