Le ministre de l’Energie et le directeur général de la Senelec ont co-signé hier, à Dakar, avec Norland Suzor, président-directeur général de la société suédoise Nykomb Synergetics et chef de file du groupement de sociétés regroupées au sein de la Compagnie d’électricité du Sénégal, une convention d’achat d’énergie de 25 ans d’un montant de 118 milliards FCfa pour la réalisation de la centrale électrique à charbon de Sendou (Bargny) de 125 MW suivant la formule BOO (Build own operate).
Les 925 GWh qui seront produits annuellement par la centrale électrique à charbon de Sendou (Bargny) de 125 MW, à compter de 2010, date retenue pour sa livraison, devraient contribuer à accroître l’offre d’électricité.
Le contrat signée hier fait suite à un appel d’offre international de Senelec lancé le 18 novembre 2005. Et c’est un groupement de sociétés, dont le chef de file est la suédoise Nykomb Synergétics, qui a remporté la palme pour réaliser et développer « le projet novateur et ambitieux » de la centrale à charbon de 125 MW à Sendou (Bargny) pour un coût de 118 milliards FCfa. Cette centrale à charbon qui sera réalisée suivant la formule BOO après GTI et Kounoune qui fonctionnent au fuel, entre dans le cadre de la diversification des sources d’énergie initiée et mise en œuvre pour amortir les charges variables de production de Senelec, notamment le coût de revient du kWh d’électricité qui est très cher du fait que la quasi-totalité de ses centrales thermiques fonctionnent à base de produits pétroliers (le fuel). À en croire Latsoukabé Fall, directeur général de Senelec, l’introduction du minerai de charbon comme combustible dans le système de production de la société « réduira notre consommation de fioul et renforcera la sécurité énergétique du pays ». Qui plus est, compte tenu de sa disponibilité avec des réserves estimées à plus de 146 années de consommation dans le monde et de son coût plus faible, « la conséquence immédiate de cette première centrale à charbon en Afrique de l’Ouest sera la baisse de nos charges variables de production et par conséquent la réduction substantielle du coût global du kWh », a - t-il poursuivi. C’est l’Afrique du Sud qui sera le pourvoyeur du minerai de charbon. En outre, le Dg de Senelec soutiendra que le projet va générer des centaines d’emplois durant la phase de construction et 70 emplois lorsqu’il sera opérationnel.
À sa suite, Norland Suzor n’en dira pas moins estimant que le Groupement qu’il dirige, via la Compagnie sénégalaise d’électricité, société de droit sénégalais créée à cet effet, « s’engage aujourd’hui devant vous pour s’investir totalement dans la réussite de ce projet où nous placerons tout notre savoir-faire, nos capacités et notre expérience ». Quant à Samuel Amète Sarr, ministre de l’Energie, il a fait le bilan du gouvernement en matière d’énergie depuis l’alternance politique. À l’en croire, « la puissance cumulée de Senelec est passée de 340 MW en 2000 à plus de 700 MW, soit une progression de 123 % par rapport à l’ancien régime ». Selon le ministre, l’embellie va se poursuivre compte tenu, dit-il, « du programme d’investissement de 520 milliards (Prse) qui est en train d’être déroulé avec satisfaction et qui entre dans un cadre plus global à la fois du Programme de performances de Senelec et de celui du redressement du secteur de l’énergie qui pèse 1587 milliards. » Et d’ajouter que la centrale à charbon permettra, « à coup sûr », une maîtrise et une optimisation des coûts de production de Senelec. À travers cette centrale, « un jalon de plus est posé pour alléger le fardeau qui ploie sur le dos des consommateurs », dira Ibrahima Thiam, le Président de la Commission de régulation du secteur de l’électricité (Crse).
Rappelons que les déficits de trésorerie de 33 milliards en 2005 et de près de 40 milliards en 2006 pour Senelec, ont varié, selon les hypothèses, entre 81 et 108 milliards de FCfa. Aussi, à côté de la recapitalisation partielle de 65 milliards engagés par l’Etat dont les 58 milliards ont été versés en 2007, des réévaluations d’actifs ont été faites au niveau de la société. Senelec devrait ainsi faire une économie d’au minimum 10 milliards par an et réduire ses coûts aussi bien dans le combustible que dans d’autres domaines, pour pouvoir retrouver une santé financière. Ainsi, la centrale à charbon de 125 MW de Sendou qui sera fonctionnelle à l’horizon 2010 et dans laquelle une garantie de 12 millions d’euros a été consentie par le promoteur, devrait permettre à Senelec d’avoir des coûts de production réduits de 60 millions d’euros par an, selon ses responsables.
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