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CONSTAT - Le sac de 50 kg varie entre 18 et 20 000 francs Cfa : Le riz aussi volatile que le carburant

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CONSTAT - Le sac de 50 kg varie entre 18 et 20 000 francs Cfa : Le riz aussi volatile que le carburant

Avec un kilo de riz qui coûte 350 ou 400 francs et un sac de riz qui s’échange entre 18 000 et 20 000 francs, selon les boutiques, certains coins de la banlieue sont sous le joug des commerçants et des boutiquiers véreux, qui profitent de cette situation de pénuriz, pour hausser à leur gré les prix de vente de cette denrée.

Combien de temps encore, vont-ils tenir avant de renverser la marmite ? Aujourd’hui, les ménages pikinois sont dans la tourmente et se posent énormément de questions : où trouver du riz ? Et s’il était trouvé, le prix du kilo devrait coûter combien ? Car, il fluctue au gré des circonstances et des humeurs des revendeurs, avec des montants passant de 350 francs à 400 francs Cfa le kilogramme dans des cantines de marchés ou des boutiques du coin. «J’ai acheté hier le kilo à 350 francs (Ndlr : avant-hier) et aujourd’hui (Ndlr : hier), j’ai dû payer 400 francs. C’est inadmissible», enrage Marie. Binetou Diop vit cette situation depuis presque deux semaines et ne trouve pas d’explication à cette hausse vertigineuse des prix, alors que l’Etat a fixé d’office le prix du riz à 280 francs. «Je ne sais pas trop, parce que depuis plus de dix jours, j’achète le kilo de riz tantôt à 350 et parfois, à 400 francs. Je ne sais pas pourquoi toutes ces hausses, parce que je l’achetais tout le temps à 300 francs. Nous sommes laissés à nous-mêmes, sans aucun soutien de l’Etat et les commerçants en profitent. Personnellement, je n’arrive pas comprendre», fulmine Binetou, rencontrée dans les labyrinthes de la Cité 1 de Pikine Icotaf.

Même les boutiquiers qui échangent le kilogramme de riz à ce prix, n’ont aucune explication officielle ou raisonnable à fournir pour justifier leur comportement. Ils savent qu’ils défient «l’autorité de l’Etat», qui est seule habilitée à fixer les prix des denrées de première nécessité. Pourquoi alors cette flambée ? «J’ai vu d’autres boutiquiers qui vendent le kilo du riz à 400 francs. Je vends donc le riz à ce prix parce que les autres le font. En ce moment, je suis sûr que d’autres boutiquiers sont en train de vendre le kilo de riz à 500 francs. Je ne suis pas le seul à le faire», se défend Mamadou, qui a pignon sur rue à Pikine Icotaf.

Au marché Waranka de Pikine Guinaw-Rails, où les effluves matinaux mêlent poissons frais et légumes, les commerçants se livrent au vu et au su de tout le monde à cette pratique frauduleuse. Alpha Diallo est un revendeur : «Je vendais hier (Ndlr : avant-hier) le kilo à 350 Francs et aujourd’hui (hier), je suis à 400 francs. Il n’y a pas beaucoup de riz et les gens se bousculent devant nous pour l’acheter. Et à ce prix, le riz va manquer dans deux ou trois jours. C’est sûr.» Au fond de son magasin, on peut apercevoir trois sacs de riz qui «seront écoulés tout au plus dans quarante-huit heures».

Il a un peu de chance. Car, depuis un peu plus de deux semaines, le riz est devenu extrêmement rare dans les magasins et introuvable dans certaines boutiques et cantines de marchés. Les Pikinoises craignent une pénurie et sont toujours à la merci des commerçants «véreux», qui profitent de la raréfaction de cette denrée alimentaire pour hausser ses prix de vente. En plus du détail, le sac de riz qui coûtait 15 000 francs, a atteint le prix record de 18 000 francs dans certains magasins. Yacine Ndiaye, qui tient une gargote à Pikine, a acheté son dernier sac de riz à 18 000 francs le vendredi dernier. «Un boutiquier m’a revendu son sac de riz à ce prix parce que j’en cherchais pendant plus de dix jours. Comme c’était à prendre ou à laisser, je n’avais pas le choix. J’ai donc acheté, le cœur meurtri», se justifie la dame. Binetou Diop est, pourtant, prête à casquer ce prix si elle trouve un sac de riz. Mais à Pikine Icotaf et à Guinaw Rails, certaines boutiques et magasins écoulent leurs derniers kilos de riz alors que d’autres en sont au fond du sac depuis plusieurs jours. «Je suis resté trois semaines sans trouver de riz. Je me suis rendu à Thiaroye, à Fass Mbao et je n’ai absolument rien trouvé. Si j’en achète, je serai obligé de le revendre à 18 000 francs ou plus, parce que les magasins vont également augmenter leurs prix de vente», avertit Mountaga, qui tient boutique à Guinaw Rails.

Si les Pikinois craignent qu’à ce rythme, le sac de riz n’atteigne bientôt la barre fatidique des 20 000 francs Cfa, dans d’autres quartiers de Dakar, les consommateurs sont heureux d’avoir ce produit à ce prix. C’est le cas de la dame Mariétou Hanne, qui sortait hier d’une boutique de demi-gros au lieu dit «Ecole Dior», des Parcelles assainies, Unité 26. Toute contente, elle montrait le sac qu’elle venait d’acquérir à 20 000 francs. «C’est cela ou mourir de faim. Et moi, je suis responsable d’une très grande famille.» Le boutiquier pour sa part, justifie ce prix par le prix auquel il a acquis sa marchandise. «A moins de ce prix, je ne peux pas m’en sortir. D’ailleurs, l’importateur qui me l’a vendu, m’a dit qu’à moins de 20 mille francs, je risquais de perdre de l’argent.» Il ajoutera par ailleurs qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter, car «les gens achètent sans rechigner». Dans certaines échoppes de Yoff d’ailleurs, des boutiquiers ne vendent du riz qu’aux personnes qu’elles connaissent. Méfiance envers des contrôleurs inconnus ou souci de ne servir que des clients du voisinage ? Une chose est sûre, c’est un signe de pénurie. Est-ce à dire que bientôt le prix du riz s’alignera au rythme de celui du carburant, qui s’envole toutes les trois semaines ?



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