Ndaté Yalla MBODJ Reine du Walo ( 1846-1855)et résistante armée face à la pénétration coloniale

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Ndaté Yalla MBODJ Reine du Walo ( 1846-1855)et résistante armée face à la pénétration coloniale

 

REPUBLIQUE DU SENEGAL                                 

REGION DE SAINT LOUIS

DEPARTEMENT DE DAGANA

DEPARTEMENT DE DAGANA

          W.E.E.S

(W alo Education Environnement Santé)

 

 

 

 

 

2010, a été le cinquantenaire de l’accession de notre pays le Sénégal à la souveraineté nationale en 1960 ; mais fut aussi l’anniversaire de la disparition de la dernière Reine du Walo Ndaté Yalla MBODJ disparue il y a 150 ans ..Ce fut l’occasion de rendre hommage  à la femme sénégalaise  à travers cette illustre figure historique du Walo qui fut :

 

*  La Reine du Walo (1846-1855)

 

*  Une Résistante armée face à la pénétration coloniale.

 

 

*  La fille de la martyre de Taalatay Nder la Linguére Fatim Yamar Khouriyaye MBODJ.

 

*  La Mére du Héros  national le Prince Sidya Ndaté Yalla DIOP.

 

 

       

 

   

 

1.  Ndaté Yalla MBODJ Reine du Walo ( 1846-1855)

 

A  la mort de sa grande soeur la Reine  Ndieumbeut MBODJ  en septembre 1846 à la suite d’une maladie pulmonaire,  la Linguere Ndaté Yalla MBODJ fut intronisée Linguére du Walo le 1er Octobre 1846 à Nder .Les autorités coloniales de Saint-Louis envoyèrent Monsieur CAILLE Directeur des affaires extérieures de la colonie du Sénégal pour les représenter à cette cérémonie d’intronisation.

La Linguere Ndaté Yalla MBODJ détenait la réalité du pouvoir  exécutif du royaume  cohabitant avec le Brack Loggar Mambodj  Malick Aissa Daro MBODJ  qui n’était qu un roi honorifique sans pouvoir réel.

Pour preuve lors d’une rencontre à Lampsar ,le Gouverneur la demanda devant le Brack et son mari qui était l’actuel chef du Walo , la Linguere Ndaté Yalla déclara sans ambages que c’est elle « …..Vous m’aviez demandé aussi quel était le chef du Walo aujourd’hui je vous ai répondu le chef du Walo c’est moi  »( lettre n° 85 du 23 Mai 1851 ANS 13G91) .

Toutes les correspondances entre la colonie du Sénégal et le Walo portaient soit la signature de la Linguere Ndaté Yalla ou étaient adressées à elle.

 

 Et rien n’est plus illustratif de sa fonction de chef d’état que le protocole avec lequel elle a accueilli à Nder en Septembre 1850  l’Abbé Boilat  qui a décrit l’audience :

 

« Les rois sont partout difficiles à aborder .Pour ceux du Sénégal deux conditions sont indispensables : des cadeaux et de la patience jusqu’à ce qu’il plaise à Leurs Majestés de se rendre visibles .Désireux de voir la reine et son mari et d’augmenter mon album de leurs portraits, je profitai d’une circonstance favorable Monsieur Bourneuf (Charles Picard) , prince du sang royal, avait une grâce à demander à sa tante la  reine Ndété-Yalla ;je me décidai à l’accompagner avec .Monsieur Jérôme Pellegrin, habitant notable de Saint-Louis, connu à la cour pour ses rapports commerciaux .Ce fut ce dernier lui-même qui nous reçut à bord de sa péniche pour faire ce charmant voyage de Saint-Louis au lac du Panier- Foule (ancienne dénomination du Lac de Guiers) .

