Dakar, 20 oct (APS) – Les restrictions sur les importations de véhicules au Sénégal ont entraîné une croissance sans précédent du secteur de l’automobile, dont le marché est passé de 2000 à 6000 voitures, a révélé, mardi à Dakar, le directeur général de Alios Finance Sénégal, Jérôme De Villar.
‘’La réglementation a permis de favoriser le développement du secteur de l’automobile au Sénégal à travers notamment l’interdiction d’importer des voitures de plus de cinq ans et des gros porteurs de plus de dix ans. Ce qui a fait passer de 2000 à 6000 le marché automobile du pays’’, a-t-il fait savoir.
De Villar, responsable au Sénégal de Alios Finance, s’exprimait au cours d’un atelier sur le ‘’Crédit-bail comme opportunité d’investissement pour les PME’’. La rencontre est organisée en marge de la troisième édition du Salon de la finance et de l’investissement, ouvert le même jour à Dakar.
‘’Le Sénégal a joué un rôle de précurseur dans le domaine de la réglementation. C’est quelque chose d’extrêmement positif. Le développement du crédit-bail ne peut se faire que si les autorités mettent en place un cadre réglementaire propice’’, a-t-il souligné.
‘’Le secteur de l’automobile, a-t-il ajouté, représente une masse importante des activités de leasing en Afrique de l’Ouest, mais il est souvent confronté à un problème de réglementations’’.
Il ainsi cité le cas de la Côte d’ivoire, qui a un potentiel trois fois plus grand que le Sénégal. Mais le marché ivoirien ‘’souffre d’un manque de réglementation’’, la plupart des importations de véhicules se faisant de ‘’manière informelle’’.
Selon lui, ‘’le leasing a ceci de particulier qu’on peut en faire ce qu’on veut. On peut l’adapter à un tout contexte fiscal. Mais son développement ne pourra se faire si la réglementation n’est pas appliquée’’.
‘’Au Sénégal, a-t-il ainsi déploré, nous avons une réglementation bien élaborée, mais elle n’est pas souvent appliquée, tandis que la TVA (taxe sur la valeur ajoutée) constitue un frein à la croissance du crédit-bail’’. ‘’Si les sociétés de leasing parvenaient à récupérer la TVA, ce serait un pas vers l’expansion du secteur’’, a-t-il estimé.
Jérôme De Villar a par ailleurs exhorté les sociétés de leasing à ‘’innover et à entrer en partenariat en vue d’intervenir sur tous les types de marché pour répondre aux besoins d’un certain nombre de clients’’.
‘’Les investissements massifs, a-t-il affirmé, ne peuvent pas se faire sans cela. Si le réseau n’existe pas, il n’aura pas de développement. Le partenariat avec les fournisseurs encourage une politique d’expansion qui permet à la PME de s’exporter’’.
‘’Il n’existe pas une fatalité en Afrique. Le crédit-bail peut s’y développer. En Tunisie, 87 pour cent des clients paient à temps les créances. On peut travailler sur le continent avec les PME avec un taux de couverture acceptable’’, a pour sa part dit le responsable au Sénégal du Programme crédit-bail de la Société financière internationale (SFI)
Riad Naouar a ainsi invité les sociétés de leasing à ‘’innover’’, estimant le développement du crédit-bail va permettre de diversifier les offres sur le marché financier.
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