Pour Mansour Cama, « le gouvernement doit voir comment baisser la fiscalité, quitte à réduire son train de vie en attendant des lendemains meilleurs ». Mansour Cama se veut clair : « il appartient à l’Etat de faire sa cure et permettre ainsi de répartir la charge de la demande sur tout le corps social ». Non seulement, indique le patron de la Cnes, le déficit public a augmenté, mais il y a qu’au plan macro-économique, les chiffres indiquent « que l’inflation est sortie du cadre dans lequel nous avions réussi ces dernières années. Toutes choses qui font dire à Mansour Cama que le Sénégal est dans une situation de précarité. Pour faire face à la situation, il appelle l’Etat, le patronat et les syndicats à discuter et voir comment gérer cette situation. « Chaque décision peut avoir un impact important. Pendant que l’Etat subventionne ou renonce à des recettes douanières, les prix augmentent. La démarche est-elle payante ? C’est pourquoi, je dis qu’il faut une conjonction d’attitudes de toutes les parties prenantes ».
Pourtant, soutient le président de la Cnes : « Le Sénégal n’a jamais eu autant de recettes fiscales que ces dernières années. D’abord par l’élargissement, mais aussi le poids de la Tva. Pas moins de 30% des recettes avec un taux qui pose problème dans certains secteurs comme le tourisme. Donc sur ce plan, l’Etat est très performant et les chiffres le montrent. Même si aussi, comme toujours, il y a un pendant, car si la Douane enregistre autant, c’est parce que le Sénégal est un importateur net du fait que nous ne produisons pas assez. C’est le revers de la médaille. Par contre, là où il y a des inquiétudes avérées d’ailleurs, c’est l’inflation qui augmente de même que le déficit budgétaire ». Mansour Cama ajoute que lors de l’assemblée générale annuelle de la Cnes, en décembre 2006, et devant Macky Sall, le Premier ministre d’alors, il avait mis l’accent sur un certain nombre de clignotants inquiétants. A savoir, « un gonflement anormal de la dette intérieure et un taux de croissance en baisse ». Pour lui, nos autorités ont manqué de visibilité sur un certain nombre de choix. C’est ainsi que soutient-il, « en lieu et place de certaines infrastructures et leurs impacts sur les finances publiques, j’aurais donné une priorité absolue à l’énergie électrique ». Mansour Cama est persuadé que « la perspective économique annoncée montre que nous allons encore souffrir pendant longtemps d’un déficit de compétitivité qui plombe l’activité économique ».
Le patron de la Cnes milite pour un débat fondateur entre le pouvoir, l’opposition et la société civile, et interpelle ceux qui sont à la tête du pays. Dans son entendement, « nous avons l’obligation de rechercher le consensus national en matière économique ».
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