L’année dernière, des dépassements extrabudgétaires de bon nombre de ministères avaient défrayé la chronique, amenant même le président Wade a brandir des sanctions contre les contrevenants. À présent, son ministre de l’Économie et des Finances, Abdoulaye Diop, tente de masquer ces crimes économiques. Car, sachant que s’ils sont poursuivis, Abdoulaye Wade, qui veut un troisième mandat, sera sanctionné par les affidés des ministres qui seront épinglés par la Justice.
Le ministre de l’Économie et des Finances, Abdoulaye Diop, se plait de plus en plus à endosser la robe de l’avocat du diable. À la tête de la mission sénégalaise à Washington, interpellé sur l’augmentation anormale du budget de la présidence du Sénégal par le sous-secrétaire d’État américain aux affaires économiques, il avait brandi l’argument de l’Apix : cette structure, placée sous la coupole du chef de l’État, avait en charge la réalisation de l’autoroute à péage. C’était en présence des institutions de Bretten Woods. Il tentait de faire oublier que cette infrastructure était le résultat d’un financement extérieur. Il ne voulait pas avouer que Wade passe le clair de son temps à voyager et à dépenser pour entretenir sa clientèle politique. Quelques jours après, ledit budget passera de près de 74 milliards de francs Cfa à plus de 82 milliards. Les Sénégalais aimeraient savoir le but de cette hausse, que rien ne justifie. Car, leurs conditions d’existence ne se sont pas améliorées et les voyages du président ne leur rapportent que des dettes et écornent l’image de leur pays.
Après avoir couvert Abdoulaye Wade, pour maintenir son poste, Abdoulaye Diop tente maintenant de blanchir les ministres. Peu de jours après la dénonciation de l’enrichissement illicite des ministres, que tout le monde constate de visu, par l’architecte Pierre Goudiaby Atepa, l’argentier de l’État a laissé entendre que personne ne peut mettre en cause la responsabilité du Gouvernement dans cette affaire. Autrement, les dépenses extraordinaires n’ont pas été décidées par les ministres. Elles sont à imputer aux Directeurs des administrations générales et des équipements (Dage) ou à leurs services. En somme les ministres ne connaissent rien des finances qui leur sont octroyées et qu’ils plaident devant les Parlementaires. Autrement, la chasse aux sorcières ne les concernera pas.
En vérité, le président Wade n’ose pas faire poursuivre les membres de son gouvernement, pour ne pas subir les votes-sanctions de leurs affidés, qui pourraient lui faire perdre la prochaine élection. L’équipe ministérielle ne compte pas plus de deux technocrates. Tous ses autres membres sont politiques. D’où l’impossibilité pour le président Wade de sévir contre ses collaborateurs, à dix-sept mois des élections.
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