La presse redoute des "sacrifices humains"

La presse sénégalaise se fait l’écho, depuis plusieurs semaines, de "sacrifices humains" mis, sans preuves à l’appui, sur le dos des hommes politiques. Trois faits divers relayés dans les colonnes de la presse du week-end viennent soutenir les allégations de "crimes rituels".

‘’Une jambe sur l’autoroute à péage, un enfant égorgé au cimetière de Soumbédioune (Dakar), un vieux mendiant qui subit le même sort à Ourossogui (nord)’’, décrit L’As. ‘’La liste de ces découvertes macabres qui font circuler les rumeurs les plus folles de sacrifices orchestrés par des politiciens en cette période de campagne présidentielle est loin d’être exhaustive’’, lit-on dans ce journal.

Dans son édition du week-end, L’As annonce qu’‘’un corps sans tête, sans jambes, sans bras gauche, de sexe masculin, blanc comme neige et en état de décomposition avancée’’ a été découvert vendredi sur la plage de la cité Gadaye, dans la banlieue de Dakar.

Le journal Direct Info rapporte le même fait divers et s’interroge : ‘’Sacrifice, meurtre ou noyade ?’’ ‘’Le cadavre a été enveloppé dans un sac…’’, précise le même journal, qui indique que la police locale, pour sa part, pense que l’hypothèse d’une noyade est la plus plausible de toutes. ‘’La thèse du crime rituel doit être prise au sérieux’’, d’autant plus que des parties du corps ont été amputées, lit-on dans L’Observateur.

Un enfant ‘’a été retrouvé égorgé. Mais le comble, c’est qu’il …garde toujours la vie’’, rapporte Le Pays au quotidien, qui pose moult questions : ‘’L’enfant a-t-il été abandonné sur les lieux ? Ses bourreaux ont-ils été surpris au point de se perdre dans les dédales de Ouakam (Dakar) ?’’ Le journal Enquête aussi se veut interrogatif, à ce sujet : ‘’Ses agresseurs ont-ils été dérangés dans leur macabre besogne, au point qu’ils n’ont pas eu l’occasion de le tuer ?’’

Cet enfant, âgé de moins de deux ans, ‘’a été mutilé à la gorge, puis mis dans un sac et jeté dans un bâtiment’’ à l’abandon, selon Le Populaire. ‘’[…] C’est comme si on avait cherché à l’égorger’’, pense le journal qui évoque ‘’un sacrifice humain’’.

‘’Il a été égorgé, mais a eu beaucoup de …baraka, puisqu’il n’a pas trépassé’’, lit-on dans La Tribune.

‘’Les meurtres sacrificiels polluent l’atmosphère’’, écrit Enquête. Il établit un lien direct entre les découvertes macabres et la campagne électorale en vue de l’élection d’un président de la République : ‘’Alors que la campagne électorale pour le second tour de la présidentielle a démarré depuis trois jours, ce qui ressemble fort à des crimes rituels a ému : un corps sans tête rejeté par la mer, un cadavre dans une maison abandonnée, une tentative d’égorgement…’’ Le journal se fait l’écho de ces ‘’trois mystérieuses affaires à caractère criminel’’.

Des découvertes de cadavres humains sont souvent rapportées par les journaux sénégalais.