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Economie

Le bâtiment au Sénégal : La précarité d’un secteur en agonie

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Le bâtiment au Sénégal : La précarité d’un secteur en agonie

La crise immobilière qui ne laisse aucun pays indifférent, s’affiche comme un coup de semonce pour les pays à faible économie. Au Sénégal, elle survient dans une période de reconstruction et de réhabilitation d’un secteur du bâtiment en agonie.

Depuis le début des années 1990, le secteur de l’immobilier, au Sénégal, a connu une forte croissance. C’est la ruée vers la terre, source de toutes formes de spéculations, dictée par un immense besoin des populations en logement. Un fort engouement qui finit par déteindre sur la qualité du travail et la lisibilité d’un secteur où tout le monde s’érige en expert. ‘Le bâtiment est tellement sérieux qu’on ne doit nullement jouer avec, quelle que puisse être la propension des personnes au gain facile car cela peut mettre des vies en danger’, s’alarme un technicien du ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme qui reconnaît qu’auparavant le bâtiment dans toutes ses étapes, bénéficiait d’un arsenal de mesures d’encadrement. Des gardes-fous qui ont tendance à disparaître, et, qui aujourd’hui justifient amplement les nombreux effondrements de bâtiment avec leurs lots de victimes. En effet, la mondialisation a introduit, dans les années 1990, un système de libéralisation, plongeant les professionnels dans une profonde phase de précarité. Car, en définitive, tout le monde se dit promoteur immobilier et c’est le laisser-aller total à tous les niveaux de responsabilité. Pourtant, au Sénégal, en dehors d’un code de la construction qui a été institué, il existe une chaîne composée d’ingénieurs, d’entrepreneurs agréés, sans compter la sollicitation obligatoire d’un bureau de contrôle. ‘C’est tout simplement écœurant de constater l’anarchie qui règne dans le secteur du bâtiment surtout avec tous les efforts que nous déployons pour former nos étudiants en bâtiments sur les rudiments du métier’, se désole ce formateur en sciences des bâtiments, trouvé dans un institut de la place.

En effet, dans ce milieu, les professionnels sont largement exposés à la précarité par des éléments qui s’assoient sur quelques années d’expérience pour s’autoproclamer spécialistes. ’D’ailleurs, il faut instituer des assises sur le bâtiment pour qu’il y ait une refonte du système ainsi qu’une révision approfondie du code régissant les normes de construction et cela permettra même de régler le problème des inondations et de la mauvaise installation des populations’, trouve ce responsable syndical des Btp, convaincu qu’il y a beaucoup de choses à faire dans ce domaine. Toutefois, on note de plus en plus, l’installation de quelques instituts de bâtiment qui se font le pari de renverser la tendance en introduisant dans le domaine un brin de professionnalisme. Mais, la lame de fond dans ce secteur en plein redressement, ce sont les maîtres maçons, passés entrepreneurs et qui négligent les aspects les plus importants dans le processus de construction des bâtiments. ’Je suis titulaire d’un Brevet de Technicien en bâtiment et pourtant je suis embauché par un entrepreneur qui n’a même pas fait les bancs. Mais, je n’ai pas le choix. Et puis, cela me permettra de capitaliser un peu d’expérience sur le terrain’, se console Djiby, un jeune étudiant en bâtiment qui vient d’obtenir son diplôme.

D’autres, par contre qui ont eu la chance de se former depuis quelques années, ont profité du glissement d’une partie de l’administration, des organismes internationaux et des Ong vers de nouvelles zones pour se faire recruter. C’est le cas de la Vdn, subitement devenue un véritable pôle des affaires avec des immeubles érigés le long de la route. Mais, depuis quelque temps, nous apprend un gérant d’une agence immobilière installée à Dakar-Plateau, les ventes de villas et d’appartements ont beaucoup baissé car les repreneurs ne veulent pas pendre le risque de s’engager pour un patrimoine dont ils ignorent les clauses avec les banques. Et, tel un couperet, la crise immobilière qui a fini d’installer une frilosité dans l’économie mondiale, pousse les banques à prendre moins de risques. Ce qui n’augure pas de lendemains meilleurs pour nos petites entreprises en Btp qui courent déjà derrière leur dû pour garder la tête hors de l’eau. Un coup dur qui risque d’achever un secteur déjà agonisant.



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