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Vendredi 01 Juin, 2018 +33
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[ Contribution ] Capucinade d’un Paltoquet, à Wade le Phénix Politique

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[ Contribution ] Capucinade d’un Paltoquet, à Wade le Phénix Politique

Les gueules enfarinées, qui attendaient du discours de l’Indépendance, un retournement d’Abdoulaye Wade, en sont présentement à leur frais ! Il a encore douché notre optimisme, j’allais dire notre ingénuité.

Décidément le Président de la République, n’a pas retenu la leçon ! Il reste droit dans ses bottes. Sa réponse de Normand à l’avertissement solennel du 22 Mars est simplement « irrelevant ! » (hors sujet), comme auraient dit les Anglo-saxons. En deçà de nos attentes ! Il est regrettable, que ce coup de tonnerre n’ait même pas fissuré le mur de surdité qui entoure le chef de l’état.

Et pourtant la situation que nous vivons est tout, sauf habituelle !

Il y’a quelques années seulement, quiconque avait le toupet ou s’aventurait à critiquer Abdoulaye Wade, même objectivement, se voyait rabattre le caquet, avec une réponse cinglante du genre : « Bayi Len Pabi Mou Liguëye ! » (Laissez  le vieux travailler !)

Aujourd’hui c’est un sentiment de ressentiment, qui est perceptible dans de larges secteurs de l’opinion publique. Beaucoup de choses comprimées dans les cœurs se sont subitement dilatées. Des propos empreints d’amertume et de résignation profonde, qui contrastent brutalement avec l’euphorie et l’enthousiasme débordant d’il y’a peu de temps. « Pa Bii, Bëte Nanou Lole » (Le vieux nous a trop déçu). L’état de grâce, n’a que trop duré !

La situation du Sénégal est d’une gravité exceptionnelle. Le chef de l’Etat et ses hommes liges, qui lui travaillent ardemment l’oreille,  paraissent ne s’être pas suffisamment rendu compte !

Mr le Président, le Sénégal est en « état d’urgence » et les Sénégalais ont peur. Et cette peur touche toutes les catégories sociales. Je ne parle pas de ces nouveaux Nababs et Ploutocrates, créés de toutes pièces par l’Alternance. Ceux-là, qui redoutent de perdre leurs prébendes, leurs Bonus payés des deniers publics, et s’accrochent à leurs situations de rente,  comme la noblesse de l’ancien régime à ses privilèges. Je parle de ces travailleurs (privés et publics) qui découvrent subitement la précarité, car leur salaire ne les permet plus de joindre les deux bouts à la fin du mois. Ces commerçants et artisans assassinés par les produits chinois, qui envahissent le secteur commercial, ces chefs d’entreprise qui vivent dans la hantise de la fin du mois, ces employés et ouvriers, qui ne savent pas si leur entreprise sera encore là demain. Ces pères de famille qui, tous les soirs, ont du mal à retrouver le sommeil, leurs esprits étant assiégés par l’insoluble équation de la dépense quotidienne, pour assurer un repas, un seul repas à leurs progénitures. Ces mères de famille qui le matin, même la dépense quotidienne (DQ) dans leur porte monnaie, sont complètement déboussolées par le renchérissement du coût de la vie, qui rend leur DQ totalement insignifiante, et risque de ne pouvoir les assurer le Ndéki et le Agne ! Car, pour le Rére, c’est le chacun pour soi, depuis belle lurette dans la majorité des foyers sénégalais ! Ces malades qui désormais évitent les hôpitaux, qu’ils considèrent légitimement comme des mouroirs. Et que dire de ces enseignants qui courent derrière des indemnités arbitrairement accordées à des fonctionnaires qui ne le méritent pas plus qu’eux! Enfin, les milliers de jeunes avant-gardistes de l’alternance, et qui sont aujourd’hui les principales victimes de cette situation désastreuse. Ils sont devenus une variable d’ajustement de la protection de cette nouvelle aristocratie.

Notre « Sunugal » brinquebale, il va falloir débarquer tout ce qui est inutilement encombrant, et poursuivre paisiblement notre chemin jusqu’au bon port. Nous faisons allusion au train de vie de l’Etat, au nombre  de « vos députés à vous », à la pléthore de conseillers et chargés de mission totalement « useless », l’orgie d’agences domiciliées à la Présidence, véritables doublons des ministères. N’est-il pas urgent de réduire à un nombre raisonnable, la représentation diplomatique du Sénégal à travers le monde ?

