La pose de la première pierre du nouveau barrage hydroélectrique de Félou a eu lieu en grande pompe avec la présence des chefs d’Etat sénégalais, malien et mauritanien. Mais, les dessous de l’attribution du marché aux Chinois de Sinohydro de l’ouvrage financé à 120 milliards de FCfa par la Banque mondiale et la Banque européenne d’investissement (Bei) commencent à faire du bruit. Du fait d’un Sénégalais qui compte vendre la mèche après avoir été écarté du partage de la commission de 8% du marché de l’Omvs.
Les grands bandits ne se battent qu’à l’heure du partage du butin, dit le dicton. Après le décaissement de quelques millions d’euros pour le compte de l’entreprise Sinohydro par les bailleurs de fonds (Banque mondiale et Banque européenne d’investissement), un homme d’affaires sénégalais compte vilipender les conditions jugées «nébuleuses» dans lesquelles a été attribuée le marché de construction du nouveau barrage hydroélectrique de Félou, localité située à 25 km à l’est de la ville de Kayes. Ce projet communautaire d’un coût de 120 milliards FCfa a été attribué à l’entreprise chinoise Sinohydro par l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (Omvs). La pose de la première pierre de l’ouvrage a eu lieu en grande pompe le 30 novembre 2009, en présence des trois chefs d’Etat, Amadou Toumani Touré du Mali, Mohamed Ould Abdel Aziz de la Mauritanie et Abdoulaye Wade du Sénégal.
Tout semblait couler dans le béton et l’acier depuis six mois. Du moins jusqu’à ce que l’homme d’affaires sénégalais décide de ruer dans les brancards. Il se dit roulé dans la farine par son acolyte mauritanien. En fait, une commission de 8% sur les 120 milliards divise le courtier sénégalais et un ancien ministre mauritanien devenu consultant.
Cette polémique risque de faire même perdre le marché à l’entreprise chinoise Sinohydro. Surtout que le contentieux entre les deux hommes d’affaires sénégalais et mauritanien est surtout lié à l’attribution du marché à l’entreprise chinoise. Laquelle, révèlent des sources proches du dossier, n’a même pas été présélectionnée. «Sinohydro a été éliminée au premier tour, et on ne sait comment elle est revenue dans la compétition», expliquent des sources ayant requis l’anonymat à l’Omvs. Lorsque l’entreprise chinoise est revenue dans la compétition, deux autres sociétés parties prenantes ont boudé l’appel d’offres lancé par l’Omvs. C’est ainsi que Sinohydro a été retenue avec la société française Alstom. Cette dernière a été écartée finalement au profit des Chinois qui étaient moins-disants.
Troisième du genre sur le fleuve Sénégal, après Diama Sénégal (1986) et Manantali (1988), le barrage hydroélectrique de Félou devrait être réceptionné en 2012. La production d’énergie attendue par an est de 59 Mégawatts
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