Dakar, 30 avr (APS) – La Grande offensive agricole pour la nourriture et l’abondance (GOANA), un programme d’autosuffisance alimentaire récemment lancé par le chef de l’Etat, aura besoin de 344,7 milliards de francs CFA pour sa réalisation, a annoncé mercredi à Dakar le ministre de l’Agriculture, Hamath Sall.
’’Nous avons procédé à un chiffrage précis des besoins de la GOANA à 344,7 milliards de francs CFA’’, a déclaré M. Sall, lors d’une réunion du gouvernement avec des partenaires économiques et financiers.
La GOANA est un programme visant l’autosuffisance alimentaire, dès le prochain hivernage et la contre-saison consécutive, par la production de deux millions de tonnes de maïs, trois millions de tonnes de manioc, cinq cent mille tonnes de riz, deux millions de tonnes pour les autres céréales tels que le mil, le sorgho, le fonio. Elle intègre aussi un volet élevage.
Selon le ministre de l’Agriculture, la mise en œuvre de la GOANA nécessite, parmi d’autres besoins, l’allocation de 52 milliards de francs CFA pour la production de semences, 197 milliards pour l’achat d’engrais, 13,2 milliards pour les produits phytosanitaires, 85 milliards de francs CFA pour les aménagements hydro-agricoles et les travaux d’encadrement.
Le Premier ministre Cheikh Hadjibou Soumaré, qui a présidé cette réunion, a indiqué que des fonds alloués au Sénégal par ses partenaires économiques et financiers et se trouvant encore non orientés à des secteurs d’activités seront affectés à la GOANA.
Estimant que la réalisation de la GOANA ’’va demander des investissements importants’’, le ministre de l’Elevage Oumou Khaïry Guèye Seck a affirmé que les techniciens de son département sont parvenus à ’’un consensus autour de ce programme’’ et vont travailler à sa mise en œuvre par d’importantes mesures.
Elle a cité parmi ces mesures l’importation de génisses productrices à partir de l’Europe et du Brésil, la mise en service de circuits d’insémination artificielle, le développement de la filière caprine et le renforcement de l’approvisionnement en semences fourragères.
Mme Seck a par ailleurs fait part de certaines difficultés affectant le secteur de l’élevage, à savoir ’’la raréfaction extrême de l’offre et la situation très tendue des problèmes d’approvisionnement d’aliment de bétail’’, ainsi que la panne de ’’beaucoup de forages’’ situés en zone pastorale.
Environ 140 forages sont en panne dans le territoire national, selon le ministre de l’Hydraulique, Adama Sall.
Le cheptel sénégalais a besoin de 22.000 tonnes d’aliment de bétail pour ’’passer le cap de la soudure’’, a fait savoir Mme Seck, relevant que ’’c’est une situation très difficile que nous allons gérer très prochainement’’.
ESF/AD
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