Pour le respect de vos concitoyens, qui sont aujourd’hui très fatigués, pour ainsi reprendre les propos célèbres, d’un célèbre juge sénégalais. Pour apaiser la colère des Sénégalais, pour dissiper l’angoisse et les incompréhensions du Peuple, qui vous a fait tous les honneurs. Nous sommes conscients que cela ne va pas transformer nos dîners de Mbaxalu Saloume, en Poulets bien rôtis. Pas plus qu’il n’aura le moindre impact positif sur nos factures d’électricité, que nous attendons tous les mois avec l’angoisse pétrifiante d’un cancéreux en phase terminale, qui attend le pronostic vital de son médecin traitant. Les objurgations lugubres et déchirantes d’un des Imams, leaders de la révolte de l’électricité, devant l’œil de la caméra, auraient glacé la colonne vertébrale de Belzébuth, le Prince des démons !

En le faisant, vous éteignez les signaux fluorescents de l’opulence insolente, vous dissiper l’image d’un gigantesque festin de prédateurs d’une impudence insoutenable, que reflète votre régime dans l’esprit des Sénégalais. Ce Sénégal qui ressemble à un casino à ciel ouvert, où certains gagnent à tous les coups !

Barack Obama a ouvertement et sans aucune ambiguïté, tendu la main au régime « infréquentable » des Mollahs d’Iran, pour un Dialogue sincère entre les deux pays ennemis jurés. Il n’y a pas de ‘deadlock’  en politique, dont la diplomatie et le dialogue sincère ne soient pas la suffisante solution.

Appeler nommément tous les leaders de l’opposition significative, boycotteuse, qu’importe l’adjectif ! En tout cas l’opposition « off » Parlement, autour d’une table pour dialoguer sur les grands chantiers de la république, ne porterait nullement atteinte à votre légitimité en tant que président de tous les Sénégalais. Et l’opposition ne saurait être irresponsable et irréaliste, jusqu’à vous demander de gouverner ce pays avec ses idées !

Plusieurs fois vous avez publiquement remis en cause, la légitimité du Président Diouf. Cette injure ne lui a pas empêché de vous tendre la main, et même de vous nommer ministre dans son gouvernement à majorité présidentielle élargie. Il n’y a rien d’irrévocable dans une République moderne. « Même le crayon de Dieu n’est pas sans gomme. » disait Césaire

Les Grands Leaders de ce monde, pour prendre un exemple fumant, réunis récemment au sommet du G20, conscients de leurs responsabilités vis-à-vis de leurs peuples, ont décidé de supprimer: stock options, Bonus, Parachute doré, Retraite chapeau, Hedge Funds, Agences de Notation, Paradis Fiscaux etc.  Tout le monde sait que, ce sont là les signaux visibles et ostentatoires de la crise. Les véritables causes étant la déréglementation et les spéculations hasardeuses.

Ces mesures ont été prises principalement pour apaiser l’indignation publique. 

Pourquoi un Grand Leader comme vous ne prendrait il pas, des mesures similaires, pour désamorcer la colère des sénégalais. ?

Nous vous supplions Mr le Président, de bien vouloir revenir sur votre décision irrationnelle de créer le sénat, véritable absurdité institutionnelle, symbole de votre volonté indomptable de récompenser les colonies de frotte-manches qui vous poursuivent comme une malédiction. Nous sommes le Peuple, qui par deux fois, vous a porté à la magistrature suprême de ce pays. Vous nous devez tout ! Vous ne devez rien à ces gens là, qui vous suggèrent d’ignorer les bourdonnements de la colère populaire. Vous les avez sortis de l’anonymat où nous aurions voulu qu’ils restassent, tant ils constituent aujourd’hui une réelle menace pour la démocratie et même pour la stabilité de ce pays. Vous les avez arrachés des griffes d’une mort politique certaine, en les recyclant.

Allez vous prêter l’oreille à ces troubles personnages, insulteurs à gages sous le régime de Diouf, devenu Banquistes encenseurs de votre régime. Ils n’ont pas eu de mots assez durs pour vous discréditer et vous confondre dans la ridiculisation. Ils déclarent de manière péremptoire, qu’il est « hors de question de dissoudre le Sénat » ? Ceux-là qui dans un passé récent, ont usé de la décrédibilisation (accuser son adversaire d’un défaut qui insinue que cela réduit considérablement son jugement et par voie de conséquences ses dires), l’accusation publique (vous savez que votre adversaire ne pourra vous répondre, vous ironisez contre lui et faites rire la galerie à ses dépens), la diabolisation outrancière, tout cela pour vous pulvériser politiquement !

