Dette intérieure de 300 milliards, détérioration du pouvoir d’achat des ménages… Tabaski et fêtes de fin d'année " hypothéquées "

Même si la crise financière internationale n’a pas encore plombé le système bancaire national, les chefs de familles risquent de ne pas véritablement festoyer à l’occasion des fêtes de Tabaski et de fin d’année. Et pour cause, selon une étude de la Direction de la prévision et des études économiques (Dpee), la dette intérieure (plus de 300 milliards) et la détérioration drastique du pouvoir d’achat des ménages ne permettent  pas d’envisager des commandes à l’étranger ou de faire certains achats pendant ces périodes de grande consommation.

Les fêtes de Tabaski et de fin d’année s’annoncent dans un contexte marqué par la faiblesse du pouvoir d’achat des ménages victimes de la modération salariale et des faibles créations d’emplois : conséquence de la dette intérieure de plus de 300 milliards. Une situation intenable pour les entreprises et qui pèse sur la consommation. Selon une étude de la Direction de la prévision et des études économiques (Dppe), l’investissement des entreprises poursuit son repli dans ce contexte marqué par le ralentissement de la demande. La conjoncture prévue au mois d’octobre 2008 ne serait pas reluisante, relève ledit rapport. Et, indique le document, selon des chefs d’entreprises enquêtés, le pouvoir d’achat des ménages ne devrait pas s’améliorer et les entreprises seraient toujours confrontées aux créances publiques impayées. «Ce qui risque de différer leurs commandes à l’étranger. Une situation qui sera préjudiciable au bon approvisionnement du marché à l’approche des fêtes de Tabaski et de fin d’année, périodes de grande consommation», prévient-on dans le rapport. A cette situation s’ajoute déjà la dégradation du cadre global d’exercice de l’activité commerciale. « La baisse du pouvoir d’achat des ménages amènerait certains à ne pas honorer leurs engagements, puisque, les créances sur l’Etat et sur les ménages et les entreprises constituent un problème crucial », mentionne encore le document. La hausse des prix s’est poursuivie au mois de septembre 2008, avec une progression de 1,8% en variation mensuelle. Pire, la croissance économique devrait encore connaître un ralentissement évité grâce aux performances agricoles. « En perspective, pour le mois d’octobre 2008, les chefs d’entreprises du secteur secondaire ne sont pas optimistes quant à la résolution des difficultés de trésorerie induites par les retards de paiement des clients et de l’Etat, d’une part, et par le renchérissement des facteurs techniques de production et le paiement des salaires, d’autre part », ajoute le document. «Les difficultés de trésorerie seraient exacerbées par les impayés de l’Etat, face au renchérissement des facteurs techniques de production et les obligations salariales du personnel. La demande serait en retrait, notamment celle venant de l’Etat. Selon les chefs d’entreprises, le pouvoir d’achat des ménages ne devrait pas se relever et le retard du  recouvrement par les entreprises des créances de l’Etat risque de différer leurs commandes à l’étranger», insiste-t-on dans le rapport, non sans répéter que cette situation va porter un préjudice au bon approvisionnement du marché à l’approche des fêtes de Tabaski et de fin d’année, périodes de grande consommation.