Le territoire sud-africain ne saurait être le cadre de règlements de comptes politiques étrangers. C’est ce qu’indiquent les dirigeants de l’Afrique du Sud. Cet avertissement est adressé au Rwanda soupçonné d’être derrière la tentative d’assassinat d’un ex-général dissident rwandais en exil en Afrique du Sud depuis 2006.
Cette nouvelle sortie de l’Afrique est la suite logique du bras qui est né de la tentative d’assassinat de l’opposant rwandais en exil qui a conduit l’Afrique du Sud à expulser des diplomates rwandais soupçonnés de vouloir éliminer des opposants au gouvernement en place à Kigali.
« Nous, le gouvernement sud-africain, nous voulons envoyer un avertissement très sévère à quiconque, partout dans le monde: notre pays ne peut pas être utilisé comme une base pour des activités illégales », a déclaré le ministre de la Justice Jeff Radebe lors d’une rencontre avec les journalistes au Cap.
On se rappelle que la semaine dernière trois diplomates rwandais et un diplomate burundais avaient été expulsés par l’Afrique du Sud après une nouvelle tentative d’assassinat contre la personne d’un adversaire de l’homme fort du Rwanda Paul Kagame. Kigali avait à son tour expulsé six diplomates Sud-Africains.
Le ministre sud-africain a expliqué mercredi que son pays avait déclaré persona non grata des ressortissants du Rwanda et du Burundi qui ont violé leurs devoirs diplomatiques. « C’est la principale raison pour laquelle cette mesure a été prise, du fait d’activités illégales (…), des tentatives de meurtre, y compris un assassinat, de ressortissants rwandais qui sont en Afrique du Sud », a déclaré M. Radebe.
La semaine dernière, un groupe d’hommes armés a attaqué la maison du général Faustin Kayumba Nyamwasa, un ancien homme de confiance de M. Kagame. Le général a été Chef d’Etat-major des forces armées rwandaises avant de devenu un opposant acharné du régime de Kigali. Il avait déjà été la cible de deux tentatives d’assassinat depuis qu’il est réfugié à Johannesburg.
Mais son camarade Patrick Karegeya, n’a pas eu cette chance. L’opposant rwandais également exilé en Afrique du Sud, avait été retrouvé mort, étranglé dans un hôtel de Johannesburg le 1er janvier. Les circonstances de la mort de l’ancien chef des services de renseignement, ne sont pas encore élucidées.
Mais si l’Afrique du Sud a toujours accusé le Rwanda, le régime de Kigali a toujours démenti toute responsabilité. « L’expulsion par l’Afrique du Sud de diplomates rwandais respectant les lois était tout simplement une erreur, et le Rwanda a tout à fait le droit de répondre. De bonnes relations diplomatiques (seraient) plus faciles si l’Afrique du Sud faisait quelque chose contre les activités illégales sur son sol des réfugiés rwandais qu’elle protège», a indiqué la ministre des Affaires étrangères rwandaise Louise Mushikiwabo. « Les réfugiés rwandais sont toujours impliqués dans des activités terroristes au Rwanda. Malgré des promesses répétées de Pretoria, le problème n’est toujours pas résolu. », a ajouté la ministre.
Vincent Karega, l’ambassadeur du Rwanda en Afrique du Sud a lui estimé que l’avertissement de Pretoria était légitime. « Aucun pays ne veut voir d’autres pays ou organismes étrangers agir de leur propre chef dans leur pays sans leur accord », a-t-il dit.
De nombreux opposants rwandais sont accueillis par l’Afrique du Sud et les deux pays ne s’entendent pas toujours.
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