En arrivant à Richard- Toll, nous envoyâmes par terre un courrier  prévenir la reine qu’un grand Thierno (prêtre) chrétien venait la visiter : elle fut donc avertie trois jours d’avance. Aussitôt  que la reine aperçut notre péniche approcher de la capitale, elle envoya des chevaux  sur le rivage pour venir nous chercher. Il nous fallut deux heures de marche dans des sentiers étroits  au travers des champs de mil.Nous nous présentâmes à deux heures de l’après- midi dans les cours du palais , ou l’on nous fit attendre jusqu’à quatre heures, en plein soleil ;on ouvrit ensuite une porte pour passer à une quatrième cour, au fonds de laquelle se trouvaient assemblés, dans une vaste case construite en terre glaise, le Maarosso et une vingtaine de princes.Les  avenues de ce palais étaient gardées par plusieurs thiédos  ou soldats armés de fusils et de poignards .

Nous attendîmes là jusqu’à six heures du soir, répondant aux questions du Maarosso sur la France son gouvernement, ses forces militaires, son commerce, etc., etc. A six heures un thiédo vint annoncer que la reine était visible .Aussitôt, l’ordre fut donné : trente thiédos nous suivirent, marchant sur deux rangs avec le Maarosso et les autres princes .Nous traversâmes une grande cour pour passer dans une dernière plus grande encore, toute tapissée de belles nattes : la Reine était assise au fond, dans la tenue que l’on voit sur ce dessin, entourée de 500 dames de cour, assises sur des nattes. Les hommes prirent place du coté opposé, ainsi que les thiédos, qui posèrent leurs fusils à terre et s’accroupirent à la mode des tailleurs.

Nous nous présentâmes devant sa Majesté, qui nous reçut gracieusement en parlant à demi- voix. Apres une conversation toute d’étiquette, je lui demandai la permission de visiter la ville et d’en tirer la vue avant la nuit. Elle le permit volontiers, et nous invita à déjeuner pour le lendemain à dix heures..Ce fut après ce déjeuner et pendant la conversation  que je fis ces, deux dessins sans en prévenir  Leurs Majestés ; j’étais sur le point de terminer mon travail quand le Maarosso s’en aperçut, et craignant  que ces dessins ne portassent malheur à la famille royale, il me fit fermer mon album, en me faisant promettre de ne plus continuer .Je promis tout ce qu’il voulait, mes croquis  étaient suffisamment ressemblants : c’est tout ce que je désirais. Nous lui remîmes nos  cadeaux et, en faisant nos adieux, je leur dis qu’ils apprendraient un jour que leurs portraits sont imprimes en France. Ces princes et princesses ont eu pour moi non seulement beaucoup d’attention, mais de respect ; ils m’appelaient que du titre de tamsir c'est-à-dire grand prêtre »                    

 

Nder 2 Septembre 1850 Abbé Boilat

 

2.  Ndaté Yalla MBODJ

Résistante armée face à la pénétration coloniale.

Durant son règne la Linguére  Ndaté Yalla eut à faire  face  aux velléités coloniales expansionnistes du gouverneur Faidherbe . La Linguère adopta une politique  d’hostilité et de résistance   .A travers toutes ces correspondances adressées à la colonie, elle ne cessait de réaffirmer sa volonté de défendre sa souveraineté sur toute l’étendue du Walo.

En 1847 elle imposa un blocus autour de l’île de Saint Louis  et revendiqua  ses droits sur les  îles de Boyo et de Sor.

« Nous vous prévenons aussi que nous n’avons  vendu l’île de Sorr à personne et que nous n’avons pas l’intention  de la vendre ; on aurait dit que les gens du Sénégal  y ont établi des lougans sans nous demander et sans notre consentement,nous vous demandons des explications à cet égard. » ANS 13 G 91 Lettre  n °95 parvenue   au gouverneur de Saint -Louis le 27 février 1851.

