Le président Abdoulaye Wade s’est fixé l’objectif de l’autosuffisance alimentaire en 2012 avec sa Grande offensive agricole pour la nourriture et l’abondance (Goana). Un objectif qui, d’après le secrétaire général de la Fédération nationale des acteurs de la filière lait local du Sénégal (Fenafils) ne sera pas atteint dans son volet élevage. Des principales raisons avancées, Moustapha Dia évoque outre la faible valorisation de la production nationale, certaines insuffisances du Programme du développement laitier (Prodelait). Ce programme, selon lui, reste tout de même une bonne initiative pour intensifier la production laitière locale à travers l’insémination artificielle. D’abord, révèle Moustapha Dia, la première génération des veaux, produits en décembre 2009, ne pourra donner du lait qu’en septembre 2012. Alors que les projections inscrites dans la Goana fixent l’horizon de mars 2012 pour atteindre l’autosuffisance.
Aussi, l’intensification des systèmes de production pose-t-elle un problème d’accès à l’eau, à la disponibilité de ressources fourragères et à leur conservation. Autres raisons qui confortent la Fenaflis : ‘Les cultures fourragères nécessitent de l’eau ; alors que les 50 % des besoins d’abreuvage du cheptel et de l’utilisation domestique ne sont pas satisfaits par les forages existants’, fait savoir le Sg de ladite Fédération. Pour Moustapha Dia, les intrants sont insuffisants pour couvrir un marché large, et les coûts prohibitifs entament la compétitivité du lait. A cela s’ajoute l’absence de réseaux et équipements de collecte, d’une transformation et distribution, structurés et adaptés, impliquant des organisations professionnelles. Ce qui ne permet pas de répondre à une demande des transformateurs en matière première de qualité.
Une situation qui a fini d’outrer les membres de la Fenaflis. Avec Bocar Diaw à leur tête, ils proposent une nouvelle démarche pour sortir la tête de l’eau. Il s’agit de l’institutionnalisation des campagnes de collecte, de conservation, et de transformation du lait, à partir de deux zones test du Ferlo et du sud pour exploiter le potentiel de transformation du lait local. Aujourd’hui, ces professionnels du lait trouvent paradoxal que la surproduction pousse les éleveurs à déverser le lait pendant la période hivernale ; alors qu’au même moment le Sénégal continue d’importer le produit. Une situation qui découle de la concurrence déloyale du lait importé avec ‘la publicité mensongère’ et des subventions accordées par les pays exportateurs à leurs producteurs.Mais aussi du niveau de taxe assez faible, 5 %, qui n’est pas pour rendre compétitif le produit local.
Cette situation a fait que le volume de la consommation de lait en 2008 est estimé à 324 millions de litres dont les 178 proviennent de l’importation. Là où 10,3 millions de litres de la production locale sont transformés par près de 70 unités de transformation laitière et plus d’une dizaine de fermes laitières intensives. Dans la foulée, le président de la Fédération nationale des acteurs de la filière lait local du Sénégal, dénonce le manque de soutien des autorités pour le développement de la filière du lait local qui est un créneau porteur pour lutter contre le chômage et la pauvreté. D’où son invite à l’Etat à aider les acteurs dans la fourniture de matériels et d’infrastructures adéquates.
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