Les "Industries Culturelles", une valeur de Développement pour le Sénégal.

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  • Article ajouté le : 05 Jeudi, 2014 à 16h46
  • Author: Usman TUREY

Les "Industries Culturelles", une valeur de Développement pour le Sénégal.

Dans ce billet je partage avec vous une réflexion sur la question de savoir comment faire des "industries culturelles" une valeur de développement pour le Sénégal. D'abord procédons à une élucidation conceptuelle et contextuelle du concept "Industries Culturelles" avant de se lancer dans le débat. 

DÉFINITION INDUSTRIES CULTURELLES

Le terme "industrie culturelle" au singulier est utilisé la première fois en 1947 par Marx Horkheimer et Théodore Adorno de l'école de Francfort, et ceci de façon péjorative pour mettre en évidence les risques de perversion de l'art face à l'application des techniques de production industrielle aux œuvres culturelles. Vers les années 1970, le terme est repris et cette fois ci au pluriel "industries culturelles" à une période où la marchandisation et la production industrielle des œuvres d'arts était si répandue et banalisée qu'il apparut injustifié de continuer par exclure les activités culturelle du champ de l'économie conventionnelle.

Ainsi le terme "industries culturelles" est défini par l'UNESCO comme l'ensemble des activités qui touchent à la fois la création, la production et la commercialisation de contenus créatifs de nature culturelle ou immatérielle. Les industries culturelles sont généralement protégées par le droit d'auteur et peuvent s'apparenter à un bien ou à un service. D'ordinaire, les industries culturelles incluent l'imprimé et la musique, la production cinématographique audiovisuelle et phonographique ainsi que l'artisanat et le Design.

"En économie, le concept d'industrie culturelle désigne l'ensemble des entreprise produisant selon des méthodes industrielles des biens dont l'essentiel de la valeur tient dans leur contenu symbolique: Livre, Musique, Cinéma, Télévision, Radio, Jeux, Vidéo, Tourisme de Masse." Wikipédia.

POINT SUR LES INDUSTRIES CULTURELLES ET CRÉATIVES:

"Ces dernières décennies ont été marquées par de profonds changements. La mondialisation de l’économie, des communications et de la culture, ainsi que la révolution numérique et la réorientation de la production vers une économie de services et d’innovation ont accordé un rôle central aux industries culturelles et créatives. Ces industries, dont la matière première est la capacité à imaginer et à innover, sont devenues un secteur stratégique pour le développement de la production, de la compétitivité et de l’emploi, pour le rapprochement des populations, mais également pour la circulation des informations et des connaissance" renseigne un article paru dans le site de l'UNESCO, dans la rubrique Culture sur le Thème Expression Culturelle.

Toutes les définitions s'accordent à considérer qu'il s'agit de secteurs qui conjuguent la création, la production et la commercialisation de biens et de services dont la particularité réside dans l'intangibilité de leurs contenus à caractère culturel, généralement protégés par le droit d'auteur.

Certains pays étendent le concept à l'architecture, aux arts plastiques, aux arts du spectacle, aux sports, à la fabrication d'instruments de musique, à la publicité et au tourisme culturel. On parle alors plutôt d'"industries créatives" (creative industries). Dans les milieux économiques, on les qualifie d'"industries en expansion" (sunrise industries), et dans les milieux technologiques, d'"industries de contenu" (content industries).

 Les industries culturelles ajoutent aux œuvres de l'esprit une "plus-value" de caractère économique qui génère en même temps des valeurs nouvelles, pour les individus et pour les sociétés. La dualité culturelle et économique de ces industries constitue leur signe distinctif principal. Tout en contribuant à la préservation et à la promotion de la diversité culturelle, ainsi qu'à la démocratisation de l'accès à la culture, elles sont des gisements importants pour l'emploi et pour la création de richesses.

En effet, elles favorisent la créativité, qui est leur "matière première" fondamentale, mais elles permettent également d'innover en termes de production et de distribution. Dans nombre de pays, au cours de la décennie 90, leur croissance a été exponentielle en termes de création d'emploi et de contribution au PIB. Le défi de la mondialisation offre des occasions nouvelles et importantes pour leur développement.

SUR L'INDUSTRIE DE LA MUSIQUE AU SÉNÉGAL ET LES MESURES A PRENDRE

La Musique est un industrie culturelle très pesante dans ce contexte de Mondialisation. Elle est hyper-importante en ce sens qu'elle permet non seulement de véhiculer des identités culturelles, des valeurs mais aussi des avantages économiques notoires. C'est sous ce rapport précis que toute notre réflexion sera axée sur les stratégies, les méthodes ou politiques qui permettent de faire de l'industrie de la Musique une valeur de développement pour le Sénégal.

