Fake news: Les médias sénégalais à l’épreuve de la manipulation

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  • Article ajouté le : 25 Vendredi, 2019 à 15h01
  • Author: Salla Gueye

Fake news: Les médias sénégalais à l’épreuve de la manipulation

Ce 9 janvier 2019, à 15h 37 minutes, j’ai reçu un message via whatsapp d’un numéro 00966 56… où une personne anonyme me dit avoir des « informations exclusives » pour moi sur l’affaire du présumé scandale des 94 milliards. La personne, après des salamalecs, m’envoie ce qu’elle considère comme des « preuves » qui, selon elle, montrent qu’Ousmane Sonko est « mouillé » dans cette affaire. Mais, tenez-vous bien, l’auteur de ces messages, refusait tout simplement de décliner son identité parce que, me répondait-il : « ma personne n’a pas d’importance, mais les informations que je donnerai ». C’est alors que je lui ai recommandé gentiment de voir ailleurs parce que n’étant pas prêt de donner une information non vérifiée et dont j’ignore l’identité de la source. Fin de conversation ! Ma surprise aura été encore plus grande lorsque, le lendemain, c’est-à-dire le 10 janvier, j’ai vu quelques journaux de la place publier en ‘’Une’’ les fameuses «informations » que monsieur ou madame X prétendait me « filer » gratuitement, la veille.


Suffisant pour dire que l’élection présidentielle de février prochain est partie pour battre le record de fausses informations, fake news ou encore ‘’infox’’ sur fonds de manipulations au grand dam des journalistes qui sont, pour la plus part, les principales victimes. Désormais, il ne se passe presque plus une semaine où une « grosse » information mise sur la place publique ne soit démentie à la surprise générale. Les dernières en date sont celle du financement supposé de la société Tullow Oil au candidat Ousmane Sonko et l’article de presse prêté à une journaliste britannique qui a vite apporté un démenti. La presse sénégalaise n’est-elle donc pas en danger ? En tout cas, à ce rythme, elle risque de perdre toute sa crédibilité. C’est la campagne de l’intox avant même la campagne présidentielle.



Une problématique mondiale ?



« Le pape soutient Trump » a été la fausse information la plus partagée aux États-Unis pendant la campagne de la présidentielle de 2016. Une élection frappée comme jamais par la désinformation, selon en-tout-cas les services secrets américains. Pour influencer le public, la Russie, elle, aurait combiné espionnage, utilisation des médias d’État et recours aux trolls, des employés payés pour agir sur les réseaux sociaux.
En 2016, l’Allemagne a souffert d’intoxications médiatiques : l’invention d’un viol, l’assaut d’une église par une « horde islamique », alors que le pays accueillait un million de réfugiés. En France, l’entourage d’Emmanuel Macron a déploré des rumeurs sur sa sexualité relayées par des télés russes. Presque partout dans le monde, les fake-news ont donc dominé ces dernières années les périodes précédant les grands rendez-vous électoraux. Mais, apparemment, le Sénégal n’a pas dérogé à la règle. Et cette situation est plus facile avec l’émergence des réseaux sociaux qui rendent l’information plus accessible. Il faut le dire, les géants du web social font désormais concurrence aux médias dits « traditionnels ». En effet, les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Snapchat) se positionnent désormais dans l’écosystème de l’information via le lancement d’applications dédiées. Par conséquent, la consommation de l’actualité migre chaque jour davantage vers les médias sociaux, qui rebattent les cartes de la presse traditionnelle tout en lui ouvrant des opportunités, si l’on parviendrait à en faire bon usage.

Par salla GUEYE


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