Dakar, 27 avr (APS) – 9% de l’argent envoyé vers leur pays par les migrants sénégalais sont affectés à l’épargne, indique la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) dans une étude publiée mercredi à Dakar.
La BCEAO appelle le gouvernement à ‘’assurer la destination de ces fonds vers des investissements importants’’ et à ‘’encourager la concurrence entre les sociétés de transfert d’argent en assurant la sécurité des transferts’’ par les circuits formels.
‘’Il faut faciliter les transferts d’argent des migrants et investir une partie de ces fonds dans l’agriculture par exemple et éviter de les gaspiller dans des cérémonies’’, a affirmé Fatoumata Zahra Diop, directeur national de l’agence de la BCEAO pour le Sénégal. Elle participait à une rencontre de présentation des comptes extérieurs du Sénégal pour l’année 2009.
Les transferts monétaires des migrants vers le Sénégal ont connu un ‘’léger fléchissement’’ en 2008, à cause de la crise financière de la même année, indique cette étude non encore définitive, selon ses auteurs.
‘’Ces transferts représentent une forte contribution sur le bien-être des ménages, en augmentant les revenus de ceux qui les perçoivent’’, a dit François Sène, chef du Service des études et des statistiques à l’agence nationale de la BCEAO pour le Sénégal.
2,4% de la population des migrants sont établis en Espagne et envoient 14% du total des transferts, selon l’étude. Elle évalue les Sénégalais établis en Italie à 2,6% de la diaspora du pays, avec une contribution de 23%.
Les migrants établis en France constituent 18,3% des Sénégalais de l’extérieur et transfèrent environ 22% du total des transferts monétaires.
65% de la diaspora sénégalaise sont dans le continent. 40,8 parmi ces 65% envoient 10% des montants dont une partie transite, selon la BCEAO, par La Poste et les structures de microfinance. 80% des fonds des migrants transitent par sept sociétés de transfert d’argent, selon l’étude.
Une seule entité bancaire domine le marché en assurant 35% du marché des transferts, selon les statisticiens de la banque centrale, qui estiment que moins de 3% des transferts monétaires passe par des circuits formels, c’est-à-dire les banques.
Les régions de Diourbel et Louga se taillent la part du lion parmi les destinations des fonds, la première citée captant quelque 80% des montants et la seconde 15%. Les envois se font très souvent par mois et sont affectés à la consommation courante des bénéficiaires.
Les envois annuels ou trimestriels sont ‘’occasionnels’’, selon la BCEAO, qui estime que 77% des transferts occasionnels ont lieu à l’occasion des fêtes religieuses.
La banque centrale exhorte les autorités sénégalaises à ‘’diffuser auprès des migrants toutes les informations disponibles’’ sur leurs transferts monétaires. Cela passera, a-t-elle indiqué, par la ‘’vulgarisation de centres d’information des migrants’’.
Le produit intérieur brut (PIB) du Sénégal a augmenté de 4,0% en 2010 grâce à l’amélioration des exportations, des investissements directs étrangers (IDE) et des transferts de fonds par les Sénégalais de l’extérieur, déclarait la Banque mondiale (BM) dans une étude publiée en janvier dernier.
‘’Le Sénégal doit le redressement de son économie à la reprise mondiale et la hausse de 4,0% de son PIB en 2010, à l’accroissement des exportations, des IDE et des transferts de fonds des travailleurs migrants’’, indiquait la BM dans ses ‘’Perspectives de l’économie mondiale 2011’’.
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