Certains citoyens l'ont sans doute constaté, il y a, selon toute vraisemblance une pénurie de gaz à Dakar. Même si la livraison de bonbonnes a commencé dans certains quartiers, le prix reste un mystère. C’est un véritable casse-tête pour les ménages à quelques jours du sommet de l'Oci. Un évènement qui fait que des mesures d'interdiction de stockage de gaz ont laissé les habitants de certains quartiers de Dakar dans la tourmente.
Après une brève accalmie constatée depuis un certain temps, voilà que les Sénégalais font face à une pénurie de gaz butane. Depuis deux jours, dans plusieurs quartiers de Dakar, le gaz butane manque. Les populations font des va-et-vient incessants à la recherche d’une bonbonne de gaz. Le constat est fait après un tour dans les quartiers Fass Delorme, Gueule-Tapée et Médina. Depuis quelques jours, les bonbonnes sont presque vides dans les boutiques. Le gaz est devenu très cher et par moments introuvable. Une situation qui augure d’un sommet difficile. "A quelques jours du Sommet de l'Oci, le feuilleton de la pénurie de gaz butane nous inquiète. Outre son approvisionnement, son prix demeure aussi notre inquiétude", témoigne notre premier interlocuteur sous l'anonymat.
La situation décrite est valable un peu partout à Dakar. Les femmes de ménage, leurs bouteilles de gaz en main, font le tour des quartiers pour acheter du gaz. "Je travaille à Fass, je suis venue à Médina parce qu’on nous a annoncé qu’il y a du gaz au niveau de la station d’essence ", a révélé une jeune fille d'une quinzaine d'années. Avec l’espoir de trouver une bonbonne de gaz, Mlle Mama Diop a parcouru quelques km pour rallier Médina. À côté, un boutiquier avec un air jovial répond à ses clients. " Ici, jusqu’à présent je n’ai pas de gaz », lance M. Babacar Diallo, avant d’ajouter : " Il me semble que le problème de gaz se situe au niveau des distributeurs. On m’a signalé qu’aux dépôts, il y a du gaz". M. Diallo estime que les distributeurs de gaz sont un peu lents dans leurs activités. " Dans certaines boutiques, les commerçants veulent augmenter le prix du gaz", nous confie d’une manière laconique une ménagère à la recherche du gaz à Gueule-Tapée.
La demoiselle Fama Ciss, profite de notre présence pour fustiger le comportement de certains vendeurs de gaz. Pour elle, ces vendeurs profitent de l’occasion pour hausser leurs prix de vente. Selon elle, la bonbonne de 6 kg, la plus utilisée par les ménages, se vend en temps normal à 2500 Fcfa. Même son de cloche à Fass Delorme. M. Moussa Kane, gérant d’un immeuble déplore cette pénurie qui, selon lui est temporaire. " Comme d’habitude, à l’approche ou au lendemain des grandes fêtes, on s’attend à cette crise. Je suis sûr que c’est le sommet de l'Oci qui occasion cette rupture. Ce n’est pas nouveau pour moi. Depuis cinq jours, il n’y a pas de gaz dans certains quartiers de Dakar. Chaque jour, les clients font des va-et-vient pour demander, mais en vain ", se désole M. Kane. Cependant, un de nos interlocuteurs sous l’anonymat a affirmé qu’il n’y a pas de pénurie de gaz.
"Regardez, les bonbonnes de gaz sont là. Mais, le gros problème se trouve au niveau de la chaîne de distribution", explique cet homme d’une trentaine d’années, rencontré juste devant un dépôt de gaz à Fass Delorme. À l’en croire, c'est le même scénario, un peu partout à Dakar.
Une situation que Mme Camara analyse autrement. " La vie est devenue très dure. Le gaz est très cher et il est aussi difficile à trouver. Qu’est-ce que nous allons faire dans deux ou trois ans ? La crise risque d’être totale, surtout que les préparatifs du sommet de l'Oci empêchent les gens de vaquer librement aux travails ", s'interroge-t-elle. Pour l’heure, les ménagères n’ont qu’une équation majeure à résoudre : trouver des bonbonnes de gaz ? Rappelons que la consommation journalière du Sénégal de gaz en période normale (hors pénurie) est de l’ordre de 500 tonnes.
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