LES CONFRERIES AU SENEGAL ET LA TENTATION KIMBANGUISTE

Simon Kimbangu, un Congolais de l’ex Zaïre, se déclara, en son temps, être l’envoyé de JESUS.

Il finit par créer une autre religion autour de son église et une doctrine que ses successeurs ont peaufinée : le KIMBANGUISME.

Au SENEGAL l’avènement de l’ISLAM a vu des confréries et des sous confréries enchérir, voire même, spéculer, à qui mieux  mieux,  pour attirer les foules. Rappelant, ainsi, le temps des Gamous païens, fêtes nocturnes souvent subventionnées par les rois et autres roitelets. Des fêtes orgiaques avant la lettre.

Aujourd’hui tout se passe comme pour donner crédit au dicton : « Chassez le naturel, il revient au galop »

Toutes les confréries et sous confréries ont en commun le Maamisme. En d’autres termes un culte des ancêtres qui ne veut pas dire son nom. Mais qui, pourtant se réfère au Fondateur de l’ISLAM.

La rivalité, même avant l’ISLAM, était évidente dans les relations entre le Cayor et le Baol, le Damel et le Teigne au point qu’un autre dicton, wolof celui-là, dit : «  bu Mbul baniee Lambaay nangu.» C'est-à-dire que le refus de l’un (Mboul capitale du Cayor) entrainait, ipso facto, le ralliement de l’autre (Lambaye étant la capitale du Baol).

Cette rivalité est aujourd’hui habillée du manteau de Tidjanisme Tivaounien( à l’exclusion des autres) et du Mouridisme Baolien( à l’exclusion des autres mourides).

Cette surenchère a atteint le stade de la pernicivité, amenant les uns à dire que certains récits psalmodiés un certain jour de la semaine et à un moment précis de cette journée seraient absolutoires de tous ses péchés. Ce, en réplique à leurs rivaux qui, eux, avaient, au paravent, prétendu que le sol de leur cité sanctifiée était à même de donner pareils résultats. Allant même jusqu’à assimiler l’ancêtre confrérique à un balai nettoyeur de péchés.

Il est commun à toutes nos confréries et sous confréries de coller un adjectif servant de lien direct entre le PROPHETE (psl) et l’ancêtre confrérique. De sorte que l’autre ne soit que la continuation de l’un.

Pendant ces nouvelles fêtes orgiaques le mannequinat assis et de tout gabarit permet aux chaines de TV de faire la pub de bien des dames et sieurs dont les sourires laissent deviner un appel à l’autre.

Quant au PROPHETE de l’ISLAM, sa morale, son livre, le CORAN il n’en est fait qu’une référence furtive, souvent apocryphe. Avec une préférence pour le coté  légendaire à la partie historique. Du genre : « Et l’arbre marcha, la gueule tapée parla, le cheval s’enfonça…… »

Pendant ce temps la  foi narco alcoolique, avec sa dimension orgiaque, elle, bat son plein. Souvent couverte par des laila sans qu’on sache à qui donner le la.

Si nos gouvernants et autres toubabs noirs ne sont qu’une piètre copie du colon blanc, ils n’ont rien à envier à nos prêtres serignes. Dont la conduite relève plus de celle d’un navire qui chavire sans que personne ne tienne la barre.

Voila à quoi nous sommes parvenus pour être les seuls au monde à chercher le meilleur de la religion, non pas par le savoir, la piété, la sincérité et le dévouement, mais tout bêtement par la généalogie.

Nous pouvons, cependant, dire, si cela était une fierté : « Si les Congolais ont créé le Kimbanguisme, nous autres Sénégalais avons créé le Djimbaisme. Avec nos saints et autres Maam Djimbas.

Ahmed Khalifa NIASS

Chef religieux

Président du Présidium du F.A.P