« Le but de cette lettre est pour vous faire connaître que l’île de Boyo m’appartient depuis mon grand père jusqu’ à moi aujourd’hui, il n y a personne qui puisse dire que ce pays lui appartient, il est à moi seule .Je n’ai pas vendu ce terrain à personne, je ne  l’ai confié à personne ni à aucun blanc, » ANS  13 G 91 Lettre n° 85 parvenue au gouverneur de  Saint -Louis  le 23 Mai 1851.

 Elle s’opposa aussi au libre passage des « tefankes » Sarakolés qui  fournissaient l’île de Saint-Louis en bétail et adressa une lettre au gouverneur exprimant sa volonté de défendre le respect de sa souveraineté sur la vallée en ces termes : « c’est nous qui garantissons le passage des troupeaux dans notre pays ; pour cette raison nous en prenons le dixième et nous n’accepterons jamais autre chose que cela. Saint-t Louis appartient au Gouverneur,le Cayor  au Damel et le Waalo au Brack. Chacun de ces chefs gouverne son pays comme bon lui semble» (Boubacar Barry, le royaume du Walo .

Parallèlement aux menaces grandissantes aux frontières du Walo, à l’intérieur du royaume la Linguere  Ndaté Yalla était en butte face à   l’hostilité des Chefs de province les kangams qui voyaient d’un mauvais œil  le pouvoir grandissant de « l’étranger » le mari de la reine le Maarosso.Ce qui fragilisa beaucoup le pouvoir de la Reine.

 Le 31 janvier 1855 le Gouverneur Faidherbe partit de Saint-Louis avec une colonne de 1100 hommes pour atteindre le 25 février les environs de Nder ou il battit les troupes de la Linguére Ndaté Yalla.

.La capitale Nder fut prise et brûlée ainsi que plus de 40  villages dont Ndombo Thiago,et Mbilor Plus de 100 résistants walo walo furent tués et près de 150 faits prisonniers. La Reine et ses partisans s’exileront à Ndimb à la frontière  du Walo avec  la province  du Ndiambour.

Ainsi fort de son  triomphe, le Gouverneur Faidherbe promulgua une constitution  en wolof  qui fit du Walo  la première colonie française d’Afrique noire. Voici  un extrait de l’article premier de cette constitution :

 

La Emir Ndar tonial tchi Oualo.

 

 NGUEELBEN OUAKH GUI

     Oualo bel fou aldouna iem , francais ko mom. Nit ou Oualo mbotay ou bour ou France laniou. Emir Ndar laniou ouar top, mom ki fi takhao ou  bour France.

     Commandant ba fa Emir Ndar def ,mou di deukke fa Taouey, mo di set réou ma ak di ko dioubbenti

 

Celle qui fut la dernière Reine  du royaume du Walo La Linguére  Ndaté  Yalla  de retour d’exil, mourut en 1860 à Dagana ou elle fut enterrée. Et pour la postérité les griots chantent toujours Ndaté Yalla mi ci diarra

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

3.  Ndaté Yalla MBODJ

 Mére du Héros  national le Prince Sidya Ndaté Yalla DIOP  

 

 

 


Spécimen de la signature du Prince Sidya Ndaté Yalla DIOP apposé à ses correspondances Le 25 Février 1855, le gouverneur Faidherbe battît les troupes de la Linguére Ndatté Yalla à Diobouldou tout près de Nder et annexa le Walo comme possession française. Le gouverneur Faidherbe emmena le jeune Sydya en otage à Saint- Louis à la gouvernance et en fit son fils adoptif. Excellent élève,  major de sa classe  dans tout le cycle primaire, il fut envoyé au lycée impérial d’Alger en Avril 1861 afin de poursuivre ses études secondaires. A son retour au Sénégal en 1863, Sydya  reçut le baptême chrétien ayant pour parrain le gouverneur FAIDHERBE   qui lui donna son deuxième prénom LEON ..   Il fut l’un des  premiers sénégalais à obtenir le grade d’officier. la Colonie lui confia le commandement du canton de NDER.