Auparavant, les gouvernements n'accordaient pas une si grande importance, comme c'en est le cas aujourd'hui, aux industries culturelles, fut-ce t-elle la Musique, la peinture, la production cinématographique etc. Ce n'est qu'après que les industries culturelles ont démontré leur utilité incontestable, que les états ont commencé peu à peu à investir dans ce secteur.

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La Musique constitue le mode opératoire d'échange culturel planétaire le plus privilégié par les peuples du Monde. Elle façonne l'homme, le distrait, lui rappelle et l'enrichit. En effet, l'industrie de la Musique est plus prometteuse en matière de création d'emploi que beaucoup d'autres secteurs et permet aussi de transmettre des expressions culturelles indépendamment de la valeur économique ou commerciale qu'elle peut avoir. 

Aux USA, la Musique est une activité inscrite dans la quotidienneté des membres de la société. Elle paye très bien aussi. Ainsi l'exploitation de cette industrie culturelle, qui se traduit pas un encouragement du Gouvernement Américain et une mobilisation totale des acteurs de ce secteur, a permis à ce Pays d'avoir une certaine influence, pour ne pas dire d’opérationnaliser un 'Diktat", dans ce secteur ainsi que de booster ses avantages économiques.

Ces peuples ont trouvé juste de penser que la musique enregistrée, produite et vendue hausse le statut social des acteurs, pallie au problème du Chômage et mieux encore, confère de la valeur au Pays même. Ainsi, à travers des initiatives telles la création de Labels, de Studios ou d'organisation de Concerts, et pléthore d'autres activités de cette nature, le Peuple Américain a su exploiter commodément les multiples opportunités qu'offre cette industrie particulière: La Musique.

C'est sans doute ce qui les a valut, d'une part, leur niveau actuel de développement économique et, d'autre part, leur statut de model en ce qui concerne la vulgarisation de la culture à travers la Musique.

Au Sénégal, la situation est alarmante. Les musiciens manquent de tout! La réglementation du secteur, contrairement aux autres pays, n'est effective que sur le papier. Les artistes ne sont pas respectés. Leurs droits ne leurs sont pas payés. Ils souffrent de l'absence d'une réglementation effective pour faire face et résoudre les problèmes de piraterie entre autres. In addition, il y a un manque cruel d'institut de formation en Musique qui contribue en la disparition des talents culturels du Pays. Et cela doit changer!

L'Etat doit savoir que la Musique est la forme la plus originale d'expression culturelle qui lie les habitants du Monde. Je ne parle pas de la musique non-enregistrée qui n'est d'ailleurs pas une industrie. Mais j'entends la Musique comme industrie impliquant un certain nombre de mécanismes techniques et économiques. Ainsi il devient clair que cette forme d'industrie ne peut se développer et se maintenir qu'avec la volonté de l'Etat qui accepte de la mettre au coeur des préoccupations afin d'y mettre les moyens d'accompagnement nécessaires.

D'autre part, je pense que l'interprétation de la situation actuelle de la scène de l'industrie Musicale Sénégalaise suffirait amplement pour pouvoir dénicher les stratégies qu'il faudrait mettre en oeuvre pour l'essor de ce secteur. D'abord on une réglementation morte qui est la conséquence du manque de volonté politique des dirigeants sénégalais. Ensuite nous avons l'étroitesse de la taille de la production Musicale qui s'explique par le manque cruel de moyens techniques et de moyens d'accompagnement à cet effet. Et enfin nous avons le problème la formation Musicale qui est tellement négligée au point que Reconnaître qui est artiste ou pas au Sénégal semble quasi-impossible.

Aliou Ly, secrétaire général de la Commission nationale sénégalaise pour l’Unesco et l’Isesco, avait listé les nombreux obstacles qui empêchent la production de biens et services culturels a Sénégal. Il s’agit, entre autres, des capacités et moyens de production limités, une quasi absence de « nos produits sur le marché mondial » ainsi que la piraterie. D’où, à l’heure actuelle, d’après M. Ly, l’urgence de travailler au développement des industries locales et le renforcement des capacités professionnelles. « Aujourd’hui, les industries culturelles dans les pays développés comme émergents jouent un rôle important dans l’économie et constituent de véritables leviers de croissances », a-t-il rappelé

Ainsi l'Etat doit reconsidéré ce secteur avant qu'ils ne soit trop tard. 

Usman TUREY

Communicant/UGB/Saint-Louis/Sénégal


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Mlle H - #1

Etant étudiante En Communication Et Me Préparant à Un Master Dans Les Industries Culturelles L\'année Prochaine, J\'ai Trouvé Cet Article Très Intéressant. Merci.

le Lundi 11 Mai, 2015 à 15:31:08RépondreAlerter

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