Très peu de points de collecte des récoltes d'arachides ont commencé à fonctionner dans la région de Fatick parce que le matériel de collecte, les opérateurs et l’argent ne sont pas encore en place. Ce qui fait dire à certains paysans que la campagne tend vers un échec.
(Correspondance) - Deux semaines après le démarrage officiel de la campagne agricole, c’est toujours le statu quo dans la région de Fatick. Au total, 129 points de collectes ont été identifiés. Ce qui est jugé insuffisant par les paysans de la région. Et très peu de points de ces collectes ont commencé à fonctionner parce que le matériel de collecte, les opérateurs et l’argent ne sont pas encore en place. Ce qui fait dire à certains paysans que la campagne tend vers un échec.
D'ailleurs, beaucoup de producteurs ont préféré brader leurs récoltes dans les marchés hebdomadaires, à des prix incroyables, pour faire face aux dépenses inhérentes à la fête de Tabaski. «Ici, à Mbadakhoune, la campagne a démarré le 4 janvier. C’est ce jour là que nous avons vu les documents, mais seulement 1 500 000 F Cfa étaient disponibles. Mais en moins en 24 heures, il n'en restait plus un seul sou. Cette somme n’a pu couvrir que 10 tonnes d'arachides. Depuis lors, nous sommes là à attendre», fait savoir Amat Ndour, grand producteur et président de la communauté rurale de Mbadakhoune, dans le département de Gossas. Dans plusieurs autres localités aussi, on est loin d’une campagne agricole.
L’autre grosse difficulté rencontrée par les paysans, c'est qu'il leur a été demandé d’emmener leurs récoltes à Diourbel. «Mais à Diourbel, on nous demande souvent la semence. Ainsi, si le paysan ne s’est pas bien préparé, ça ne peut pas aller. En plus, ces gens là ne prennent pas plus de 47 kg. Si tel est le cas, où est-ce qu’on ira avec nos récoltes.Voilà pourquoi nous sommes plongés dans l’angoisse», avance le Pcr Amat Ndour.
Récemment, un opérateur agréé par la Sonacos a cherché à leur dicter sa loi, en déclarant qu’il préfèrait les semences à l’arachide destinée à l’huile. Et aux paysans qui ont accepté de se plier à ses conditions, il leur a remis des reçus d'achat en contre-partie. Mais ce sont les riches commerçants qui profitent le plus de la situation de désarroi des paysans eux qui font le tour de l'arrière-pays pour acheter à des prix dérisoires les récoltes d'arachides.
Lors d’un Crd tenu dans les locaux de la gouvernance et portant sur la campagne agricole, toutes ces difficultés ont été portées à l'attention du gouverneur de la région. Souleymane Ly compte user de tout son entregent pour que la campagne agricole puisse se dérouler dans de bonnes conditions. En attendant que la situation se normalise, les paysans pauvres de la région de Fatick devront prendre leur mal en patience.
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