       Ne voulant pas être  un relais docile de l’administration  coloniale, il refusa d’appliquer les impôts injustes et essaya d’introduire de nouvelles spéculations agricoles ainsi que la scolarisation en masse dans le Walo. Sydya Ndaté  se rebella contre la nouvelle administration coloniale.IL refusa l’assimilation, le rôle sur mesure de chef nègre, et de suppôt colonial ; les populations du Walo le proclamèrent Brack .Il  rejoignit avec ses partisans les forces de  Lat Dior et lui proposa une alliance  « Les blancs sont nos ennemis les plus redoutables et je n’entends pas laisser nos peuples à leur merci ; c’est pourquoi, je veux quitter mon pays et me rejoindre à vous  pour qu’ensemble, nous formions un front de libération  national, afin de mettre en déroute les envahisseurs français ».

       Lat Dior de connivence avec les français fit mine d’accepter la proposition d’alliance de Sydya et, le 21 Décembre 1876 au village de Banghoye  ses troupes vont  le blesser et  capturer, tuant 12 membres de son état –major.

 

     Lat Dior va livrer Sydya ,blessé au Gouverneur Valère à Saint – Louis. Lat-Dior lui même dans une correspondance ultérieure au Gouverneur en 1879  le reconnut. « J’ai fait beaucoup pour la France car c’est moi qui ai livré Sydya le Brac du Waalo , qui était le frère du roi du Trarzas et mon parent. J’ai fait cette mauvaise action pour plaire aux français et m’attirer leur protection…..» ANF, section Outremer S1   dossier 66 b.

 Sydya sera jugé et condamné par un tribunal colonial à une peine de bannissement à perpétuité au Gabon à la séance du 17 Janvier 1876. Le 23 Février 1876 Sydya fut déporté au Gabon ou il mourut le 26 juin   1878 . dans des conditions mystérieuses.

Pour son rôle de  mère et d’éducatrice  citons la  Directrice  du laboratoire  genre et recherche scientifique de l’UCAD Madame Fatou Sow SARR

« Pour être Sidiya, il fallait avoir comme mère la Reine Ndatté Yala.Il a fallu une mère admirable pour avoir pu inculquer à un enfant âgé d’à peine 8 ans, les valeurs suprêmes, qui lui ont permis d’opposer aux français une résistance culturelle et militaire. Faidherbe a tenté en vain de le dépouiller de son identité et de sa religion traditionnelle en le nommant Léon et en le faisant baptiser comme un chrétien. Malgré tous ses efforts, il n’a jamais réussi à dompter le fils de Ndatté, profondément enraciné dans la culture des siens, et porteur des valeurs de fierté et de nationalisme défendues par sa mère. »

 

 

 

4.  Ndaté Yalla MBODJ

 Fille de la martyre de Taalatay Nder la  Linguére Fatim Yamar Khouriyaye MBODJ

 

Le 21 Septembre 1819  avec la complicité du mulâtre saint-louisien Pellegrin les troupes de l’Emir du Trarza Amar Ould Moctar attaquèrent par surprise  le village de Thiaggar ou le Brack Amar Fatim  BORSO MBODJE  tenait un conseil du trône.

Lors de cette attaque  appelée  en wolof « Mbettoum Thiaggar  » le Brack eut la jambe fracturée  et  fut évacué à Saint louis ; les chefs de guerre le Diawdine Madiaw Xor  Aram Bakar DIAW  ,et Moussé Sarr Fary Diop SALL  furent blessés, 26 habitants furent tués et bien d’autres amenés en captivité en Mauritanie dont le griot Mbaydé Fapeinda Thioune DIOP.

   Le verrou militaire que constituait le village fortifié de Thiaggar ayant sauté ; la voie était libre pour la prise de la capitale Nder

   Le mardi 7 Mars 1820 la capitale Nder fut  conquise  malgré la résistance opiniâtre du Briok Yérim Mbagnick Tegue Rella MBODJE  et de la Linguére Fatim Yaamar Khouryaye MBODJ (mère des Linguéres Ndjeumbeut et Ndaté Yalla )   en l’absence du  Brack Amar Fatim Borso blessé se trouvant à Saint Louis.

