Le ministre du Budget, Abdoulaye Diop, est revenu, hier, devant les députés, sur les difficultés de financement de la présente campagne agricole, avec la Suneor qui est à la recherche de 13 milliards de F Cfa sur le marché international.
La présente campagne de commercialisation de l'arachide bat de l'aile actuellement avec des points de collecte qui ne fonctionnement pas, au moment où certains producteurs attendent toujours d'être payés après avoir livré leurs graines. Une situation qui résulte, selon le député Abdourahmane Bocoum, d'un fait : «l'argent n'est pas là». Mais un fait, selon lui, que «les huiliers cachent dans un prétexte fallacieux d'indisponibilité des financements attendus des banques dont la cadence n'a pas été à la mesure».
Seuls 5 milliards ont été levés sur le financement de 18,2 milliards
Répondant à cette interpellation, hier, lors du vote des lois de règlement de 1999 à 2002, le ministre du Budget, Abdoulaye Diop, a donné les raisons ce manque d'argent, comme quoi la Suneor était à la recherche de 13 milliards de francs Cfa, à travers «le financement off shore», pour boucler la présente campagne.
En effet, dit le ministre du Budget, «la Suneor doit lever 18,2 milliards de francs Cfa pour boucler le financement de la campagne agricole. Sur ces 18,2 milliards, seuls 5,5 milliards ont été levés, d'après les informations que nous avons obtenues». Ce qui fait un trou de 13 milliards non encore mobilisés. «Sur le gap de bouclage qui devait être recherché sur le off shore, le Premier ministre avait obtenu l'assurance des huiliers que ce financement était presque acquis et que la campagne agricole devrait se dérouler dans de bonnes conditions», a poursuivi M. Diop, qui a toutefois précisé que l'Etat n'est pas resté les bras croisés.
«Le Pm avait obtenu l'assurance des huiliers que ce financement était presque acquis»
Dans ce dessein, il fait savoir que sur les 11 milliards que représente la subvention de l'État, «un montage financier» avait permis de «rendre disponible immédiatement 3 milliards de francs Cfa qui ont été calculés sur la base de la collecte prévue jusqu'en fin décembre 2009. Et cela a été effectif au niveau du compte bancaire». Maintenant, ajoute le ministre, «c'est le rythme des collectes qui n'a pas suivi et ça, ce n'est pas la faute du ministère des Finances parce que les 3 milliards étaient là et l'on n'a pu les mobiliser en définitive que vers la mi-février».
Abdoulaye Diop a révélé : «les 8 milliards qui restent sont aujourd'hui dans nos comptes» ; et renvoie la balle à la Suneor qui «doit présenter les pièces justificatives parce que l'argent public, avant de le sortir, il faut que les pièces justificatives viennent, qu'on les vise et qu'on fasse le règlement». Et pour ces dépenses-là, le ministre dit que les délais de payement sont au maximum de 72 heures. «Ce qu'on ne retrouve dans aucune autre dépense publique», a-t-il précisé.
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