L’affaire Karim Wade : un « K » judiciaire aux allures politique et pédagogique.

Blogs
  • Article ajouté le : 18 Jeudi, 2013 à 22h07
  • Author: Salla Gueye

L’affaire Karim Wade : un « K » judiciaire aux allures politique et pédagogique.

Karim Wade constitue-t-il la première victime de la Cours de Répression de l’Enrichissement Illicite? C’est la question que se posent actuellement beaucoup de Sénégalais. Même si son affaire est diversement appréciée, Karim est présentement sur toutes les lèvres.

Du palais, dans les aires, sur la terre, Karim n’est pas aujourd’hui très loin de la prison. Il s’y trouve déjà. Simple accusation ou véritable « krim » commise, en tout cas, il a atterri à Rebeuss. Mais quoiqu’il en soit, son arrestation de ce lundi est très significative. Au-delà de sa dimension judiciaire, car étant une affaire pendante de la justice, cette affaire revêt en même temps un caractère politique. C’est qui est tout à fait normal. N’est-ce pas ? En effet, depuis déjà des années, Karim s’est investi dans la sphère politique sénégalaise. De la génération du concret à la tête de nombreux ministères, le fils de Wade est devenu politique ou simplement « politisé » par son père Abdoulaye Wade.

Depuis que l’ère de Wade père a pris fin, Wade fils a semblé prendre la relève. Même sur le plan vestimentaire, Karim a toujours incarné le look de son papa, par ailleurs chef des « wadaons ». Mieux, il est vu par certains comme le futur adversaire de Macky Sall en 2017. D’aucuns comparaient même Karim Wade à Georges Bush fils qui, a pris le pouvoir aux Etats Unis seulement quelques années après que son père l’avait perdu.

Donc, si l’homme fort de la génération du Concret est aujourd’hui entre les mains de la justice, il est tout à fait logique que cette situation ait un caractère politique. En effet, bon nombre de militants du PDS considèrent cette arrestation comme politique, car étant la manifestation d’une simple volonté de mettre fin aux Wade, d’autres voient que c’est pour éteindre à jamais la flamme libérale. Alors que pour le camp présidentiel, Karim est victime de la mauvaise gestion du régime de son papa, Me Abdoulaye Wade. Une cours spéciale, un procureur spécial, un homme spéciale, alors l’affaire ne peut être que spéciale, d’oû d’ailleurs sa forte médiatisation.

Cette affaire revêt aussi et surtout un caractère pédagogique. En effet, elle pourrait constituer de leçon non seulement pour les actuels dirigeants, mais aussi pour toutes les personnalités qui auront à occuper demain des postes de haute responsabilité. Une personne qui voyageait par un Jet privé, qui se gérait des responsabilités énormes, est aujourd’hui devant le procureur Alioune Ndao qui irait d’ailleurs « décider » de son sort. Alors, ses 3 mille pages ont-elles justifié de façon convaincante ses 694 milliards ? Ce qui est sûr, c’est que la leçon inaugurale est donnée, et elle sera très bien sue, à court terme comme à long terme. Désormais, au Sénégal, gérer c’est rendre compte. La morale s’invite et doit s’inviter dans la gestion des affaires publiques. Est-ce le début de l’avènement d’une alternance dans la gestion ? L’un des actes majeurs de la bonne gouvernance, n’est-ce pas l’assainissement de la gestion des biens de l’Etat? Comme l’affaire de Jérôme Cahuzac qui a mis « fin au tabou » chez les ministres de François Hollande, en voyant leurs déclarations de patrimoine publiées sur le net ce lundi, le cas de Wade fils constitue une alerte faite à l’endroit des dirigeants. Du procureur Alioune Ndao au juge Cheikh Tidjane Beye, Karim tombe ! Le peuple est pris en témoin, les archives seront là, alors qui suivra.


Cette entrée a été publiée dans Politique. Vous pouvez la mettre en favoris avec ce permalien. Alerter

Vous pouvez lire aussi

Commentez cet article

Pseudo *

Votre commentaire :

Pseudo *

Mon commentaire *