    Submergée   par les assaillants  , la Linguère préféra se brûler vive avec plusieurs de ses courtisanes dont  les Beuk  Negg Ndiourbel Mbarka Demba Laobé Boh NDIAYE et Seydané  que de tomber dans les mains  des maures.  Pour sauvegarder la lignée royale la Linguére avait réussi à évacuer  vers  leur tante paternelle Ndikcou  Fatim Borso  à Ronkh, ses deux jeunes filles les futures Linguéres Ndjeumbeut et Ndaté Yalla .

La  Riposte du Walo ne se fera pas attendre le Briok  Yérim Mbagnick Tegue Rella MBODJE  rassembla les débris de l’armée du Walo  et une levée en masse se fit. 

   Avec le  concours du Gouverneur  Schmaltz  qui  fournit à son armée beaucoup d’armes et de munitions le Briok  Yérim Mbagnick Tegue Rella MBODJE  secondé par le Diawdine Madiaw Xor  Aram Bakar DIAW et le Béthio Sakoura DIOP  traversa le fleuve Sénégal à Ronkh  et  battit les troupes maures  de Amar  Ould Moctar  à Ouara OUAR  qui se réfugia dans l’Adrar laissant sur le terrain plus de 150 morts.

    Apres cette défaite l’ Almamy  Boubacar et l’Emir du Trarza  Amar  Ould Moctar   levèrent une nouvelle armée qui fut battue à Dialawaly , plaine située à 3 km  à l’est de Dagana. Un autre hymne du Walo vit le jour « Dialawaly Faye Nder ba Ndaam li dess Walo ».

 

 

 

                                         Annexes

 

Archives nationales du Sénégal 13 G 91 

Correspondance  des chefs du Waalo

 Lettre n° 85 parvenues au gouverneur de

 Saint -Louis  le 23 Mai 1851

 

 

 

Ndatté Yalla  à Monsieur le Gouverneur,

 

 

Le but de cette lettre est pour vous faire connaître que l’île de Boyo* m’appartient depuis mon grand père jusqu’ à moi aujourd’hui ,il n y a personne qui puisse dire que ce pays lui appartient, il est à moi seule .Je n’ai pas vendu ce terrain à personne,je ne  l’ai confié à personne ni à aucun blanc, les gens à qui j’ai confié ce terrain ont le droit d’en faire ce qu ils veulent, moi je n ai rein à dire, personne ne peux prendre ce terrain sans leur autorisation ; pour vous prouver que cette lettre vient de moi lorsque la palabre fut fini  à Lampsar vous étes rentré au fort. Là je vins vous trouver avec mon mari, vous étiez accompagné de Mr Alsace et de Bamar, vous m’avez dit que vous désiriez me voir seule , pour parler, je vous ai répondu que qu il n y avait que là mon mari et mon frère.

Vous m’aviez demandé aussi quel était le chef du Walo aujourd’hui je vous ai répondu le chef du Walo c’est moi .Si cela  est vrai la lettre vient de moi Je désire que personne ne prenne possession de mon territoire.

 

L’île de Boyo  se trouve actuellement en République Islamique de Mauritanie à 15 km au nord de Saint-Louis du Sénégal Il abrite le village de N’Diago  .C’est le berceau de la famille Boye de Saint-Louis

 

 

Archives nationales du Sénégal 13 G 91 

Correspondance  des chefs du Waalo

 Lettre n° 93 parvenue au gouverneur de

 Saint -Louis  le 16 Janvier1854

 

 

Le Brack :,Ndatté Yalla : Marosso , Becquenegue ; Boye et Guirafe  Minguéye

 

 à Monsieur le Gouverneur,

 

 

Salut

 

 Cette lettre  a pour but de vous faire  savoir que  Boyo nous  appartient si vous n’ajoutez pas foi à nos paroles  vous pouvez prendre des renseignements  auprès de tous les gens de Saint-Louis car nous n’avons affaire qu à vous seul.

