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BONS IMPAYÉS - L’Etat déclare la guerre aux « opérateurs véreux »

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BONS IMPAYÉS - L’Etat déclare la guerre aux « opérateurs véreux »

Les « opérateurs véreux » qui doivent encore de l’argent aux paysans producteurs d’arachide détenant par dévers eux des bons impayés, suite à la campagne 2005-2006 de commercialisation de l’arachide, sont désormais éliminés du processus de commercialisation. C’est ce que le ministre de l’Agriculture, des biocarburants et de la sécurité alimentaire, Farba Senghor a révélé hier, mercredi 6 décembre, lors de la séance plénière de l’Assemblée nationale pour le vote du budget de son cabinet. Il a aussi pris la décision de publier la liste(dont Sud a pu se procurer une copie) de ces « opérateurs véreux » qu’il a d’ailleurs exhibée devant les députés.

Cependant, l’Etat est en train de trouver une solution pour rembourser les paysans. Le ministre de l’Agriculture a déjà saisi, par correspondance, son collègue de l’Economie et des finances.
Par ailleurs, le budget du ministère de l’Agriculture voté par la majorité est arrêté à la somme de 69 740 338 140 F Cfa, soit une baisse de 44.895.924.332 F Cfa.

Le ministère de l’agriculture, des biocarburants et de la sécurité alimentaire a déclaré la guerre aux opérateurs économiques qui doivent de l’argent aux paysans : ce sont les fameux « bons impayés ».

Tous ces « opérateurs fautifs », selon les termes du ministre Farba Senghor, seront éliminés, pour la prochaine campagne agricole qui démarre le 15 décembre, du processus de commercialisation de l’arachide. Son département, en collaboration avec les gouverneurs des régions, les préfets et sous-préfets, a dressé la liste des « opérateurs véreux » qui refusent de payer les producteurs.

En plus de leur élimination du processus de commercialisation de l’arachide, Farba Senghor a pris la décision de publier la liste de tous les opérateurs qui doivent encore des bons impayés aux paysans. Il a brandi la liste hier, à l’Assemblée nationale, en séance plénière consacrée au vote du budget de son département.

Dans le même temps, le ministre de l’agriculture, des biocarburants et de la sécurité alimentaire a déclaré devant les députés qu’il a saisi par correspondance son collègue de l’Economie et des finances aux fins d’étudier la possibilité de procéder au remboursement des paysans détenteurs de bons impayés « en attendant que des dispositions soient prises pour que les opérateurs défaillants remboursent ».

La responsabilité de l’Etat n’est pas engagée

Cependant, le ministre Farba Senghor a tenu préciser que, dans cette affaire des « bons impayés », la responsabilité de l’Etat n’est pas engagée, puisqu’il a payé les opérateurs jusqu’au dernier centime. Et a demandé que les critiques soient plutôt dirigées contre les « opérateurs véreux ». Il a demandé que les paysans qui détiennent par dévers eux des bons impayés portent plainte à la gendarmerie « pour permettre le déclenchement de l’action judiciaire ». Mais sur ce point précis, certains députés estiment qu’il sera difficile aux paysans de porter plainte et cela compte tenu de certaines réalités socio-culturelles et des lenteurs des procédures judiciaires. Pour eux, c’est l’Etat qui doit mettre la pression sur ces « opérateurs véreux », après avoir remboursé les paysans. Mais le ministre délégué chargé du budget, Adjibou Soumaré a précisé aux députés que ce remboursement par l’Etat de l’argent des bons impayés ne se justifie pas du point de vu des règles de la comptabilité publique. « L’Etat ne doit rien aux paysans, ce sont plutôt des opérateurs qui doivent rembourser les détenteurs des bons impayés. Si l’Etat le fait à leur place, il ne pourra pas le justifier. Je ne dis pas qu’il ne fera pas, puisqu’il l’a fait les années précédentes. Seulement, à ce rythme l’on ne s’en sortira pas et l’on ne rend pas service aux personnes qui ne respectent pas la loi », a-t-il laissé entendre.

Suppression du carreau-usine

Par ailleurs, l’Etat du Sénégal a décidé de supprimer le système carreau-usine qui, selon la plupart des intervenants, est à l’origine des nombreux problèmes que connaît la filière arachnide.
Le ministre Farba Senghor a annoncé la création d’un cadastre rural dont la mission sera, entre autres, de déterminer les limités des communautés rurales, d’identifier les parcelles. Les études sont en train d’être menés sur la question.

Assainir la Dpv

Il a sur un autre registre, parlé de la nécessité de réformer le système de fonctionnement de la Dpv et de mettre en place une stratégie qui permette aux paysans de bénéficier des intrants agricoles.
Farba Senghor reconnaît le retard dans la mise en place des engrais et cela est dû, dit-il, aux difficultés de la Senchim. « Mais pour 2006-2007 la distribution des intrants, des produits phytosanitaires et matériel agricole démarrera à partir du 1er avril 2007 », a affirmé le ministre de l’Agriculture. Pour des soucis de transparence, des commissions locales sont mises en place pour assurer la distribution des intrants et du matériel agricole.

Le Plan REVA : remède pour l’autosuffisance alimentaire ?

Il a aussi été beaucoup question du Plan Reva (Retour vers l’Agriculture) qui comporte plusieurs programmes dont celui de développement agricole qui « permettra la production de 500 000 tonnes dans trois ans et l’autosuffisance alimentaire en 2015 », affirme Farba Senghor, avant d’ajouter : « C’est dans cette perspective que l’Etat du Sénégal a acquis pour un montant de 27 millions de dollars, du matériel indien (pompes, motopompes, matériel d’irrigation et d’exploitation rizicole ». Il intègre aussi le volet création de pôles agricoles (de type fermes villageoises modernes) au nombre de 300 de 50 hectares chacun, en raison d’un pôle par communauté rurale.

Contre les techniciens de la Saed

Le problème de l’aménagement de la Vallée du Fleuve Sénégal a été abordé. Le ministre de l’Agriculture n’a pas caché son désaccord avec les techniciens de la Saed. Pour lui, le coût d’aménagement d’un hectare pour 5 millions F Cfa est excessif. C’est ce qui explique, dit-il, la régression d’année en année des aménagements. Ainsi, pour un potentiel de 340 000 hectares, seulement 92 000 hectares sont effectivement aménagés (dont 46 000 hectares par la Saed et 46 000 hectares par les privés) et 45 000 hectares réellement exploités. « Pour ces raisons, j’ai demandé à mon collègue de l’Economie et des finances de refuser de payer toute prestation dont le coût est supérieur à un million de francs Cfa pour l’aménagement d’un hectare », souligne Farba Senghor.

Baisse sensible du budget 2007

Par ailleurs, les députés de la majorité ont voté le budget du ministère de l’agriculture, arrêté à la somme de 69 740 338 140 F Cfa, soit une baisse de 44.895.924.332 F Cfa.
Rappelons que le budget de ce ministère était de 114 636 262 472 en 2006, soit une diminution de 39,16% en valeur relative.

 



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