Aujourd’hui dans les bonnes grâces du pouvoir,ils utilisent l’Hyperbole mensongère (flatter en exagérant honteusement les faits ou les qualités de sa proie), la Flatterie des bas instincts (cette bêtise qu’utilisent bien les gourous des sectes) la technique, bien connue, de Noyer son poisson (répondre à côté, en choisissant un sujet compassionnel), le Mensonge péremptoire (profiter de sa faconde et de son aplomb pour clouer le bec de son adversaire), tout cela pour vous caresser dans le sens du poil

Lisez ces paroles d’une virulence implacable, qui ont été dites sur vous, juste avant l’alternance « Le mouvement ‘Abdo Nu Doy’ ne peut pas soutenir un candidat qui surgit un certain jour, comme un Diable de sa boite, et dont les avis sur les Institutions de la République varie d’un jour à l’autre. »

Appréciez, j’allais dire savourez, ce Panégyrique à votre gloire, qui aurait certainement ému Louis XIV :

« Ce que l’on demande à une personne aspirant à diriger le Sénégal, c’est d’être un humaniste, un philanthrope animé d’une grande ambition et d’une vision lucide et pertinente pour son pays, un défenseur des faibles et des déshérités, des pauvres et des laissés pour compte. C’est de pratiquer un attachement viscéral à l’ouverture, à la justice, à la solidarité, à la paix à la tolérance, à la démocratie et au respect mutuel, sans préjugés d’aucune sorte. Or sur chacun de ces points, Me Abdoulaye Wade est, sans conteste au dessus de lot ».

Nous sommes persuadés que vous connaissez très bien, l’auteur de ces propos. Les palinodies, l’hypocrisie infernale, le cynisme brutal de certains hommes politiques de ce pays, ont toujours été pour nous étonner !

La puissance ravageuse de la rhétorique de ces Spins Doctors, spécialistes des démonstrations tordues, ne pourra jamais apaiser l’indignation titanesque des honnêtes citoyens de ce pays. Nous sommes dessillés par la répugnance du spectacle surréaliste et affligeant, de soi-disant députés, ces si mal nommés représentant du Peuple. Comme entrés dans une transe, nous les avons vus s’acharner implacablement contre leurs collègues, jetés dans cette cage à lions affamés, par un bourreau qui se nomme l’exécutif.

Après avoir accompli leur forfaiture, ils viennent se pointer à la Télévision Nationale, comme des Zombies, la gueule dégoulinante avec le sang de leur victime, nous avouer sans gêne qu’ils sont là pour servir le Prince, contre qui ils étaient censés nous protéger.

Nous les tiendrons rigueur, ces godillots, pour cette vilenie irrémissible jusque devant l’Ultime tribunal, devant « Le Plus Juste des juges. 

Mr le Président, Mon Président, le Président de tous les Sénégalais, force est de constater que vous devenez de plus en plus inaudible et méconnaissable à l’égard d’une majorité croissante de vos concitoyens. Beaucoup de sénégalais sont furieux contre votre régime, et  vous considèrent, comme responsable de tous les malheurs qui peuvent les arriver. Ce qui évidemment n’est pas toujours vrai. Les colères populaires se nourrissent souvent d’incompréhensions. Un homme d’Etat éclairé, doit toujours craindre l’épouvantable malentendu, qui peut surgir de ces épaisseurs de la colère populaire. Et nous pensons avec Jean Paul Sartre que « Celui qui n’a pas peur n’est pas normal ; ça n’a rien à voir avec le courage ! »

Nous récusons la démagogie populiste et simpliste, autant que les positions maximalistes, qui exigent votre démission ou la dissolution de l’Assemblée nationale. Vous restez le Président légitime de tous les sénégalais, jusqu’au terme légal de votre mandat.

Quand bien même, votre intrusion manifeste dans la campagne des élections locales, jure d’avec l’élégance républicaine.

