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ENERGIE - Longs délestages malgré des milliards investis : Les paradoxes de la Senelec

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ENERGIE - Longs délestages malgré des milliards investis : Les paradoxes de la Senelec

Les coupures intempestives de courant subies les dernières 48 heures à travers le Sénégal surviennent au moment où le mot d’ordre, à la société nationale d’électricité, est à la reprise de la rentabilité.

Samuel Sarr, DG de la SenelecLe Sénégal sera-t-il jamais débarrassé des délestages tant que la Senelec continuera d’être le distributeur unique de l’énergie électrique ? Plus cette société annonce une bonne santé économique, plus l’usager souffre de ses lacunes. Pendant deux jours, hier et avant-hier, plusieurs zones des villes du Sénégal ont été totalement privées de courant pendant de longues heures de la nuit et du jour. De nombreuses entreprises ont dû mettre leur personnel en chômage technique pour plusieurs heures, faute de carburant pour pouvoir faire tourner leur outil de production.

Parlant de production justement, la Senelec déclare que sa capacité, insuffisante ces deux jours, «reprendra son niveau normal très bientôt», selon les dires d’un employé de la maison. La longueur du temps étant une chose très relative, certains secteurs de Dakar et de l’arrière-pays étaient toujours dans le noir au moment où ces lignes allaient à l’imprimerie.

Le problème est que la Senelec ne veut pas reconnaître que son déficit est dû à une rupture d’approvisionnement de fuel par ses fournisseurs, pour défaut de paiement. Comme Samuel Sarr veut faire croire qu’il paie rubis sur ongle tous ses fournisseurs, ses travailleurs n’osent avouer que la réduction de capacités et de rendement des derniers jours serait due à un problème de cette nature.

Lors de la seconde Convention nationale de la Senelec en 2005, tenue à la fin du mois de janvier au Cices (Voir Le Quotidien n°929 du lundi 30 janvier 2006), le directeur général de la société nationale d’électricité déclarait, presque mot pour mot : «Au 31 décembre 2005, nous ne devions rien aux pétroliers. Du 1er au 31 décembre passés, nous avons décaissé 38 milliards de francs pour régler notre facture de fuel, et nous payons nos factures à temps.» Le gouvernement ayant autorisé la Société africaine de raffinage (Sar) à desservir directement la Senelec, sans passer par les compagnies pétrolières, cela a permis, toujours selon Samuel Sarr, «à faire des économie de l’ordre d’un milliard de francs par mois sur le fuel, parce que nous payons 5300 francs Cfa de moins par tonne». Pour illustrer à quel point la situation de l’entreprise est bonne, même sur les crédits alloués par les partenaires extérieurs, la Senelec, selon Samuel Sarr, n’a pas besoin de rougir. «Notre en-cours de la dette est de 12 milliards de francs, et arrive à échéance au 31 janvier. Et une fois de plus, nous allons payer sans aucune difficulté.»

Dans ces conditions, qu’est-ce qui peu expliquer les délestages ? Sur ce point également, Samuel Sarr a une réponse : «Ces délestages sont dus à un manque d’investissement de plus de quinze ans. L’outil de production est devenu obsolète, et même certains câbles ne peuvent plus supporter une forte charge d’électricité.» Heureusement que Zorro-Samuel avait apporté solution au problème : «127 MW vont arriver en août et en octobre, de la nouvelle centrale de Kounoune, et nous avons investis plus de 120 milliards dans le transport et la distribution de l’électricité.» A grand renfort de publicité, la Senelec avait présenté à l’opinion son programme d’investissements, pour 175 milliards de francs Cfa. Et lors de la fameuse convention, Samuel Sarr, regardant les journalistes dans les yeux, déclarait que les 160 milliards étaient déjà trouvés.

Aujourd’hui, la Senelec ne communique plus ! Hier, aucun responsable ne voulait prendre la parole pour expliquer officiellement les raisons du calvaire subi par les populations. Les industriels de la Sodida, entre autres, qui sont restés plus de 12 heures dans le noir avec leurs machines à l’arrêt, auraient été un tant soit peu soulagés de comprendre ce qui était à la base de cette rupture de charge. Mais rien n’est venu, sauf des dénégations, faites par des personnes à des niveaux de responsabilités très faibles.

«Non, ce n’est pas une panne de machines, non, ce n’est pas un problème avec nos fournisseurs, bien que Gti n’ait pas encore repris ses livraisons. Ce n’est pas non plus un problème de carburant. Mais nous ne pouvons dire rien d’autre, sinon que la situation va très bientôt redevenir comme avant dans deux jours.» Les ménages encore privés de courant auront apprécié.

Et dire que dans son plan Suxali Senelec, le Dg a fait noter comme indice de performance dans la productivité, des gains de 9 milliards en services fournis. Il a néanmoins pris le soin de préciser que cela se ferait après certains investissements.



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