L’absence constatée, cette année, de pauses pluviométriques tout au long de l’hivernage peut être expliquée par l’expérimentation des pluies provoquées. Mais, les fortes pluies enregistrées au cours de cet hivernage et les inondations qui en ont découlé n’en sont nullement un corollaire.
A en croire le directeur de la Météorologie nationale qui a animé, avant-hier, «Les débats de l’Info» au ministère de l’Information l’abondante pluviométrie enregistrée au Sénégal, cette année, est une conséquence du succès du programme «Bawan». Celui-ci consiste, selon Matar Ndiaye, «à modifier le temps pour aboutir à une augmentation significative des précipitations dans l’étendue du territoire nationale». Il s’agit ainsi d’augmenter des particules à celles existant déjà dans les nuages pour provoquer une perturbation au-delà de celles prévues par la normale.
Même s’il avoue une impossibilité, de la part de ses services, d’évaluer avec exactitude la quantité des précipitations de cette année imputables aux interventions entrant dans le cadre du processus d’expérimentation des pluies artificielles, le patron de la Météo nationale assure, tout de même, que celles-ci ont fortement contribué à stopper la sécheresse qui causait un impact négatif sur l’économie du pays.
Paradoxalement, il assure que la surabondance, cette année, des eaux de pluies qui ont causé des inondations à Dakar et dans le reste du pays, n’est pas un corollaire de «Bawan». M. Ndiaye défend que, contrairement à ce qui est soutenu de part et d’autres, le processus de modification artificielle du temps a été stoppé, à chaque fois qu’une suffisance des eaux hivernales a été constatée.
Pour lui, ce programme doit être vu sous l’angle d’un processus déployé à dessein de contribuer au changement du cours des événements, à la faveur d’une mobilisation efficiente des ressources en eau. «La pertinence d’un tel programme s’explique par la problématique de la sécheresse récurrente au Sénégal, depuis les années 70, soldée par une baisse de la pluviométrie. Une situation qui pose problème pour l’agriculture et l’élevage du pays», justifie Bamar Diagne, responsable des prévisions à la Météo nationale. C’est pourquoi, insiste son patron, un tel programme est couplé à celui des bassins de rétention pour mieux appuyer les agriculteurs dans leurs œuvres.
M. Ndiaye relèvera que, pour cette année, «ces bassins ont été remplis, de manière précoce, dès la fin du mois de juillet (dernier), au grand bénéfice des acteurs du milieu agricole». Un satisfecit qui est loin de faire l’unanimité, puisque des paysans de Linguère et de Koungheul, présents dans la salle de conférence du ministère de l’Information, ont décrié une insuffisance notoire de ces réalisations dans leur zone, appuyés en ces propos par le député Aliou Dia. <10>[email protected]
0 Commentaires
Participer à la Discussion