Les rackets sur les routes engendrent près de 07 milliards de F Cfa. Une manne qui, selon l'Usaid, tombe dans les poches de gendarmes et policiers. Ce qui occasionne en même temps une grande perte pour l'économie, car privant le Trésor de recettes qui vont directement entre les mains des forces de sécurité.
Dénoncés sans cesse par les transporteurs et leurs passagers, les perceptions illicites plus communément appelées rackets enrichissent agents de gendarmerie et de police, mais représentent une grosse perte pour l'économie du pays. En effet, selon Amadou Ba, du programme Trade Hub de l'Usaid, «il y a 250 camions qui entrent chaque jour au Sénégal et 250 au Mali, soit 500 camions. Et chacun de ces camions est racketté à hauteur de 38 900 F Cfa». Le cumul donne une recette journalière de 19 450 000 pour les agents racketteurs, soit 583 500 000 millions de F Cfa par mois. Et évaluée annuellement, cela fait près de 07 milliards de francs Cfa.
Un manque à gagner annuel de 07 milliards pour le Trésor
Les montants de ces perceptions illicites sont répartis, selon toujours M. Ba, entre la gendarmerie qui se retrouve avec 22 570 francs Cfa par voyage et la police pour 13 925 F Cfa.
Les cumuls de ces perceptions illicites qui atteignent des milliards pèsent lourd sur l'économie du pays, précise M. Ba. «L'Etat du Sénégal perd beaucoup en termes de recettes. Si le chauffeur négocie avec l'agent au lieu de payer une contravention, c'est l'économie qui en souffre», précise M. Ba, selon qui 80% de ces perceptions illicites devaient revenir au Trésor public.
Il fait également état d'autres conséquences dont celles qui sont sanitaires. En effet, au-delà de la perte de temps et d'argent, les harcèlements routiers impactent négativement sur la santé des populations. Parce que quand les chauffeurs sont retenus, ils passent parfois la nuit dans la ville frontière. Ce qui augmente les contacts entre les chauffeurs et la population locale à risque. Ce qui favorise le Vih, les Ist etc.
Enfonçant le clou, le président du Syndicat des transporteurs, Gora Khouma, avoue : «nous voyageons partout, nous voyons ce qui se passe. Et nous savons que les rackets favorisent le transport de la drogue, des armes, des enfants, etc.» En effet, selon lui, «quand le chauffeur, qui reçoit de son patron 150 000 pour les frais d'aller et retour, est racketté une bonne partie du trajet, il ne se gêne pas à transporter des enfants objets de trafic, de la drogue ou des armes, pour pouvoir s'en sortir».
Le commissaire Demba Sarr qui a parlé au nom de la police et de la gendarmerie, après avoir précisé qu'«on ne peut pas nous (le Sénégal) comparer avec les autres, parce qu'on n'est qu'à notre deuxième rapport sur les 10» a promis qu'«au prochain rapport, on verra qu'il y a des améliorations».
0 Commentaires
Participer à la Discussion