Si vous avez cru déceler dans la mise en garde du 22 Mars, que de routinières doléances, méritant simplement les réponses déclinées dans votre Discours à la Nation du 03 Avril, c’est que vous êtes très éloigné du ‘real’ Peuple. C’est bien pire !

Les sénégalais sont pressés de « réussir », à l’instar de cette nouvelle aristocratie post Alternance, qui s’est signalée par son enrichissement rapide et ses richesses flamboyantes. Ils ne croient plus aux promesses, ils n’ont plus d’espoir. Ce qui, nous le regrettons, n’est pas bien pour notre Sénégal. Car sans l’espoir, l’existence humaine n’a plus de sens. Voyez vous Mr le Président, tout dans la vie est espoir. Se réveiller demain matin est un espoir, réussir est un espoir, les enfants sont un espoir, le Paradis dans l’Au-delà est un espoir, même Dieu est un espoir. Que serions nous devenus sans espoir ?

Le 19 Mars 2000 était un espoir, le rêve a tourné au cauchemar. Nous gardons toujours espoir, qu’un changement de cap est encore possible. Il n’est jamais trop tard de changer!

Le problème est que, le cyclone Wade a fait tellement tourné les têtes, que le vertige a saisi jusqu’aux plus sages. Une agitation désordonnée, une fuite en avant, une escalade de dispositifs de toute nature, des tripatouillages de la Constitutions à n’en pas finir, et surtout un pouvoir coupé des forces vives de la Nation, décidant unilatéralement et dont le chef, « l’unique constante », occupe seul la scène. Loin de conjurer la peur, il la convoque chaque jour dans les actes qu’il pose. Vice Présidence ajoutée à la kyrielle d’institutions budgétivores, que nos finances publiques traînent déjà comme un boulet ! Allez comprendre.

Dans l’idéal il faut opérer un retournement et engager des réformes politiques sincères, qui rassurent l’opinion publique et donnent un coup de frein à la montée des inquiétudes et à l’exaspération qui diffuse. Mais encore faut-il pouvoir reprendre la main à temps. Et ne pas renoncer sous la contrainte. La principale qualité d’un leader n’est pas toujours d’élaborer des stratégies intelligentes, pour apporter des solutions positives aux nouveaux problèmes ; Mais aussi et surtout de pouvoir s’ajuster chemin faisant, et même de reconnaître publiquement ses erreurs de créature perfectible, à l’opposé de l’Infaillible.

Nous terminerons ce cri de cœur avec cette grande réflexion de Victor Hugo, qui nous éloigne des absolus et certitudes, qui gauchissent la destinée humaine.

« En général, quand une catastrophe privée ou publique s’est écroulée sur nous, si nous examinons, d’après les décombres qui en gisent à terre, de quelle façon elle s’est échafaudée, nous trouvons presque toujours qu’elle a été aveuglément construite par un homme médiocre et obstiné qui avait foi en lui et qui s’admirait. Il y a par le monde beaucoup de ces petites fatalités têtues qui se croient des providences » Victor Hugo

La courtisanerie toujours prompte, à étaler sa fausse loyauté, par je ne sais encore quelle pantalonnade, viendra certainement polluer ce débat avec des interrogations condescendantes du genre : qui est ce paltoquet avec sa capucinade impertinente ? C’est vous, que nous avons élu ! Pas eux. « Etre contesté, c’est être constaté », disait encore Victor Hugo.

Mr le Président, nos positions sont parfaitement asymétriques : vous êtes élu, et je suis un électeur. Vous êtes un homme public, je suis un modeste citoyen.

De votre élection vous êtes soumis à la critique, de mon droit de vote j'ai le droit et le devoir de vous réclamer des comptes. De ce fait certain et incontournable j’en tire la conclusion qu’il faut d’emblée rejeter toute polémique avec des thuriféraires encenseurs. 

Le seul crédit que je demande est de croire qu'ici ne m'intéresse que l'homme politique, public, et que mon propos n'est que de refléter le sentiment d’une majorité croissante de mes concitoyens. L'homme, l'individu ne m'intéresse même pas. Une fois redevenu simple citoyen, il n'aura plus aucune place dans ce combat, en revanche dans ses habits de chef à tout faire, il aura droit à nos critiques sévères mais sincères.

Y’a-t-il, d’ailleurs, chose au monde qui puisse ébranler le Phénix de la classe politique sénégalaise ?

Qu’est-ce qu’un coup de pioche au flanc d’une montagne ? 

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