 Depuis   que Boyo existe nous n’avions jamais vu mettre  un Boye Boye aux fers  par un particulier. Quand un blanc  a des affaires avec un chef de Boyo , il n’a qu’a vous adresser une réclamation pour que vous nous la transmettiez ;selon nous on ne doit pas mettre un canon de fusil sur la poitrine d’un Boye Boyo  ou venir le prendre dans son pays   pour  le  mettre aux fers. Celui qui fait cela doit le   payer de son sang. Mais ce qui est fait est fait.

  Nous ne voulons faire de tort à personne  et nous vous prions de vouloir bien nous accorder une entrevue  à un endroit que vous nous fixerez vous-même.

Un captif de Marosso , qu’un homme du Sénégal a passé dans une embarcation , il faudra  qu’il le libère ou qu’il en paye la valeur parce que ce captif nous appartient.

 Nous vous demandons aussi  que le blanc qui est cause de toutes ces affaires soit expulsé de Boye.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Archives nationales du Sénégal 13 G 91 

Correspondance  des chefs du Waalo

Lettre  n °95 parvenue   au gouverneur de Saint -Louis le 27 février 1851

 

Brack   ,Ndatté , Maarosso*,  Beukneg Ndiourbel*     au Gouverneur  Salut,

 

 Cette lettre a pour but de vous prier de dire à l’Alkaty * la somme que le Wallo reste vous devoir ; quand à nous nous prétendons que nous avons payé  toute notre dette avec les coutumes* de l’escale*  et celles de Saint-Louis. Chaque fois que nous le demandons,on nous dit que c’est n’est pas encore fini, aujourd’hui nous n’écouterons pas d’autres paroles  que la votre.  En outre  les dettes particulières des gens de Saint- Louis au Wallo ne doivent pas être payées sur la coutume  parce que  nous ne pouvons pas payer pour les autres les dettes que nous n’avons pas contractées.

 Celui qui connaît son débiteur doit s’adresser à lui directement. Nous vous prévenons aussi que nous n’avons  vendu l’île de Sorr à personne et que nous n’avons pas l’intention  de la vendre ; on aurait dit que les gens du Sénégal* y ont établi des lougans* sans nous demander et sans notre consentement  nous vous demandons des explications à cet égard.

Coutumes : ceux sont les impôts et taxes que les marchands européens doivent payer   pour être autoriser à commercer librement au Walo Beukkneg Ndiourbel : Il était le chef des captifs de la couronne il s’occupait du cabinet royal et était chargé de transmettre les instructions du Brack et de la Linguére Escale : port fluvial ou les marchands européens débarquent leurs produits Lougan : ancien mot français signifiant champ. Maarosso : frère paternel du Brack il gouvernait la zone de Rosso. Alkaty : Captif de la couronne c’est un  agent du Brack ou de la Linguére chargé de percevoir  les impôts et taxes que les marchands européens  pour être autorisé à commercer librement au Walo Gens du Sénégal : ceux sont toutes les personnes assujettis à l’autorité du Gouverneur.

 

 

 


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Anonyme - #1

Je Me Demande Pourquoi Ce Traitre De Lat Dior Est Considéré Comme Notre Héro National Alors Qu'il A Trahi Un De Ses Frères Pour Avoir Les Faveurs Des Blancs Qui L'ont Buté.

le Jeudi 20 Septembre, 2012 à 13:03:16RépondreAlerter

Anonyme - #2

Formidable

le Mardi 07 Juillet, 2015 à 00:35:41RépondreAlerter

Soda Ndiaye - #3

J Aime Trop Ca J Aime Trop Ca

le Dimanche 11 Janvier, 2015 à 20:40:42RépondreAlerter

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